jeudi 31 décembre 2009

Mes beaux sapins du Nouvel An


Tillandsia ionantha, Ludisia discolor et Malaxis unifolia.


On tourne la page, 2010 arrive, êtes-vous prêts? Partons! (enfin pour moi je vais dans les Laurentides...). À Bientôt!

lundi 28 décembre 2009

Une vague précision


 une pose pour poser...


Le silence du bloggeur est imposé par la saison qui en une de réflexions, de recherches et d’esquisses de rédaction. Voilà, je suis occupé fortement à réfléchir à la notion de paysage. Et ce travail c’est pour mon prochain livre : “Un précis des terrains vagues”. Les terrains vagues sont-ils des paysages? Sont-ils des habitats de la biodiversité urbaine?  Les terrains vagues sont peut-être rien du tout! Et le rien demande toujours toute mon attention. C’est un sujet tellement vaste!



 entouré de chants silencieux

Je vous dois encore quelques billets sur le Malaxis unifolia et la Ludisia discolor. Ils viendront. Et d’autres que je trouverai. Et surtout ma carte de distribution de l’Epipactis helleborine sur l’île de Montréal: c’est presque terminé.



peintre (numérique) du dimanche

Mais je suis sous le banc de neige dans ma grotte habitée par des orchidées. Et de plus je dois penser un peu à mes autres occupations : ces riens qui émergent du noir. Je vais aussi m’occuper à faire un peu d’art. Pour mon plaisir. Une vacance quoi!

2010: je vous la souhaite bonne!



vendredi 25 décembre 2009

Terrain vague sous la neige


À défaut d'harfang, des phragmites des neiges ...


Panoraquette...


jeudi 24 décembre 2009

Malaxidologie 1: la chasse


Malaxidologie: néologisme de mon cru pour nommer l’étude de l’orchidée indigène Malaxis unifolia. Je vous entretiendrai en quelques billets de cette orchidée invisible avec laquelle je me suis fait ami. J’annonce après tout dans le bandeau du titre que les Orchidacées sont un des sujets de ce blogue. Et en plus cette espèce en particulier (mais avec quelques autres) a un rapport avec la flore urbaine: elle est adaptée aux milieux transformés par les humains.



 
Et le milieu que j’ai exploré pendant quelques années c’est le “pit de sable”, la sablière. Dans les Laurentides (ou ailleurs dans le Sud du Québec) il n’en manque pas de ces milieux! Hautes comme l’Himalaya il y a 900 million d’années les Laurentides ont été réduites en sable par l’érosion... les Laurentides sont maintenant surtout des monticules de sable. Et on en fait des carrières où on vient chercher ce matériau de construction. Il y a beaucoup de sablières... ça fait beaucoup d’habitats à explorer pour ces espèces anthropiques: notre Malaxis mais aussi Liparis loeselii, quatre espèces de Spiranthes et quelques autres genres moins fréquents.



Les espèces d’arbres colonisateurs ici ressemblent à ceux du milieu urbain...Peuplier faux-trembles, bouleaux, cerisiers. Dans les sablières je me dirige toujours vers un groupe comme celui-ci surtout s’il y a un cerisier. L’ombre des arbres garde un peu d’humidité et de nombreuses espèces herbacées s’installent à leurs pieds. Un oasis ou la probabilité de trouver notre plante est assez grande. Les zones qui ne sont plus exploitées et les marges d'une sablière sont riches en espèces de toutes sortes.



Nous voilà au pied des arbres. Des épervières, achillées, framboisiers et fraisiers dans les feuilles mortes. Si c’était plus humide au printemps c’est maintenant assez sec comme milieu! Et le Malaxis s’y est installé, 4 ou 5 individus en fleurs.



Le voilà (au centre de la photo) le brave représentant des orchidées colonisatrices. En fleurs et en fruits. Pardonnez la médiocre qualité des images: je n’avais qu’un petit appareil numérique rudimentaire et récalcitrant à l’époque. À première vue la plante ne ressemble en rien à l’image qu’on se fait d’une orchidée. Une espèce sans intérêt: voilà tout ce qu’il me faut pour être fasciné! De toutes les espèces d'orchidées que nous avons au Québec elle a les plus petites fleurs. Et, de plus, comble de l’ordinaire: elles sont vertes! Sans intérêt vraiment...



Ce sera quand même (pour cela même) un de mes sujets d’étude préféré. Peu de choses sont connues de son histoire naturelle, de sa reproduction et même de certains détails discrets de son anatomie. La découverte attend le curieux. Quelques années de chasse au Malaxis et voici les spécimens que j’ai cultivé pour en faire une étude plus approfondie. Avoir les spécimens avec soi à la maison et vivre avec... rien de mieux pour développer une compréhension... mutuelle... lentement avec attention.


mercredi 23 décembre 2009

Île de France. Île de Montréal?


