lundi 31 mai 2010

In copula diversitas (!)


Larinus planus (in copula) ces bestioles semblent toujours in copula. Cela explique peut-être leur grand nombre: c’est la famille (les Curculionides) la plus nombreuse des Coléoptères.

Un cas intéressant de novécologie: un insecte introduit (exotique) se nourrissant d’une plante introduite! Ces deux espèces se connaissaient déjà en Europe et le charançon a été justement introduit pour contrôler la mauvaise herbe. Les charançons sont herbivores (phytophages) et celui-ci a est un contrôle biologique du chardon des champs (Cirsium arvense, Canada thistle, p.113), elle-même une plante d’origine européenne. Larinus planus mange un peu du feuillage mais son action la plus importante est la ponte des oeufs dans les bourgeons des capitules (les “fleurs”). Les larves se développeront en se nourrissant des graines en développement. D’où leur contrôle de la population de ce chardon.

Les charançons sont extraordinairement nombreux et diversifiés. La coévolution de la famille à laquelle ils appartiennent (les Curculionides) et des Angiospermes (les plantes à fleur) expliquent le grand nombre des coléoptères à grand rostre (le “nez”). En Turquie sur les seuls amandiers (Amygdalus communis) ce sont 43 espèces différentes qui affectent cette production agricole.




Au suivant!

À l’apparition de ces insectes au Jurassique, il y a 150-160 million d’années, les charançons se nourrissaient de conifères. Puis au Crétacée (45-145 million d’années) l’explosion du nombre d’espèces de plantes à fleur (les angiospermes) entraîna la diversification des insectes évoluant désormais en parallèle avec ces plantes.

Sans vous entraîner dans les dédales de la complexe classification des Coléoptères, selon que l’on considère la superfamille des Curculionoidea (62,000 espèces) ou seulement la famille des Curculionidae (48,000 espèces), nos charançons sont le plus grand groupe d’insectes (et d’animaux). On les trouve partout, sur toutes les plantes. Et on n’en connaît qu’une petite partie, on estime leur nombre total à 220,000 espèces ce qui s’approche du nombre estimé de plantes à fleur: 250,000.

Chaque espèce de plante est un futon à charançon!


Trouvez ici une page sur la superfamille des Curculionoidea australiens 
Pour l’Europe et le Paléoartique il y a même le Curculio Institute




vendredi 28 mai 2010

Le vulcain mange sa ville


à gauche: une feuille refermée abritant une chenille. Au centre: Le domicile après quelques jours (?) à droite: je ne sais comment se passe cette cohabitation avec une araignée

Contrairement aux autres papillons le vulcain femelle (Vanessa atalanta) pond ses oeufs isolément sur le dessus des feuilles. Les chenilles transformeront ensuite une feuille en la refermant et la maintenant ainsi avec un peu de fil de soie. À bien y penser c’est un travail herculéen: comment de si minuscules chenilles arrivent-elles avec leur mince fil et en tirant de leur force à refermer ces énormes feuilles? Les chenilles se font ainsi à la fois un abri et un garde-manger. Elles se nourrissent en toute sécurité jusqu’à ce que l’abri soit moins sécuritaire: les cloisons disparaissant rapidement! Les guêpes ne s’y trompent pas et semblent évidemment concentrer leur recherche sur les feuilles déjà bien garnies de “fenêtres”! Quand l’abri est trop consommé la chenille doit se trouver une autre feuille.




Polistes dominula, d’origine européenne est une guêpe prédatrice de chenilles et au centre une chenille en déménagement.


Il y a bien moins d’activité des chenilles cet après-midi. Je ne sais si cela est à mettre en rapport avec le contenu en vitamines des feuilles moins élevé qu’au matin? Les chenilles en profitant donc moins en se nourrissant passé midi. À moins que la population ne soit réduite à cause de la prédation de ces guêpes? J’avais remarqué avant-hier ces guêpes activement et sytématiquement à la recherche des chenilles. Elles y étaient encore hier fouillant avec appétit chaque feuille contenant des larves du vulcain. Faut dire que même à nos sens les maisons-garde-manger sont faciles à identifier. Mais les guêpes n’arrivent apparemment pas à saisir les chenilles bien au creux du “tunnel”. L’abri fonctionne.

