samedi 16 janvier 2010

Les messicoles et un néologisme: novécologie


Se souvenir du coquelicot (Papaver rhoeas).  Photo  Nicolas Maillard

Dans les champs partout et particulièrement en Europe les techniques d’agriculture moderne provoquent l’extirpation d’un groupe de plantes nommées “messicoles”. Les “plantes habitant les moissons” sont cette flore spontanée, ces “plantes cultivées par mégarde” autrefois tolérées, qui vivent avec les céréales cultivés. Elles suivent les humains et l’agriculture depuis 10,000 ans. Fruits d’adaptations aux comportements humains elles ont caractérisé le paysage agricole et sont la base d’une biodiversité influant aussi le milieu urbain.

Il faut noter qu’il n’y a pas que dans le cadre de l’origine et de la propagation de l’agriculture qu’une flore anthropique puisse se développer. Durant la préhistoire, ici et partout où il y a des humains, l’influence des chasseurs-cueilleurs, bien que souvent ténue, est perceptible. Le rapport entre les humains et les végétaux remontent en effet loin dans le temps et laissent toujours des traces. Ces rapports ne sont après tout pas très différent de ceux des plantes avec les autres animaux: une co-évolution.



Centaurea cyanus  appellé Bleuet en France


La flore messicole est donc assez ancienne pour être bien caractérisée. C’est que cette biodiversité anthropique du champ cultivé, composée de plantes d’origines géographique  diverses mérite une attention spéciale. Et on a l’idée de la protéger. L’écologie de la flore messicole (comme de toutes les flores des milieux humains) est en quelque sorte un patrimoine vivant, une biodiversité résultante et interactive qui peut être aussi riche que l’intérêt que nous lui portons. C’est un un artefact naturel...et fonctionnel!

La flore messicole s’est constitué en accord avec et en réponse à de longs processus historiques. Elle en est venu à signifier un paysage agricole ou de campagne: les peintres (surtout les impressionnistes) en témoignent. Avec cette flore une écologie s’est mise en place. On l’oublie mais c’était à l’époque une nouvelle écologie, une novécologie (permettez mon néologisme!).  Aujourd’hui avec la double accélération du mouvement des marchandises par la mondialisation et des changements climatiques nous sommes témoins de l’arrivée d’autres nouvelles flores et de l’apparition d’autres novécologies. Ces flores qui nous suivent à la trace, dans nos traces... Soyons à l’écoute.

Devant le possible nous sommes tenus.

Pour plus d’information sur les messicoles:

Allez surtout voir le site de la Garance Voyageuse (association et revue comme on rêve d’en avoir ici) et cette section qui porte sur les messicoles

et un Wiki

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