La friche, Laurent Wittmer

"À Paris, en bordure du périphérique subsiste une oasis de verdure. Ce n'est ni un parc, ni un jardin, mais un espace livré à lui même : une friche. La nature y reprend ses droits, et alors que les hommes l'ignorent ou la craignent,la friche nous livre ses trésors cachés."



Un bois (presque) comme les autres: Bois de Vincennes,  Laurent Wittmer
 

Le Bois de Vincennes est avec le Bois de Boulogne l'un des deux poumons verts de Paris. Promenade à la découverte des oiseaux, du renard, de l'écureuil, des insectes et des plantes qui partagent les lieux avec des millions de visiteurs humains.

Assistant de Réalisation : Etienne Piéchaud, commentaires dits par Robert Party.



mardi 22 décembre 2009

Keep off the grass!


Un film de l’ONF de 1947 “Au parc Lafontaine” de Pierre Petel.


Le bon vieux temps! Un bateau-cygne à moteur, la base de la statue de Lafontaine sans la statue Lafontaine...le pavillon sur le pont, la fanfare des pompiers de Montréal, plus de canots que d'eau. L'accès à la verdure et à l'eau sur une... île... était limité semble-t-il. Une autre époque. Il y avait aussi récemment un resto cheapo à l’endroit. Fermé.

Les Amis du Parc La Fontaine font depuis quelques années la promotion de la création d'un café culturel. Un projet de resto enrichi et mis au goût du jour. Mais il y a apparemment des limitations sur la possibilité de conversion du défunt resto au chalet sur l’étang. Comme c’était une chasse-gardée des syndiqués de la Ville ça ne peut pas passer à un concessionnaire privé ou même un OSBL. La paralysie paralyse...

une image du passé, parmi d'autres...


Les cols bleus ont-ils fait l’ITHQ? S’ils veulent garder leur monopole sur l’endroit, qu’ils élaborent un projet et soient ainsi en compétition avec un concessionnaire privé et un organisme à but non-lucratif. Avec Jardin des Merveilles ou pas. Puis on votera. Comme je sais d’avance que le café y sera trop cher et que je pourrais pas y fumer cela m’indiffère de savoir qui ramassera le poignon.

Que le meilleur gagne mais pour cela ayons une joute, un concours, mais pas une preuve de paralysie paralysante: PPP. Cela me rappelle la paralysie inter-corporative sur le Mont Royal... et ça me donne de l’urticaire... Au Parc Lafontaine pour ma part je serais pas malheureux de laisser l’édifice se ruiner lentement et se couvrir de végétaux: cela donnerait un caractère romantique à l’endroit. Je pourrais faire de belle photos.

Le grand, le cher parc est habité par une maison vide...quelle honte! Les fiers cols bleus n’en rougissent pas?

Infos:

lundi 21 décembre 2009

Solstice de l'orchidée


Aujourd'hui c'est la journée la plus courte dans l'hémisphère nord. Le Soleil est au plus bas dans le ciel. À midi il s'arrêtera un instant.



Chez moi, il y a un soleil d'une autre sorte qui lève la tête et me regarde. J'ai donc silencieusement pris mon café. Ce soleil ne parle pas. Il s'arrête un instant. Et nous regarde.


dimanche 20 décembre 2009

Dimanche en musique






Le compositeur Danois Per Nørgård a composé “Terrains vagues” en 2000.


Sol, solo


A bit of sun in the kitchen, in the company of an orchid



vendredi 18 décembre 2009

Royal-O-Yama 1


art montagnard, un jardin sec avec feuilles mortes: un Karesansui?

Le Mont Royal, notre chère butte rocheuse, sacrée et désacralisée, saccagée, rasée, replantée... est un grand terrain de jeu. Un centre d’art et d’essai aussi. On y fait des jardins. Comment un arrangement de pierres en cercle peut-il être qualifié de jardin? C’est la faute des Japonais!

Le Sakuteiki (11e siècle) est le plus ancien traité des jardins japonais et peut-être au monde. Les premiers mots du traité: “Ishi wo taten koto” signifient “l’art de dresser des pierres”. La première des nombreuses expressions désignant un jardin au Japon montre toute l’importance du placement des pierres: prenait-on ailleurs une pierre pour l’inclure dans un jardin, on s’assurait de la placer exactement comme dans sa position d’origine. Ça doit venir du Shinto la première “religion” (dans un sens très large...) des Japonais.




Carnac druidique? île de Pâques?