Je persiste à ne pas vouloir utiliser de flash... ça ne rend pas la macro-photo facile avec ce petit vent!




jeudi 27 mai 2010

Honteuse tondeuse!


Ayant remarqué la semaine passée une colonie d’orties (Urtica dioica) dans un micro-parc j’y suis retourné pour voir s’il y avait pas de papillons vulcains (Vanessa atalanta). Déjà en approchant, les feuilles déformées et recroquevillées des orties me laissait entendre que j’avais vu juste. Des chenilles minuscules et bien plus actives que j’imaginais se nourrissaient et se construisaient des abris en enroulant et en refermant avec un peu de fil de soie les feuilles des plantes.

J’y retournerai cet après-midi dans l’espoir de trouver des oeufs non-éclos et faire de meilleures photos! Et, en passant, un peu de négligence dans ce parc habituellement oublié par les employés a favorisé les orties, qui à leur tour favoriseront les vulcains... tiens, tiens... la négligence d’un espace vert est bonne pour la biodiversité... Je crois qu’il y aura de l’ortie au Champ des Possibles!



Il y a beaucoup de pucerons dans les érables ce printemps. Sur le muret de ciment d’une école du quartier, sous des érables de Norvège (Acer platanoides) du trottoir, courraient des dizaines de larves de coccinelles. 



mercredi 26 mai 2010

L’orge du temps


de l'orge, bien en rang dans la fente du trottoir, toutes étamines au vent!

Que fait cette céréale sur le trottoir? Hordeum vulgare se reconnaît à ses épis à longue barbe. C’est de l’orge déjà en fleur, les étamines jaunes étant bien visibles. J’en vois à l’occasion mais la plante (de la famille des Poacées ou Graminées) ne se maintient pas longtemps et une nouvelle source de graines est nécessaire.




au pied du rang d’orge des grains de toutes sortes

Tombé de haut l’orge, de très haut, de la plus haute antiquité! Sa relation avec nous remonte au Néolithique, au moins 19000 ans d’après des restes archéologiques, les humains cueillant alors les grains de la forme sauvage. Les traces les plus anciennes de sa culture remontent elles à près de 10000 ans. On cultive l’orge pour son caryopse, le fruit des graminées, le “grain”. L'agriculture nous vient du Croissant fertile et cette céréale, supportant mieux la sécheresse que le blé, était probablement plus facile à cultiver.




grains d’orge, mais concassé, Astéracées et Polygonacées, etc.

C’était la céréale la plus largement cultivée et un aliment de base dans l’Antiquité. L’équation culture de l’orge et culture grecque s’incarnait dans la forme des galettes ou des bouillis qu’on en faisait. L’orge a traversé les millénaires et a longtemps gardé une importance culturelle, son grain est par exemple à la base du système anglais de pointure de soulier: trois grains d’orge au pouce. La grandeur maximale était 13 pouces (39 grains d’orge) puis on mesurait à reculon par tier de pouce (je viens de mesurer et j’arrive à 4.5 grains au pouce, mais il s’agit de grains perlés!). Les systèmes médiévaux de mesure du poids (avoirdupois, apothicaires) partagent l’unité “grain” et ce grain est celui de l’orge.




photo de gauche tout en haut au centre: une mangeoire, à droite au coin de brique un "semoir"

Du Néolithique à la première bière il y a 8000 ans, puis seule farine à pain en Europe médiévale jusqu’au 16e siècle, éventuellement l’orge fût remplacé par le blé dont la farine est plus facile à transformer en pain par exemple (et pour faire des pastas...). Maintenant l’orge est surtout utilisé en alimentation des animaux ou pour la bière et le Scotch. Je ne le savais pas mais il est maintenant aussi nourriture d’oiseau. Notre lien atavique à l’orge demeure toutefois et je crois qu’on ne peut s’en passer. La façon la plus élégante de le constater et un oiseau qui chante: c’est l’orge qui lui en donne la force et l’envie.



lundi 24 mai 2010

Encore de la géométrie de l’ennui


à l’arrière-plan les tavolas pas invitantes du tout, devant du design en métal galvanisé

Après ma tournée du Parc Lafontaine je suis allé voir le parc des Compagnons de la Chanson. Il y a quelques années on y a fait de nouveaux aménagements, en fait on a surtout changé le mobilier. J’avais déjà remarqué les grandes tables avec bancs intégrés entièrement en béton et je pensais “Bordel, au Canada! en béton... personne n’a réussi à trouver du bois?”... Je me laisse rarement à jouer des cordes sensibles mais voilà: j’imagine avec vivacité la petite Madeleine ou le petit Arthur qui se pète la tête là-dessus...aille! Bordel...



design néo-baroque du non-finito: pas de vigne!

