mercredi 22 décembre 2010

Ulysse et la Vipérine

Il faut nommer ces terrains vagues que je documente. Ici il y a beaucoup de vipérines, si vous connaissez la plante vous en voyez les flèches bleues des inflorescences sur la photo. Bien des vesces aussi et, de la même famille, un petit robinier faux-acacia dont je me demande encore quel oiseau est assez gros pour assurer la disséminattion des graines. Les graines ne sont pas si grosses que ça mais les gousses séchées (pensez aux gousses de fèves de la même famille) semblent demander un fort bec.




Fouiller mes dossiers photo afin d’en extraire toutes les photos de paysages a des effets inattendus. Je retrouve ainsi des lieux visités et photographiés à différents moments. Dans le dossier “Locus Vipérine” j’ai ces photos datées du 24 juin et 25 décembre... Si vous ne le savez pas le 24 juin est la Fête Nationale du Québec, quant qu’au 25 décembre vous savez ce que c’est... Alors ces photos sont les signes de l’intensité de ma vie sociale et familiale! Que faisais-je lors de ces journées de fêtes et de retrouvailles?

Je faisais le photographe, errant dans les terrains vagues.



samedi 18 décembre 2010

Paysages anthropiques

Autrefois zone industrielle aujourd’hui une friche. Paysage sans paysagiste.

Dans un commentaire à un billet précédent Kyra se disait curieuse de voir ces paysages. En l’absence d’une définition en bonne et due forme voici quelques paysages anthropiques. Friches industrielles, terrains vagues, espaces verts non-comptabilisés dans nos inventaires, ces lieux ont en commun d’être anthropiques: ils sont une fabrication directe ou indirecte des humains (anthropos). Mais il s’agit en fait d’une co-production...

J’étais à assembler ces panoramas alors je me suis pressé un peu afin de satisfaire la curieuse. Les photo-montages ne sont pas tous parfaitement à mon goût, c’est un work in progress comme on dit. Par quelques notes, revenons un instant sur l’approche d’une définition de “paysage anthropique”.


Le CESM, une carrière désaffectée gigantesque ayant ensuite servi de dépotoir devient un complexe environnemental et un parc. Un paysage éventré, puis empli, puis nivelé. Finalement il sera nommé paysage. Qu’était-il donc?

 
Un paysage anthropique est non-seulement issu d’une fabrication humaine directe ou indirecte il est aussi le produit d’une fabrication volontaire ou involontaire. Que ce soit la topographie même des lieux, ruines, buttes et dénivellations, fossés, etc. ou le mélange biogéographique des espèces vivant avec les humains ou adaptées à leurs extravagances. Espèces indigènes et exotiques, le tout dans une écologie et réinvention et en co-évolution: la novécologie. Le paysage est toujours en construction. Il est aussi toujours habité.

On peut le regarder à deux échelles: celle du paysage-tableau d’abord que vous pouvez constater sur ces photos-montages panoramiques. Une autre échelle est moins perceptible toutefois: il s’agit de la biodiversité qu’on y trouve. Quand on regarde un paysage on y voit bien sûr l’effet d’ensemble ou les perspectives. Les grands machins de notre grand regard particulier. On y voit les arbres mais en tant que catégorie décorative ou masses vertes, de simples taches de couleur sur ce que nous avons encore l’habitude de considérer comme un tableau. Une vue sur notre propriété, notre territoire.

Habitée par les faucons et les éperviers, l’autre carrière. Le bout de mes pieds est au bord du trou de cent mètres! L’expérience du sublime en ville.

 
Mais de quels arbres s’agit-il? D’où viennent-ils? Ce sont là souvent des questions superflues, sans grand intérêt. Si on regarde ces êtres massifs que sont les arbres avec un pareil détachement, imaginez le sort que l’on réserve aux plantes, oiseaux et insectes! Ils n’existent tout simplement pas, trop petits, furtifs, sans intérêt... “Le paysage et son appréciation n’a pas besoin des ces petites choses”. Vraiment? Si le vent a porté les semences de ces arbres colonisateurs il porte aujourd’hui le son vivant de ses résidents. Et l’humain faisant l’expérience du paysage? Peut-il sentir le vide et le vent fort? Qui a dit que le paysage doit être souple et plat, doux, sécure et stérile? L’appréciation humaine du paysage doit-elle exclure l’émotion et ses habitants?



Le boisé Milot. Un grand Champ des Possibles dans l’est de l’île à Anjou, avec falaise. Un paysage en ré-assignation. La friche devient habitat en co-gestion.


Potentiel de paysage et paysage potentiel, tantôt vestige industriel ou agricole, triage ferroviaire ou carrière, la plupart de ces paysages sont des non-villes, des pas-villages ou des sans-noms! Ce sont aussi des milieux de vie: des habitats, des paysages habités. Je les ai visité avec étonnement et plaisir à chaque fois et le printemps n’arrivera pas trop vite afin de reprendre mes périgrinations. J’en profiterai pour raffiner ma réflexion...