Ishi wo taten koto en est venu à désigner l’acte même de faire un jardin. Sur notre montagne pendant quelque temps on pouvait voir cet arrangement stonehengien qui connaissait de jours en jour des variations. On prenait ce bloc-ci pour le mettre plutôt là, on redressait cet autre, etc. Étymologiquement puisqu’on dressait des pierres, on faisait un jardin. Un jardin de pierre en mouvement?

On peut voir dans cette curieuse carrière peu végétalisée un Shakkei. Certains jardins japonais faisait un emprunt visuel au paysage environnant, par exemple par une ouverture entre des arbres on voyait au loin, hors du jardin, une montagne que l’on empruntait de cette façon en la montrant par une “fenêtre”. Une capture d’écran... La lointaine montagne faisant maintenant partie du jardin! C’est un bon truc! Ici le cadre végétal des jeunes arbres ouvre sur le reste de la montagne: le jardin sec est élargi par cet emprunt. Un Karesansui Shakkei? (j'ignore si c'est correct en japonais!)

Pour des pierres en mouvement, voyez les photos de ce land-artist ici: Prunevieille



ériger radieusement

Le Shinto est un des systèmes de représentation du monde les plus fascinants que je connaisse. Les Kamis, des esprits des lieux en quelque sorte, logent dans certaines pierres ou habitent certains arbres. Cet animisme vit encore dans a culture japonaise comme plus discrètement la nôtre.  Autour d’un tronc, d’un rocher ou d’un lieu on met un shimenawa (une corde de fibre brute) afin de signifier cette présence sacrée. Une couronne de branche de "soul" au pied de cet arbre fera l’affaire.



jeudi 17 décembre 2009

Cypripedium et Paphiopedilum




photographié il y a deux minutes le Cypripedium parviflorum



si vous suivez ce blogue vous constatez le développement rapide de la plante!




Je ne cultive pas par choix des hybrides, celui-ci est un réfugié chez moi. Il s'agit d'un hybride primaire (entre deux espèces) de Paphiopedilum delanatii et Paphiopedilum glaucophyllum. Le nom de l'hybride est Paphiopedilum Delophyllum. Les Paphiopedilum sont les cousins asiatiques de nos cypripèdes indigènes.


Demain je vais japoniser le Mont Royal, vous suivrez?





mercredi 16 décembre 2009

Un archipel de possibilités

Local Code: Healing the Interstitial Landscape, Nicholas de Monchaux & Collaborateurs

Je reprends ici ce vidéo posté sur le blogue imagine (le) mile end. Un hyperlien aurait peut-être suffit...mais il est intéressant de trouver des projets avancés qui vont dans le sens de certaines idées présentées ici. Une bonne équipe imaginante et multi-disciplinaire peut faire un travail assez remarquable!

C’est un des projets gagnants d’un concours organisé par UCLA cityLAB, School of the Arts and Architecture. À partir des cartes du service des travaux publics de San Francisco une relevé des rues “refusées” (non-entretenues, etc.) et d’espaces négligés sert de base pour de nouveaux espaces publics. Les espaces intersticiels deviennent des parcs et espaces verts.

Peut-être aurons-nous l’occasion à Montréal d’élaborer en profondeur un plan de densification des grands et petits habitats pour la biodiversité urbaine? Et si il y avait une façon de faire d’une pierre deux coup: des trottoirs verdis, des aménagements servant à calmer un peu les automobiles...

On veut toutes les cartes nous aussi!

Voyez un peu plus de leurs idées ici LOCAL CODE



Le vert n’apaise pas toujours


hier un peu de vert et du jaune



Et qu’est-ce qu’il peut être pesant! Frère, où es-tu? Je n’ai pas envie de répondre aux commentaires un peu enragés (je crois, j’ai peine à en comprendre le sens...) que j’ai reçu suite à mon billet sur les OGM. Je n’ai finalement pas du tout le goût de faire la critique du discours de Greenpeace France sur les OGM. Il n’y a rien de paisible dans ce vert-là.

Le ramassis de demi-vérités au site français de Greenpeace sur les OGM n’a rien pour m’étonner. Mais quand même! Vu la taille de cette entreprise et de ses ressources humaines et financières, on se serait attendu à du costaud en fait de recherche, d’argumentation et des idées. Pas du tout...Un amalgame infantilisant où un esprit critique s’ennuie rapidement de toute cette facilité conventionnelle. Si c’est sur ces bases que Greenpeace réussi à se faire autant  d’amis, c’est franchement inquiétant.

C’est que du côté de la rhétorique, des vidéos et de la manipulation, là ils sont champions!