J’avais le temps (c’est jour de congé alors j’en profite pour rien faire) de réfléchir au petit problème dont, étonnamment, trois personnes m’ont parlé. Le voici “Comment expliquer que les vignes vierges plantées n’ont pas survécues?” Voyons de plus près. Ouais ya rien à part ce petit moignon sec... Pourtant vous imaginez la fierté du designer devant les dessins acceptés. Ensuite tout le travail que cela implique: c’est dans un base en béton. Le tout à grand frais, on voulait un peu de vert pour faire oublier les tables de bétons? Le raisonnement semble être que ça prend du durable et du non-déplaçable.




Pas l’ombre d’un vigne mais vu sous un certain angle on voit l’ombre des feuilles d’érable, c’est assez joli...

On dessine alors dans cette optique et un peu de vert est censé adoucir la dureté... Mais il ne reste que le béton et les supports en galvanisé (c’est une grande vogue) supportant du vert absent. On aurait pas considéré mettre une protection au pied de la structure? C’est un parc! On passe la tondeuse dans un parc, les gens marchent partout dans un parc... Si on veut du vert il faut s’arranger! C’est comme dessiner un bassin d’eau qui fuit pour ensuite s’étonner que les poissons soient morts. Dessinez-moi un protect-o-vigne, c’est pas obligé d’être en rouge... Ce sera peut-être pas aussi design mais la vigne aura un peu plus de chance.

En résumé on a fait des tables dangereuses qui font mal seulement à les voir et on a fait des bidules design interdisant la croissance des plantes grimpantes. Le pire c’est qu’on a fait du durable, quelle catastrophe: ce sera durablement raté! Ce que c’est ennuyant la géométrie sans égard au vivant...



Flore du Mont Royal 2




Sanguinaria canadensis, une des esquisses pour le projet sur le Mont Royal (2005)



Avant de commencer le travail sur mon Guide la flore urbaine, pour lequel j’avais eu pas mal de difficulté à trouver un éditeur, je travaillais sur un Guide la flore du Mont Royal. Ce dernier non plus n’avait pas éveillé beaucoup d’intérêt: pas d’éditeur. Cette tiédeur me laissait perplexe. Une approche trop originale d'un artiste et d'un botaniste amateur sans doute.

le petit prêcheur, Arisaema triphyllum


La flore du Mont Royal n’était en fait que ma solution alternative vu l’indifférence devant mon projet d’une monographie sur les orchidées du Québec. Curieux destin que celui des livres et d’un auteur. Mon expertise était bien du côté des orchidacées et un livre étonnant aurait pû naître. Me rabattant sur ma deuxième expertise, le Mont Royal, c’est un autre projet qui passe en dormance. C’est donc par ma dérision et le hasard, mon défi effronté et une performance d’artiste devant des refus obtus qui m’ont conduit à travailler sur les mauvaises herbes. Desquelles je ne savais pas grand chose!


Les éditeurs et institutions devraient passer de la verveine au café...mais ce n'est que mon opinion...



Pour faire plaisir à Daniel Duperron voici la forme verte


Aussi bon ou mauvais qu’il soit, mon Guide de la flore urbaine est le moindre des trois projets que j’ai élaboré depuis dix ans. Curieux destin que celui des livres et des auteurs.

Amateur de café recherché.



dimanche 23 mai 2010

Emily: c’est un succès!


La Donna Emily Rose-Michaud et Candice de Concordia TV

La rencontre d’hier au Champ des Possibles: un total succès! On fait un appel aux gens, on les invite à venir nous aider à s’occuper des ordures, refaire le symbole Roerich, planter du houblon et autres tâches étranges: les gens répondent présents! Tous dans le champs, la perdition partagée est la trouvaille du siècle.