Ce travail est pour mon prochain livre en patiente élaboration. J’hésite entre quelques possibilités. Quelle formule visuelle utiliser afin de montrer ces deux échelles du paysage? Celle des humains et celle de la biodiversité. Je suis en fait occupé à préciser mes intentions au sujet de mon Précis des terrains vagues! Aimant la torture je considère aussi la possibilité de l’auto-édition en ligne avec un service comme celui de Lulu par exemple. Liberté (relative...) de l’auteur au prix du levier de diffusion d’un éditeur?

Alors doit-on dire paysage anthropique ou habitat anthropique? De la perspective “culturelle” il s’agit du premier. D’un point de vue naturaliste du second. L'expression "paysage habité" me semble un bon compromis! Ma maison s’y trouve...
 
J’ai bien d’autres panoramas et je vais en déposer bientôt quelques-uns de plus dans mon Flickr (allez-y!), en attendant que je termine mon site web un de ces quatre!

Toutes ces photos ont été prises sur l’île de Montréal. Aucun humain n’a souffert.

J’espère avoir vos commentaires!

jeudi 16 décembre 2010

Sympathiques saltimbanques


Macro-video d’un Phidippus apacheanus mâle (Apache Jumper). Thomas Shahan.

Avec sa version de “While my guitar gently weeps” comme trame sonore, Thomas Shahan nous donne ici un film extraordinaire de sensibilité. Pareille dédramatisation des araignées par un contact privilégié et attentionné est une oeuvre d’art peu commune: ce sont nos représentations des araignées qu’il nous invite à revoir. L’instrument le plus utile de cet homme-orchestre est sans aucun doute son approche horizontale de ces arthropodes, d’égal à égal. Sur ce clip nous avons même l’illusion (?) que l’araignée lui retourne cette curieuse sollicitude...

Avec près de 5000 espèces les Salticidae (salticidées, araignées sauteuses) forment la plus grande famille d’araignées. Les sympathiques sauteuses font (ou devraient...) exception dans la perception générale des araignées. Leur vivacité attirent notre attention sans l’habituelle répugnance ou la peur que suscitent les autres araignées. Hautes sur pattes, leur démarche n’est pas associée à ces autres espèces qui rampent le ventre au sol, “sournoisement”. Évidemment tout cela est affaire de nos perceptions et de leurs ancrages au plus profond de notre mémoire: nous avons une peur atavique des “insectes” et des serpents “en général”. Ces atavismes sont “génériques” et deviennent généralisateurs parce qu’ils sont en fait des ancrages génétiques dans notre éthologie. Peut-on revoir cette crainte des araignées avec discernement?



Femelle adulte de l'espèce Phidippus mystaceus, araignée sauteuse de l'Oklahoma. Photo Thomas Shahan.


Les sauteuses chassent à vue avec une merveilleuse adaptation: elles possèdent huit yeux, détectent les mouvements avec précision, distinguent bien les couleurs et voient même dans l’ultra-violet. Elles bondissent sur leurs proies mais leurs pattes n’ont pas de muscles. Il s’agit plutôt d’un véritable système hydrolique, produit par l’influx instantané de l’hémolymphe (leur sang incolore) sous pression dans leurs articulations qui produit la force du saut. Mais une salticide sautera après avoir fabriqué et fixé un fil de soie: l’agilité n’exclue pas la prudence!

Cette famille d’araignées provoque plus facilement la sympathie: elles sont vives et curieuses et si nous n’avons pas ici d’espèces aussi grosses ou colorées nous avons quand même la commune Salticus scenicus ou saltique harlequin.

Chassant au soleil sur les murs de béton ou de brique cette araignée sauteuse est familière à tous. Elle entre souvent dans les maisons où, quand elle est aperçue, elle est plus facilement tolérée. Par un étrange phénomène que remarque souvent les observateurs quand on l’approche elle nous regarde et s’approchera même de votre doigt. Une étrange curiosité toute domestique, une rencontre d’un autre type... Les autres araignées ignorent ou fuient les humains. Le saltique harlequin a toutefois un comportement de bon voisinage!


 
Le petit zèbre Salticus scenicus. Photo-Wiki: Adam Opioła

Une des 40 ou 50 espèces présentes au Québec, le saltique harlequin ou saltique chevronné (Salticus scenicus, zebra spider) est une espèce holartique, “tout-artique”, signifiant qu’on la trouve tout le tour de l’hémisphère Nord: Eurasie et Amérique du Nord. Cette espèce est partout associée aux milieux humains. Un saltimbanque urbain au soleil... tiens, ça me rappelle quelque chose...