On peut être convaincu par ces arguments parce qu’ils sont -massivement, régulièrement, totalement- relayés depuis des années dans tous les médias. Ils font figure de vérités. Sans grande critique. Cela demandant de l’effort. Un incestueux jeu de miroir qui attrape pas mal d’alouettes. On y croit parce qu’ils font écho à ce qu’on a déjà entendu parler à la télé... à la radio... on a lu ailleurs sur Internet, hier et la semaine passée et il y a deux mois... et cela est suffisant... Mais d’où viennent ces informations?




et un peu de rouge aujourd'hui

On y croit parce qu’on veut y croire: il s’agit de notre ventre et de la qualité de notre nourriture. Toutes les religions ont des... recommandations... sur la nourriture. Et si tout groupe avec  des... recommandations sur la nourriture était en fait une religion? Ça semble en effet constitutif!

Bien sûr, lire quelques pages Web ne donne peut-être pas une idée juste de la réflexion de Greenpeace sur le OGM. Il y a dans ce méli-mélo du vrai et du pertinent. Et beaucoup d’alarmisme. Ce qui est, je crois, assez différent de la prudence. Mais comment départager? Ce n’est pas à vrai dire mon problème. C’est leur boulot de mieux paraître. En sont-ils capables?

Le problème avec ce militantisme c’est que si vous n’êtes pas convaincu vous êtes pour Monsanto. Ou pour le Capital. Ou vous êtes pro-américains. Ou quelque autre bêtise. Vous êtes avec nous ou contre nous. Et ça, on connait! Même si vous essayer simplement de garder un esprit critique on vous insultera. Mais il y a pire que ces entourloupettes. Je parle de ceux qui sont d’accord avec la faible argumentation contre les OGM. O frère, où es-tu? Il y a tellement de boulot à faire pour déconstruire ces fictions de panique. Puis-je consacrer autant que nécessaire du temps précieux à montrer comment Greenpeace nous prend pour des enfants?



je n'en sais rien

L’argumentation contre les OGM présentée sur le site web de Greenpeace France est tellement faible que je désespère de la déconstruire... Greenpeace, qui ne fait sur la majorité des points de son argumentation aucune démonstration et n’offre aucune référence crédible,  peut quant à elle continuer à manipuler tout le monde. Mais voyez-vous, c’est un classique, le fardeau de la preuve repose sur celui qui doute. Comme je n’ai pas le temps de reprendre point par point et d’appuyer mon analyse par les références nécessaires, je me tais.

Ce qu’on veut de vous ce n’est pas votre consentement éclairé: on vous présenterait alors une information critique et équilibrée. Ce qu’on veut de vous c’est votre militantisme aveugle. Vous êtes mobilisables et Greenpeace sait vous mobiliser.

Bien sûr lecteur je ne te demande pas de me croire sur parole...alors doute... la démonstration de la manipulation de Greenpeace sur les OGM n’est pas difficile à faire. Elle n’est que longue et ennuyeuse... Et qu’une armée a construit cette machination... et que je suis seul...

À ceux qui ont répondu avec calme et imagination éclairante, merci!

O Brother where art thou?




lundi 14 décembre 2009

Ô! J’aime les OGM!


voir au-delà de l’écran des médias et de nos peurs (poissons fluos OGM)

Une question d’un lecteur anonyme arrive à point. La voici dans un commentaire à l’un de mes billets un peu plus bas:

“bien cher "roger des clochers", vas-tu un jour nous parler des omg? je lis dans 'le monde' que le maïs en effet intoxique. tiens tiens ...”

Roger des clochers! J’aime bien, ça fait changement de Roger des moulins à vent...et c’est mieux que Roger la cloche...Par omg j’imagine que vous voulez dire OGM? Le mot est en effet aussi chargé que la question que vous me posez et l’écrire correctement peut être aussi difficile que d’écrire “Belzébuth” ou de prononcer l’ineffable nom du dieu du judaïsme. Bon je fais un Roger la cloche de moi-même et m’éloigne du sujet...



ailleurs,  nos rêves sont des cauchemars

Cher “anonyme”, peut-être me demandez-vous “que pensez-vous des OGM”? Une question immense et assez imprécise... Une question que l’on peut aussi qualifier de “chargée” et à laquelle je ne répondrai qu’indirectement et très partiellement. Je rédige justement un article sur la salicaire, cette “menace environnementale monstrueuse et espèce envahissante”. Je réfléchit plus spécifiquement sur la “transformation” (inévitable?) de l’information scientifique par le filtre des médias... La science (comme l’art) est lente et les médias sont instantanés... pressés souvent... c’est que les lecteurs sont affamés!

Je ne suis pas spécialiste de la question des OGM... mais je suis assez bien prévenu de certains problèmes de la diffusion de la science dans la société. Je me contenterai donc de commenter à partir de cet article du journal Le Monde. À mon avis c’est un cas classique du difficile (ou trop facile...) passage de l’information d’un article scientifique  (presque) à travers le filtre des médias...serait-ce par le réputé quotidien français Le Monde.



on est pas des cornichons (même marins) Enypniastes eximia

Pour critiquer cet article nous n’avons même pas besoin de comprendre la méthodologie statistique utilisée! Ça c’est super! Le biais des auteurs se révèle tout seul quand ils sont interviewés (filtrés) par les médias! Ces derniers sont friands de gros mots: Monsanto par exemple rapporte beaucoup...et pas seulement à ses actionnaires... En effet Le Monde titre:

“Une étude prouve la nocivité pour l'organisme de trois maïs Monsanto” et plus loin dans l’article: “Une étude publiée dans la revue International Journal of Biological Sciences démontre la toxicité de trois maïs génétiquement modifiés”.

La nocivité ou la toxicité (au choix...) des maïs modifiés lit-on... non pas la toxicité des modifications génétiques. Vous croyez qu’il n’y a pas de différence? Le cheval est dans le pré et le pré est dans le cheval, c’est pareil? Pourtant les auteurs scientifiques font eux-mêmes la différence:

“This can be due to the new pesticides (herbicide or insecticide) present specifically in each type of GM maize, although unintended metabolic effects due to the mutagenic properties of the GM transformation process cannot be excluded”.

Ils avouent ne pas savoir ce qui dans ces OGM fait problème...il est possible qu’un autre facteur indirectement lié à la transformation génétique elle-même soit en cause. Hors, voilà la question qu’il convient de poser: une amélioration du procédé d'ingénierie génétique éliminerait-elle la toxicité tout en conservant les modifications génétiques “utiles”? Qui sait?



ailleurs, nos cauchemars sont des rêves

Ou qui veut savoir...

Un des auteurs de l’étude affirme dans l’entrevue au Monde que: "Nous avons prouvé pour la première fois au monde que ces OGM n'étaient pas sains”. Hors, dans l’article scientifique, lui-même les auteurs sont plus réservés (et moins prétentieux...) et concluent un peu différemment:

“our data strongly suggests that these GM maize varieties induce a state of hepatorenal toxicity”

En clair: “nos données SUGGÈRENT que ces OGM induisent une toxicité”.  Prouver ou suggérer? Mais voilà! OGM et toxique sont associés. Une suggestion ne prouve rien! Ils ne disent pas “nos données prouvent que les modifications génétiques de ces variétés sont toxiques” C’est pourtant le titre de l’article du Monde...un glissement subtil. Mais multiplions ces glissements subtils des centaines de fois dans toutes sortes de médias... Nous avons alors un nouveau monstre: un organisme généré médiatiquement! Il n’est alors pas étonnant que les lecteurs cherchent refuge dans la sécurité du “ne changeons rien”, “non aux OGM” et de la méfiance de la science...et de l’industrie. Et l’industrie des médias? On ne s’en méfie pas? Ça compte pas?


Tout ce que nous retiendrons de l’article du Monde c’est l’équation OGM = Monstre. Mais on ne peut en aucun cas citer cet article de Séralini comme preuve d’un danger inhérent et général des OGM: ”Patho-physiological profiles are unique for each GM crop/food, underlining the necessity for a case-by-case evaluation of their safety, as is largely admitted and agreed by regulators.” C’est au cas pas cas pour chaque OGM nous dit Séralini dans son article (la science est lente, rappelez-vous...) donc: “It is not possible to make comments concerning any general, similar subchronic toxic effect for all GM foods”





Le mot OGM recouvre un grande variété de procédures, certaines aussi anciennes en fait que l’agriculture et la domestication des animaux. Les OGM d’aujourd’hui sont bien plus nombreux qu’on ne le croit généralement et vouloir les éviter dans notre alimentation (ou ailleurs...) est en fait déjà impossible (ou extraordinairement complexe...). De nombreuses espèces végétales alimentaires ou non ont été transformées: maïs, riz, soja, colza, lin, tournesol, tomate, coton, papaye, betterave, pomme de terre, carotte, chicorée, fraise, chou et chou-fleur, peuplier, œillet et tabac. Vous aimez le saumon? Difficiles d’éviter les OGM, surtout dans les produits élaborés ou très transformés avec les huiles, les farines, les sucres...issus des OGM. Et là, nous sommes tous ensemble au super-marché.

Il est par ailleurs toujours pertinent de savoir qui finance une recherche. Si on peut regretter souvent (et avec raison) que les études soient financées par l’industrie je me demande s’il est prudent d’ignorer les intérêts de l’économie nationale ou de groupes environnementaux ayant au départ une opposition aux OGM. Le principe de prudence doit-il être mis de côté quand ce sont les “bons” qui sont en position d’influencer les résultats en finançant les recherches?