Culturellement les humains se targuent d’un discernement en toute matière. S’ils sont urbains ils en remettent toujours plus là-dessus (encore plus s’ils sont urbains et fortunés...). L’accès et l’appréciation subtile des arts (et bien souvent les arts de l’estomac...) sont prétexte à cette démonstration de subtiles distinctions. La biodiversité et, bien sûr, la biodiversité urbaine, interpellent nos prétentions de finesse du regard. Devant les araignées sauteuses, ces animaux fascinants qui nous observent, il semble que ce soient nous les monstres au regard imprécis et sans discernement.

Une araignée avec un cerveau gros comme une tête d’épingle fait preuve de plus de discernement du danger de l’autre que nous prétentieux humains. Il faut dire qu’elle a huit yeux!

Les sauteuses nous invitent à sauter les barrières ataviques de notre éthologie. Elles sont craquantes et invitantes... Je saute!


Aller tout de suite voir sa galerie de photos Flickr de Thomas Shahan:
Jumping Spiders of Oklahoma

Et visitez son site web pour y voir des photos et des films.



mardi 7 décembre 2010

Le Sphinx de Darwin 1862-1997



En 1862 Darwin en examinant une fleur de l'orchidée Angraecum sesquipedale fait la prédiction, ridiculisée par bien des entomologistes à l'époque, d’un papillon de nuit avec une “trompe” (le proboscis) de 10-11 pouces:

“Dans plusieurs fleurs que m'a envoyées Mr. Bateman, j'ai trouvé des nectaries [l’éperon] de onze pouces et demi de long, avec seulement le pouce et demi inférieur rempli d'un nectar très doux. [...] Il est cependant surprenant qu'un insecte soit capable d'atteindre le nectar : nos sphinx anglais ont des trompes aussi longues que leur corps; mais à Madagascar il doit y avoir des papillons avec des trompes capables d'une extension d'une longueur comprise entre dix et onze pouces !”*



L’orchidée malgache Angraecum sesquipedale, l’Étoile de Madagascar. À gauche la planche originale la décrivant par Thouars** et à droite un rendu du papillon exécuté selon Wallace.

Son collègue Alfred Russel Wallace en rajoute en 1871:

"...certains grands sphinx des tropiques ont des trompes aussi longues que les nectaries d'Angraecum sesquipedale. J'ai mesuré avec soin la trompe d'un spécimen de Macrosilia cluentius d'Amérique du Sud, dans les collections du British Museum, et j'ai trouvé qu'elle avait neuf pouces un quart de long ! Un d'Afrique tropicale (Macrosilia morgani) a une trompe de sept pouces et demi de long et pourrait atteindre le nectar des plus grandes fleurs d'Angraecum sesquipedale, dont les nectaries varient de dix à quatorze pouces de long. Qu'un tel papillon existe à Madagascar peut être prédit avec sûreté ; et les naturalistes qui visitent cette île devraient le chercher avec autant de confiance que les astronomes ont cherché la planète Neptune, et je me hasarde à prédire qu'ils seront autant couronnés de succès !"

Ce Macrosilia morgani est un synonyme de Xanthopan morgani! Wallace a visé juste! Mais la preuve n’est pas encore faite, ce papillon africain n’a jamais été observé à Madagascar même. La chasse au sphingidé (la famille à laquelle appartient le visiteur nocturne) était ouverte.



 Quel archer réussira un tir de plus d'un siècle de distance?

Les amateurs de golf qui visent un petit trou à quelques centaines de mètres ne m’impressionnent pas du tout. Même une cible atteinte par un archer nippon au galop sur un  cheval, le yabusame, n’arrive pas (presque, mais pas tout à fait!) à ébranler la montagne de ma placide exigeance de précise beauté prédictive...

Ce sera Rothschild et Jordan dans la publication A revision of the lepidopterous family Sphingidae (1903) qui prouvèrent la présence du papillon à Madagascar. Ils donnèrent le statut de sous-espèce en le nommant Xanthopan morgani ssp. praedicta (“prédit”). Et l'insecte possède effectivement une trompe de 25 cm de long... Après des observations en conditions artificielles dans des serres européennes (le papillon visitant effectivement la fleur en question pour son nectar), il restait maintenant à documenter la pollinisation de l’orchidée malgache par l’insecte. Ce n’avait encore jamais été observé en nature. Ce n’est qu’en 1997 que Lutz Thilo Wasserthal réussira à photographier le sphingidé pollinisant l’orchidée malgache.






La détection des phéromones et parfums par les papillons de nuit est d’une finesse pas commune. Ceux-ci détectent en effet les parfums de fleurs ou les phéromones des femelles éloignées de quelques kilomètres. Ainsi la fleur émet son parfum la nuit et le message est éventuellement capté. On a finalement réussi à filmer cette discrète écologie de l’approche nocturne.