“The support of the French Ministry of Research is gratefully acknowledged. Greenpeace contributed to the start of the investigations by funding first statistical analyses in 2006, the results were then processed further and evaluated independently by the authors.”

Ces deux-là sont des “bons” n’est-ce pas? Et le principe de prudence, il est où?



les  monstres sont des organismes générés médiatiquement


Bien sûr il est très difficile et couteux de faire tous les essais et toutes les recherches nécessaires sur quelques années et prouver une toxicité des OGM. Peut-être est-il plus simple d’interdire simplement ces produits proposés par la science et l’industrie. Mais que faites-vous de la démographie planétaire et des besoins alimentaires prévus? D’ici quelques décennies (en 2050, et c’est demain ça...) nous devrons augmenter de 70% la production alimentaire mondiale. Dans des climats qui changent... ce sont 2,3 milliard d’humains de plus qu’il faudra fournir en nourriture de base. Avons-nous des solutions alternatives massives pour ce double défi? Il est vrai que c’est le problème des autres, loin de nous sur de lointains continents, au Sud...




croyances et croissances


OGM: ce seul mot-épouvantail arrive à cacher bien des réalités: la brindille cache maintenant toutes les forêts. Et si nous nous trompions de monstres? Chacune de nos peurs peut produire une catastrophe ailleurs sur la planète. Même nos rêves verts peuvent être à l’origine de misère au sud: nous avons semble-t-il déjà oublié la folie des bio-carburants produits avec du maïs... les mexicains eux s’en souviennent... Nos craintes environnementales sont trop souvent des monstres que nous exportons. Nous sommes de riches exportateurs de catastrophes. Rendons-nous compte: le monstre c’est nous, dans nos pays développés où il y a maintenant plus d’obèses qu’il y a de sous-alimentés sur la planète...





un autre monde vert: celui du risque de famine


Suis-je pour ou contre les OGM? Ça dépend...duquel parlez-vous? Vous voyez c’est que d’après cette étude de Séralini c’est au cas par cas qu’il faille juger...

La sensibilité (lire clairement: le risque de famine...) de certaines populations à tous changements importants dans la production alimentaire de base ne doit jamais quitter nos préoccupations, mêmes les vertes. Les essais catastrophiques et massivement subventionnés de convertir la culture du maïs en source d’éthanol n’en sont qu’un exemple récent de la manipulation de nos fantaisies de riches. Les défis de la production alimentaire de base trouveront une partie des réponses avec la recherche en génie génétique. Demeurons vigilants en sachant que la prudence peut bien se passer de la peur.

Les médias sont pressés de nous terroriser. L’industrie aussi est pressée: bientôt il y aura beaucoup, beaucoup, beaucoup d’affamés...Prenons un peu de temps pour être critique...


Moi, j’aime les OGM!





dimanche 13 décembre 2009

In varietas veritas


la croissance des asperges (Ludisia discolor)


Avec l’hiver et le sommeil du monde végétal à l’extérieur je croyais ralentir mon activité bloguante...mais le membership augmente, on me pose des questions pressantes et je dois sacrifier à l’autel! Monde cruel! Je ferai des efforts...Puisque vous en faites...D’abord des nouvelles en vrac:

Un bonjour très spécial à Samia en Algérie qui est folle du pourpier! Elle m’a même envoyé une recette. Ce sera pour l’été prochain.

Le site français Biodiversité 2012 m’a demandé un texte sur la biodiversité urbaine à Montréal. Allez le lire:

“La biodiversité urbaine: une nature latente”




presqu’en temps réel: hier mon Cypripedium parviflorum


Tout le monde ne sait pas qu’il y a des orchidées au Québec. Les lecteurs de ce blogue connaissent bien l’orchidée urbaine d’origine européenne Epipactis helleborine maintenant. J’y reviendrai, pour l’instant c’est d’un sabot de la vierge, Cypripedium parviflorum var. parviflorum que je veux vous parler.

En condition artificielle sous fluorescent et avec des nuits certainement moins fraiches que dans la nature au printemps (c’est ma cuisine quand même et je me chauffe!) le développement de cette plante est très rapide. Comparez les photos!



presqu’en temps réel: ce matin mon Cypripedium parviflorum

La plante était un tout petit spécimen rescapé en 2004 d’un boisé dense et humide en voie de rasement près de North Hatley. C’est sur les traces de William Henry Mousley que je suis parti à la découverte des orchidées dans cette région. Voyez ces liens pour connaître un peu ce naturaliste extraordinaire:

samedi 12 décembre 2009

Sous la neige: une subtropicale


une couleur remarquable...et inspirante!