142 ans, 7 mois et 5 jours après la prédiction de Darwin. Avec patience, caméra et lumière infra-rouge c’est le fameux papillon de nuit qui boit le nectar qui est enfin filmé. La prédiction a un goût sucré. Mais pour l’accouplement de cette espèce il faudra sans doute attendre encore un peu...




Voici ci-haut un autre illustration de Angraecum sesquipedale (sesqui: demi, pedale: pied, voulant dire “un pied et demi”, en parlant de l’éperon) et le papillon Xanthopan morgani.

À l'ajustement écologique du papillon pollinisant l'orchidée en buvant un peu de nectar (celle-ci disparaîtrait en nature si le papillon disparaissait) correspond l'équipe extraordinairement ajustée de Darwin et de Wallace et de quelques autres explorateurs de la nuit. Le relais de la curiosité de ces hommes est le sport de la découverte. L'équipe est à géométrie variable, sur des continents différents et des siècles discontinus. 

C'est mon sport préféré!


* Le titre original de l’ouvrage de Darwin est: On the various contrivances by which British and foreign orchids are fertilised by insects, and on the good effects of intercrossing. Il est téléchargeable (en plusieurs langues svp...) ici: Fécondation des orchidées

**Une édition fac-similé du superbe (petit) livre est disponible à la bibliothèque du Jardin Botanique de Montréal: “Histoire particulière des plantes orchidées recueillies sur les trois îles australes d'Afrique". Paris 1822. Louis Marie Aubert du Petit-Thouars(1758-1831)

samedi 4 décembre 2010

Nespace vert



Mill Ends Park est un espace vert de 452 pouces carrés dans la ville de Portland, Oregon. C’est réputé être le plus petit parc au monde. L’imprécision est de mise: on dit aussi qu’il a un diamètre de 2 pieds: ce qui donne 576 pouces carrés. Nous sommes tous perdus dans cette forêt d’approximation qui n’aide pas l’étude sérieuse.  



À l’origine c’est le journaliste d’origine irlandaise Dick Fagan (qui avait une chronique nommée Mill Ends) qui avait remarqué depuis la fenêtre de son bureau un trou dans la chaussée. Un trou qui devait recevoir un poteau ou un lampadaire. Le temps passait et rien n’y était installé. Alors Fagan y planta des fleurs et il inaugura “son” parc à la Saint-Patrick de 1948.



Malgré les pétunias Nalice n’est pas contente d’aller jouer au parc 
 
Le journaliste publiait régulièrement des nouvelles de ce territoire irlandais d’outre-mer. Des Leprechauns vivent dans ce parc et leurs chef est un certain Patrick O‘Toole. Parmi les événements qui y ont eu lieu: des courses d’escargots et des mariages: les gens de Portland  se prêtaient volontiers au jeu du chroniqueur. Le parc a eu sa désignation officielle par la ville de Portland en 1976.


À 25 cm2, le Square Saint-Joseph à Montréal: le vrai plus petit parc au monde.


Nous n’aimons guère les imprécisions (des autres...) chez Flora Urbana. Nos équipements de géomatique assistée par ordinateur ont de puissants télédétecteurs d’espaces verts intersticiels. Un catalogue géoréférencé est en assemblage: ces nanos-espaces reçoivent beaucoup d’attention à cause de leur potentiel de séquestration du carbone.... et du lecteur!

vendredi 3 décembre 2010

Des ponts vers la science citoyenne


Les Amis du Champ des Possibles étaient présents au Symposium annuel du Centre de la science de la biodiversité du Québec (du 30 novembre au 2 décembre, Université McGill). Nous étions à tour de rôle présents à une table durant les trois jours avec affiches et documents: question de faire connaître notre projet et de faire des contacts.  Mercredi, Sara Finley et moi avons fait une présentation de l’historique du terrain vague et de l’implication des citoyens. Enfin j’ai fait un trop court aperçu de sa biodiversité et de l’aménagement proposé.




Notre présentation s’est faite dans la sesssion “biodiversité urbaine” avec d’abord Patrick Asch d’Héritage Laurentien parlant des “Efforts communautaires pour protéger et accroître la biodiversité autour de Montréal”. Je reviendrai dans un autre billet sur Héritage Laurentien. Nous avons suivi une fascinante présentation de la “Biodiversité des communautés invertébrées des étangs urbains de l'ile de Montréal” par E. Mimouni. On y apprenaît que mêmes de petits étangs individuellement pauvres en espèces avaient une influence positive sur la biodiversité à une échelle plus grande. Le bénéfice des micros-habitats est quantifiable.

Chez Flora Urbana on est d’accord...


Le Perceur de l'érable à gauche, emblème officiel de l'AEAQ. Photos Lina Breton MRNQ


Nous sommes bien heureux d’avoir été invités et de jeter des ponts entre les citoyens et les scientifiques. Surtout d’avoir tous la chance de soulever l’intérêt de la biodiversité urbaine. Parmi les meilleurs exemples de l’intérêt des liens entre les scientifiques et les citoyens ou amateurs il y a bien sûr l’ornithologie. Il y a aussi l’entomologie. Connaissez-vous l’Association des entomologistes amateurs du Québec?