Daniel Deschênes me demande le nom de cette plante avec une fleur bleue en couverture de mon livre: il s’agit de Commelina communis (comméline commune, asiatic dayflower, p.182).

La comméline commune est d’origine asiatique: Chine, Japon et Corée, Kampuchea, Laos, Thailande et Vietnam. En Chine on en consomme les fleurs et les jeunes feuilles. Elle a été introduite partout en Russie et en Europe, en Amérique du Nord et on la trouve aussi au Mexique. Puis partout elle a trouvé moyen de s’échapper des jardins... Un peu plus au sud de nos régions la plante se trouve aussi en milieu naturel (au-delà du milieu urbain). En milieu péri-urbain les chevreuils consomment le feuillage de la plante et sont peut-être responsables de la dissémination des graines.




鸭跖草 ya zhi cao

Dans les ruelles ombragées à Montréal elle est assez commune de façon spontanée (non-cultivée) et puisqu’elle est encore cultivée elle s’échappe des jardins ou survit et se maintient lorsque le jardinier d’origine est déménagé. Nul doute que ses fleurs bleues si remarquables la rendent désirables et on la conserve. Je ne l’ai jamais vu mais il existe une variété à feuillage panaché de blanc.

La plante est cultivée jusqu’au Lac Saint-Jean (et plus). Je serais curieux de voir si elle s’échappe de culture et se maintient “sauvage” aussi loin au Nord.



les fleurs ne durent qu'une journée mais les abeilles les trouvent rapidement
 

Puisque Daniel me demande où trouver mon livre: vous n’avez qu’à cliquer sur la photo de couverture dans la colonne de droite: cela ouvrira un page de résultats de recherche Google avec les librairies qui ont le titre. Il doit bien en rester un ou deux exemplaires...





vendredi 11 décembre 2009

Des orchidées et des humains


une asperge comme les autres...

Ma soeur Lise, qui disait ne pas avoir le pouce vert assez vert pour cultiver des orchidées, avait chez elle une curieuse plante qui se portait très bien. Au téléphone elle me décrivait cette plante qu’elle avait trouvé chez un fleuriste au centre-ville. C’était bien évident: il s’agissait de Ludisia discolor...une orchidée...
Tout le monde peut cultiver cette plante terrestre au feuillage si remarquable. À condition d’ignorer qu’il s’agisse d’une orchidée! En effet ce mot est souvent associé avec la plus grande difficulté! Il indique surtout la plus grande famille de plantes qui soit, les Orchidacées, avec 30,000 espèces et des dizaines et des dizaines de milliers d’hybrides. Et dans toutes ces espèces et hybrides il y a bien quelques plantes “de maison”, comme on dit...



un velours du regard

À tous les ans mon spécimen de Ludisia discolor fleurit dans le temps des fêtes. Je vous le montre en quelques détails par des photos prises ce matin. Je tâcherai de vous présenter son développement jusqu’à la floraison...Quant au sujet principal de ce blogue, la flore urbaine, mes messages plus rares auront gagné en profondeur...du moins je l’espère! De plus certains dossiers négligés se verront réactivés...par exemple la carte de distribution de Epipactis helleborine sur l’Île de Montréal... soyez patient... ce sera peut-être votre cadeau de Noël???





La carte et le dessin (des esquisses) sont tirés de mes travaux d’avant les mauvaises herbes...je viens de les retrouver...peut-être reprendrais-je un jour ces études des orchidées?


Ma plante va fleurir donc et c’est le prétexte de saluer tous les membres de Flora Urbana. À ce nouveau membre et amateur d’orchidée du Brésil, Fabio Leoni: (bom dia!) et Sylvain Beauséjour, l’auteur du livre " Les orchidées indigènes du Québec/Labrador": tu me donnes le goût de parler un peu d’orchidées du Québec: je le ferai!



La neige modifie sensiblement (!) le paysage... et comme le souligne François Jobin elle “protège ainsi ... les graines et bulbes (qui) dormiront tranquilles”. Durant ce long sommeil j’essaierai de partager quelques rêves...tropicaux et autres!



jeudi 10 décembre 2009

Attrape-plante d’hiver



Quel est le nom du dieu de la neige? Et celui de la fée du flocon? Tous deux se nomment appelle-neige. Et à eux deux... 23 centimètres de neige...ils font beaucoup trop d’efforts. On a compris! Température maximale aujourd’hui: 0 (zéro...). Même la température est disparue sous toute cette neige!


Je retourne à mes occupations...


mercredi 9 décembre 2009

Vert ou divers, où allons-nous?



Fred, Rachelle, Emily, Paul, Michel, Marke et Richard Ryan.

Rencontre et prise de contact entre deux groupes de citoyens: des représentants de l’organisme Côté Cour Côté Voisins (Rachelle Renaud et Michel Gagnon) et du Comité des Citoyens du Mile End (Emily Rose Michaud, Marke Ambard, Fred Froument, Paul Laurendau et moi-même). Richard Ryan, conseiller d’arrondissement du Mile End a invité tout ce beau monde à se geler les pieds pendant quelques heures dans un espace vert en formation. Pourquoi?


Fred le photographe m’a photographié

Les citoyens auront semble-il un mot à dire sur la nature des espaces verts et le destin de certains autres espaces urbains. C’est un nouveau truc avec un mot compliqué démo-quelque chose. Réunis dans ce terrain vague rue Lafrance nous avons échangé brièvement sur l’organisation des citoyens et de leurs actions en but d’une éventuelle concertation (?).


du vert divers sur la “rue” Lafrance (je trouve l'endroit plus beau l'été...)


Un espace vert est en voie de “stabilisation” à l’est et un autre à l’ouest du Plateau Mont-Royal (le Champ des Possibles). Peut-on imaginer une ligne verte à tracer entre ces deux points? Y a-t-il d’autres points? Et surtout y a-t-il une façon de permettre un déplacement plus agréable des humains et plus profitable à la biodiversité urbaine? Le vert c’est bien, le divers c’est mieux!


Visitez le site de Côté Cour Côté Voisins
Voici la localisation de l’espace vert Lafrance sur Google Maps
Visitez aussi le site Imagine (le) Mile End
Et le Champ des Possibles


Ou consultez le libellé “Maguire-Roerich” Champ des Possibles dans la colonne de droite, ou tapez vos mots-clés dans le moteur de recherche du blogue.




mardi 8 décembre 2009

Un nature entreposée?



un niveau d’eau sécuritaire

Je n’ai qu’un goût limité pour l’hiver. Mais je me suis toujours interrogé sur cette curieuse procédure de mettre les étangs du parc Lafontaine en cale sèche pour l’hiver. Les étangs, qu’on vient il y a quelques années à peine de naturaliser partiellement, sont des paysages temporaires, des installations pliantes que l’on range au garage pour l’hiver. S’agit-il d’une procédure sécuritaire? Si quelqu’un sentait la glace céder sous ses pas et tombait à l’eau! Nos vies et nos villes, on le sait, sont menées par les Dieux Assurances. Montréal est toutefois une île...faudrait-il aussi vider le fleuve et la rivière et quelques lacs autour? On serait en sécurité!

On vide les bassins du parc Lafontaine à tous les automnes puis on converti un des bassins en patinoire sécurisée. Mais la glace n’est-elle pas bien plus qu’un artefact sécurisé? Il y a  un étang en-dessous. Et même de la vie... Vide-t-on le canal Rideau à Ottawa? Est-il un risque de noyade insupportable de 7,8 km? Et la patinoire du Vieux-Port? Je me demande si on vide les bassins?


naturaliser à toutes les saisons


Apprendre à patiner c’est bien (je suppose) mais apprendre que la glace recouvre de l’eau c’est mieux. On ouvre alors bien les yeux et tous les sens participent à l’aventure: patiner sur de la glace, foulard au vent, en sifflant la Chevauchée des Walkyries ou la Valse des flocons de neige (c’est au goût) est un plaisir qui comporte des horribles risques infinis. Incalculables. Il arrive qu’on s’y pète la gueule! Qu’on s’y casse la cheville. Ou que la glace cède...Tous ces risques participent au plaisir. Ils sont le plaisir... Extrême, n’est-ce pas?


la roche de la tortue


À l’origine il y avait un marécage ici. C’est l’origine du parc. Il y a des écrevisses. La (ou les) tortue s’enfoui dans la vase ou sous les feuilles du rivage. Voyez ce billet. Elle passe ainsi l’hiver depuis bien longtemps. Tôt au printemps il est toujours assez fascinant de constater qu’il peut y avoir 4 ou 5 espèces de canards qui trouvent la médiocre petite mare de la fonte des neiges. Serait-il dangereux de favoriser la migration des oiseaux en s’assurant d’un étang plus grand et plus naturel? Pour cela nous n’avons rien à faire... curieux, non?


on pourrait même chauffer l’eau


On souhaite voir les montréalais aimer l’hiver. On fait pour cela des fêtes, des foires et festivals, nos réponses habituelles à toutes situations. Aimer l’hiver et pourtant faire tellement pour en masquer les réalités et les effets! L’hiver est une saison entre l’automne et le printemps...La glace sécurisée recouvre donc un étang qu’on préfère oublier. Artifice pour artifice: pourquoi ne pas faire une source d’eau thermale?