Ce longicorne de bonne taille (24-27 mm.) vit sur l'érable à sucre vivant (Acer saccharum) et l'érable rouge (Acer rubrum) ou l'érable argenté (Acer saccharinum) le Perceur de l'érable, Glycobius speciosus (à gauche) ressemble beaucoup au longicorne du Robinier, Megacyllene robiniae. Celui-ci dernier se trouve entre autres sur les Verge d'or.

Ce serait intéressant de les contacter afin de compléter l'inventaire des insectes au Champ des Possibles!

vendredi 26 novembre 2010

L’Académie de la Ruine


L’Académie occupe un immeuble abandonné de cinq étages à Taipei. On a retiré toutes les fenêtres pout faire pousser du bambou. Les planchers sont troués pour laisser passer la pluie.



On parle d’une ville de troisième génération, une ville post-industrielle. À Taiwan, à côté du nouvel Empire qui construit, lui...



Comme à Shanghai où on fait des ruines flambant neuves. “Sans ses ruines l’humain n’est qu’un singe ordinaire.”

"Design should not replace reality". Et la réalité est quelquefois pressée...


Architecte: Marco Casagrande, Ruin Academy.
Un article sur le sujet, chez Landezine.


mardi 23 novembre 2010

Encore Meadowbrook



Le segment plus dense et écologiquement fonctionnel de la haie

Encore un mot sur cette haie que l’on trouve au milieu du terrain à Meadowbrook. Je ne connais pas les nécessités sportives (enfin... si le golf est un sport...) ou les goûts paysagers qui sont déterminants ici. Mais il est certain que le fossé et sa haie connaissent un entretien afin de limiter la végétation. Une section est nettement plus dense toutefois. Elle est surtout plus diversifiée en nombre d’espèces d’arbres, d’arbustes et de grimpantes: autant de ressources pour l’avifaune, les petits mammifères et les insectes. En même temps, évidemment, sa morphologie (hauteur, largeur, densité du branchage, etc.) est exactement ce qui est le plus intéressant écologiquement. Une pareille haie est un micro-habitat convenant à  de nombreuses espèces, chacune ayant bien souvent des... micro-habitudes!



 Le vallon du tributaire avec ses aubépines.

Favoriser la biodiversité urbaine par des aménagements est affaire de subtilité et d’échelle. Viser le grand effet, par de grandes allées ou perspectives avec de grands arbres, à notre échelle, quoi, ne peut plus être la norme. Cette façon de penser conduit aux grands parcs urbains qui ne manquent pourtant pas: des arbres sur pelouse. Ces aménagements ne sont pas très loin d’un terrain de golf... avec une biodiversité concomitante!

J’ai passé une bonne partie de l’été à chercher ces vestiges du passé campagnard sur l’île de Montréal. Pourquoi? Je cherchais la forme d’aménagement la plus appropriée pour le Champ des Possibles. Et ces haies hochelaguiennes me semblent toutes indiquées: elles se forment à peu près toutes seules (nous sommes quand même en milieu anthropique) dans les marges des parcelles, le long des terres agricoles ou des chemins. Les espèces qui les composent sont des espèces adaptées au milieu anthropique que ce soit la campagne ou un terrain vague en milieu urbain.



 Le ruisseau Saint-Pierre disparaît ici dans la canalisation sous la voie ferrée.

Si on réussit à sauvegarder du développement cet espace, pour le Meadowbrook on entrevoit son éventuelle transformation par une naturalisation. J’espère pouvoir revenir sur cette question une autre fois. Pour l’instant je me contenterai de souhaiter que l’on s’arrête à la réalité historico-écologique de ces habitats privilégiés du milieu urbain: les haies avec aubépines. Visons le meilleur écotone avec les meilleures espèces et, si possible!, les meilleurs écotypes!




Le billet sur Meadowbrook de la semaine dernière (voyez plus bas) était incomplet (mes billets sont toujours incomplets...) et j’ajoute aujourd’hui cette carte montrant avec plus de précision l’emplacement des différentes vues sur le paysage ou sur certains arbres.

Vous trouverez aussi une carte Google afin de bien situer cet espace vert au destin est incertain sur l’île de Montréal. Cliquez ici.

J’aurais de plus bien aimé publier une liste plus complète des végétaux qu’on y trouve mais mes questions à ce sujet ne reçoivent pas de réponses. Là-dessus aussi j'espère bien y revenir.




vendredi 19 novembre 2010

Pour l’amie de la molène.


En passant sur la rue Bréboeuf je suis tombé sur cette belle colonie de molènes (Verbascum thapsus). La colonie s’allongeait en aléoutienne sur quelques bouts de terrains privés.




J’imagine facilement la cathédrale qui se dressera si on les laissait un peu aller ces cierges de Saint-Jean. Flèches au ciel.




Ce seront des phares jaunes comme des yeux d’hiboux qui nous regardent à hauteur de visage. La molène nous affectionne. 




Flanelle veloutée. L’hiver elle ronronne.

Voici des noms dialectaux (en France) compilés par Michel Desfayes:

Molène, bouillon blanc, aubulon, brandon, brandon, brandelon, blanc de mai, queue d'oueille, bloume, bounhomme, bonhomme, bouillon-blanc, boson, choudane, choudinasse, chou d'âne, dreu, feuille-de-rat, chou d'âne, cierge, herbe de saint-jean, herbe aux mites, etc.




Et pour mémoire la molène dans ses autres saisons...Ce sera long?


mardi 16 novembre 2010

Mémoire, paysage et habitat: Meadowbrook



Nous n’avons même pas songé à chercher les trous... (vue vers la partie nord)

J’ai tardé à pondre ce billet sur Meadowbrook... je le voulais un peu plus complet quant à l’analyse historique du paysage. Mais je ne trouve pas toutes les cartes ou documents dont j’ai besoin et nous devrons tous patienter pour plus de substance. Je partagerai aujourd’hui quand même quelques notes. Je n’ai pas de goût particulier pour les terrains de golf: ce sont des immenses hold-ups paysagers si vous voulez mon avis! Il arrive toutefois, par toutes sortes de hasards, qu’un terrain de golf se trouve avoir conservé un bout de territoire des plus intéressants. Et c’est le cas du Meadowbrook avec ses 57 hectares d’espaces verts. 



Une première aubépine (Crataegus sp.), couverte de vignes vierges.

Le terrain de golf Meadowbrook est à cheval sur deux arrondissements: 31 ha Côte-Saint-Luc–Hampstead–Montréal-Ouest et 26 ha dans l’arrondissement de Lachine. Le club de golf loue le terrain du Canadien Pacifique, propriétaire avec ses filiales depuis 1917. À l’origine c’était un club de loisirs pour les employés du CP (Canadian Pacific Recreation Club) puis le site a été transformé en golf dans les années 1930 ou 40. Par un de ces délicieux aphorismes on songe maintenant à le mettre en valeur par la construction d’immeubles à condos. La disparition c'est toujours une idée payante.



Le diamètre à 1,40m atteint 227 cm. Le plus gros spécimen que je connaisse.

Déjà le spectacle de ces aubépines, même complètement défeuillées, vaut amplement le déplacement. C’était une terre agricole ici il y a une centaine d’années et il ne fait pas de doute que certaines des aubépines soient en fait centenaires. À mon sens aucun arbre, sauf peut-être l’orme d’Amérique, n’arrive à évoquer de façon aussi emblématique un paysage en disparition dans notre région: le passé agricole. Chacun si différents d’évocations, ce sont quand même deux arbres compagnons des humains, marqueurs de campagne.



Encore ce gros cenellier (aubépine, Crataegus, etc...) qui nécessite toutefois des soins d’émondage.

Le terrain de golf ne cache que partiellement la trame de l’espace cultivé auparavant. La topographie variée des lieux a été en bonne partie conservée avec peu de remaniement du sol. Il est extraordinaire que deux bras du ruisseau Saint-Pierre soient toujours présents. C’est miraculeux quand on sait que presque tous les ruisseaux et cours d’eau de l’île sont disparus. Il y a aussi une ligne boisée le long d’un fossé, ponctuée d’aubépines, avec une orientation qui diffère de celle des parcours du golf. C’est en toute probabilité un vestige de la terre agricole achetée en 1917. Il ne faut pas perdre de vue que ces haies campagnardes sont tout aussi rares, sinon plus, que les cours d’eau et qu’il est peut-être temps de d’amorcer une réflexion sur leur protection.



Quelques aubépines indiquent le fossé de drainage agricole: une ancienne haie


L’architecte-paysager (et champion de golf) qui l’a dessiné est apparemment Albert H. Murray (1887-1974). À l’origine de très nombreux terrains au Québec et ailleurs au Canada son travail ici est malheureusement celui qui est le moins documenté. Le terrain s’appelait Wentworth et ne comptait que neuf trou du côté de Lachine (sud, où nous sommes) à l’origine. S’il s’agit bien de ce projet qu’il mentionne dans son journal personnel, Murray écrit qu’il avait en fait dessiné le plan vers 1923 mais ce n’est que dans les années 40 que ses plans furent exécutés sous sa direction. Le club semble s’être appelé le “Montreal West Golf Club”. Tout cela sera à confirmer puisque ça ne concorde pas parfaitement avec les documents produits par Les Amis du Meadowbrook.


De belles aubépines,de part et d’autre du vallon: mémoire retrouvée.


On trouve ici une véritable capsule du 19e siècle avec un rare échantillon topographique intact et vivant portant une haie d’aubépine. Vous voulez que je vous le dise: c’est un monument à préserver! Une rareté biologique et historique sur l’île de Montréal. C’est un élément de paysage patrimonial à restaurer quelque peu surtout avec la présence des écotypes d’aubépines centenaires qui méritent aussi tous les efforts de conservation. On appelle ces arbres des “vétérans” en Angleterre, l’âge, la dimension ou même la présence d’un nid de pic-bois par exemple sont quelques-uns des critères qui suffisent à leur préservation. Quoiqu’il en soit les vieilles aubépines du Meadowbrook rencontrent tous ces critères auxquels on doit ajouter leur valeur paysagère patrimoniale indéniable et l’intérêt biologique de ces arbres: la biodiversité des milieux anthropiques méritent clairement plus d’attention.


Le vallon préservé

La topographie originale conservée du côté sud, les boisés, les milieux humides au printemps, le ruisseau et son tributaire dans un vallon, il y a aussi d’autres éléments intéressants comme l’intrigant mur de pierre qui est aujourd’hui au pied du remblai de la voie ferrée à la limite sud du terrain.



Le mastodonte du Meadowbrook

Je n’ai pas encore parlé de tous les autres espèces intéressantes: un chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa, photo ci-haut) lui aussi plus que centenaire avec son tronc au diamètre de 425 cm (mesuré lui aussi par Charles L’Heureux). On semble s’inquiéter de sa santé mais soulignons qu’il a produit quelques rejetons dans le boisé linéaire sud. C’est probablement une bonne illustration de la qualité du sol réputé avoir été très peu remanié depuis le 19e siècle. Outre les érables argentés (Acer saccharinum) et les caryers ovales (Carya ovata), micocoulier occidental (Celtis occidentalis), sureau du Canada (Sambucus canadensis), etc. on trouve aussi des plantes comme l’anémone du Canada (Anemone canadensis) et même le podophylle pelté (Podophyllum peltatum). Cette dernière et certains des arbres sont des indications d’une ancienne présence autochtone.

Vous voulez parler de biodiversité? Ce chêne et ces aubépines ne sont pas que des valeurs patrimoniales esthétiques ou culturelles. Ce sont en plus d’authentiques écotypes montréalais: un patrimoine génétique irremplaçable de la biodiversité locale. C’est aussi ça Meadowbrook.



Un pont entre les cultures?

Nous l’oublions peut-être mais avec Meadowbrook nous avons un élément du bocage que l’on trouve autant en France, en Normandie, qu’en Angleterre dans le Devon. Le terme n’est pas utilisé ici mais cette forme ancienne d’aménagement du territoire agricole est courante en Europe et de même ce côté-ci de l’Atlantique. L’histoire propre de la colonisation et du partage des terres dans la plaine de Montréal a produit un bocage moins dense et plutôt rectiligne, mais les champs et prairies avec les fossés et chemins les délimitant étaient bordés de haies. L’aubépine en était un des caractères les plus remarquables.



C’est maintenant le temps de quitter les lieux


Malgré mon peu d’affinité(!) pour l’hiver, j’irai à Meadowbrook photographier ces silhouettes propres aux milieux anthropiques ouverts qui ont résisté au temps et abrité tant d’oiseaux. J’ai retrouvé ici le souvenir d’une amitié d’enfance: mon cher cenellier, ma belle aubépine du ruisseau. Il y a cinquante ans mais j’ai encore bien en mémoire sa silhouette étalée accompagnée d’une ombre en vague sur la neige: plein soleil au visage  et l’aubépine qui dort dans le vent qui siffle. Retrouver à Meadowbrook un morceau d’enfance? Oui messieurs, dames. Le paysage c’est aussi cela.

Puis il arrivera le mai et les aubépines en fleur pourront commencer à me dire leurs noms. Et de ce moment jusqu’au fruits de l’automne, alors que j’y retournerai, que se passe-t-il? Le feuillage déployé de juillet vaut-il le déplacement? Sûrement. Mais reste à négocier mes passages probablement. C’est un terrain de golf privé...


Joignez les Amis du Meadowbrook





vendredi 12 novembre 2010

Casse-montagne

Je pense déjà au printemps...

Je viens de lire le billet de Sophie Le Berre sur les saxifrages du Japon et je me suis rappellé que j’ai quelques photos d’un saxifrage qui pousse sur le mont Royal. Saxifraga se traduit par casse-pierre et comme il pousse sur la montagne...

Mais voilà la plante que j’ai toujours connu sous le nom de Saxifraga virginiensis (saxifrage de Virginie, early saxifrage) est nommée Micranthes virginiensis par Flora Québeca. Une autre affaire... Je fais alors quelques vérifications et je constate qu’il n’y a pas une complète correspondance taxonomique dans mes références. Un petit billet du vendredi matin qui prend un peu plus de temps que prévu à rédiger...

En général on s’incline devant des résultats d’une phylogénie moléculaire, n’est-ce pas? Une pareille étude montre que le genre Saxifraga est constitué de frères (le vrai “clan” des Saxifraga) et contient en plus des cousins: des “clans” qui se ressemblent mais qui sont différents et qui sont mélangés, on dit alors que le genre est polyphylétique. Il faut  alors donner des noms différents à ces “clans” différents: notre plante ressemble superficiellement aux saxifrages mais elle est en fait  membre du “clan” (du genre) Micranthes. Mais pour que ces distinctions soient utiles sur le terrain (sans laboratoire...) je préfère un caractère assez visible (sans microscope...) Le genre Micranthes compte sept espèces au Québec et se distingue du genre Saxifraga par l’absence de feuille sur la tige florale. Des feuilles à la base seulement, ça c’est un caractère utilisable!


Ma référence de choix est toujours Flora of North America. En passant, le chapitre sur la famille des Saxifragacées est co-rédigé par Luc Brouillet de l'Herbier Marie-Victorin au Jardin Botanique de Montréal. Alors j'apprend le nouveau nom du casse-pierre:

Micranthes virginiensis (Michaux) Small, Fl. S.E. U.S. 501. 1903



ITIS, n’accepte pas ce nom et maintient Saxifraga virginiensis.


 
Comme quoi un casse-montagne peut aussi casser la tête le matin...


Voyez le billet de Sophie Le Berre: Les saxifrages du Japon
 
Voyez aussi cette page sur les saxifrages de Majella Larochelle


jeudi 11 novembre 2010

À Meadowbrook

Vigne sauvagement vierge

Une magnifique journée de novembre (ce qui me semble une contradiction dans les termes) sans doute pour compenser le médiocre octobre qu’on a eu... Aujourd’hui encore le temps est beau mais je n’aurai pas le temps d’aller excursionner et d’entrer dans les paysages.


Perspective golfiennesque

Je n’ai pas le temps maintenant de vous faire un billet non plus! Je vous montre ces quelques photos en espérant vous attirer au Meadowbrook. C’est un terrain... de golf... et un espace vert intéressant, du point de vue paysager bien sûr, mais à bien d’autres égards. J’essaierai de vous en parler dans ces quelques dimensions: histoire, topographie, etc.



Sur un peuplier de Lombardie tombé: des pleurotes.

Et des aubépines (Crataegus spp.) ! On y trouve un spécimen qui est le plus gros que j’ai vu. Et de nombreux autres individus qui méritaient à eux seuls le déplacement dans le West-Island. Mais aussi un géant: le chêne à gros fruit (Quercus macrocarpa) et un lion!


Fruits de saison. Octobre en novembre.

Je pensais qu’il n’y avait qu’un seul ruisseau qui traversait le Meadowbrook (ce qui se traduit d’ailleurs par le ruisseau dans le pré...). Il y a en deux... La récolte a été excellente. J’étais en excellente compagnie aussi: Charles L’Heureux et Arno. mon fils. Le bonheur quoi!

À samedi pour quelques chose de plus substantiel sur le Meadowbrook et les alentours.


mardi 9 novembre 2010

Paysage Habité





Voilà la deuxième partie du clip que je présentais vendredi le 5 novembre. C’est un sommaire présentant à la fois quelques idées sur l’usage et la transformation des espaces urbains résiduels et mes propositions de plantations visant l’enrichissement de l’habitat qu’est le Champ des Possibles. C’est donc l’idée toute simple de réserve de biodiversité urbaine (RéBU) qui est appliquée à cet espace à partager.

Parce que si celui-ci est un paysage... c’est assurément un paysage habité, un habitat de la biodiversité.

Avec l’exemple de l’apocyn (Apocynum cannabinum) je propose des critères différents, strictement écologiques, des espèces végétales à introduire. Il y en a des dizaines d’autres à commencer par un autre espèce d’apocyn: Apocynum androsaemifolium avec de jolies fleurs en clochettes roses...
 
Ce clip ne présente donc pas tous les aspects du projet du Champ des Possibles. Je m’y concentre sur la végétation actuelle et sur son développement futur. Les sentiers ne sont pas figurés et je propose par ailleurs de les réguler quelque peu. Dans l’idée d’une traverse à niveau de la voie ferrée plusieurs deviendront en effet superflus.
 
Il faudrait faire un autre clip qui incorporerait les idées de Marke Ambard sur un étang à  installer ou celles d’Owen McSwiney sur le bassin d’eau et ses croquis de mobiliers urbains utilisant des matériaux liés au Champ: bois, béton et métal. Thierry Martin a aussi des idées visant entre autres l’enrichissement morphologique de l’espace en construisant des buttes qui seront ensuite plantées d’arbustes. Nous y reviendront, c’est certain!