Les trois structures en piquets de Thuya pour le houblon


J’ai apporté ma caméra  et je n’ai pas fait autant de photos que j’aurais dû, préférant la conversation avec un maximum de personnes. Je n'ai pas pris de notes non plus, alors bien des noms m'échappent. Je m'en excuse! Mais j'avais mon poly-détecteur de sourire, bonne humeur, labeur et sueur. J'ai enregistré des valeurs maximales et je devrais revoir sa calibration à la hausse: mêmes les valeurs minimales sont très élevées!



Susan Bronson, qui ne manque jamais l'occasion de faire un peu d'archéologie, le photographe de l’hebdo du quartier et Richard Ryan conseiller d'arr. du district Mile End avec qui j’ai eu le plaisir de parler d’abeilles.



Les chapeaux sont un équipement de sécurité essentiel. Et leurs couleurs font toute la différence! À gauche deux membres de l'équipe redoutable amenée par Jeanne Gagnon.



Merci Sophie: la plantation temporaire d’épinettes blanches, chênes rouges et cerisiers tardifs. C'est Diane mon renard rouge préféré qui a eu le plaisir (si, si, elle me l'a dit) de faire ce travail.



La documentariste Mélanie Pitteloud  et son équipe, dont un perchiste à trois mains.



Susan montrant les artefacts trouvés. Au siècle passé il y avait du recyclage de métal ici et la tradition se poursuit! Hop! au musée!




Robin Gorn chantant La vie en (Emily) Rose (Michaud)...




Marke Ambard faisant un test structural crucial et complexe.



Le travail fini on a droit à un peu de musique: Suleyka à la guitare. Mais Andrew a encore une retouche à faire sur un "hops-tepee".





Mary Desneiges-Stockland chante et raconte des histoires. So good!


Owen, Marie-Ève et Sara



Maia, Louis et Marke avec son garçon en passe de timidité.



Quelques déchets, ordures, ski, chaises, etc.



On opère! “V” comme dans volontaires et cols-verts!

Pour rappel, tout ce monde s’est réuni dans un terrain vague, une friche post-industrielle qu’ils veulent conserver: un espace vert différent. L’intérêt du projet va en croissant et nous comptons bien continer notre oeuvre du nouveau et semer le possible. On se reverra plus tard cet été, au Champ des Possibles!


samedi 22 mai 2010

Wind on Wisteria Lane


Déjà l'année dernière la floraison de cette glycine était un événement. Mais maintenant...avec nos saisons empressées c'est tout un phénomène! D'ailleurs je préviens la jardinière responsable de ce délit: Michèle-E. t'as pas le droit! T'as beau dire que tu n'as rien à voir avec ça, rends-toi à l'évidence: ta Wisteria est rendue sur le toit bordel! Trop c'est trop! Quoi, l'année prochaine elle grimpera sur le peuplier?



A bit of wind on the Wisteria Lane, nothing the gardener can't handle.



Deux autres sauvageones sur la même rue.



Et évidemment sur ma rue les épipactis, comme toutes les plantes, sont trois semaines plus tôt que l'habitude. L'orchidée-béton... pas l'image qu'on a habituellement de ces plantes, n'est-ce pas?


vendredi 21 mai 2010

Les bryophytes: tête en cône



Je vous avais annoncé que je parlerais des mousses et compagnie. Mais je n’ai pas eu le temps de faire beaucoup de travail pour le blogue! J’ai une bonne recherche et plein de références et je vous rédigerai quelque chose de plus conséquent sous peu... Un blogue sur le petit le vivant et le fugace est assez périlleux... ainsi la “floraison” du Conocephalum salebrosum est passée depuis longtemps et je n’ai eu que le temps de les photographier sur place au Mont Royal dans une lumière très basse. Il faudra attendre une année avant de refaire ces photos et reprendre un spécimen à photographier en studio. Nous serons tous patients!




Sur le Mont Royal il y a ces bryophytes qui sont les plus anciennes plantes terrestres, les descendantes des algues d’eau douce qui se sont mises à explorer un nouvel univers: le terrestre. Notre espèce est une hépatique distinguée de Conocephalum conicum et décrite en 2005: elle se nomme Conocephalum salebrosum. C’est une plante que l’on trouve partout dans les régions tempérées de l’hémisphère nord : l’holartique. Les thalles (le corps de la plante, dans ce cas ci comme des feuilles à plat sur le substrat) résistent assez bien à un environnement sec. Sur la montagne en effet si son habitat est bien mouillé par du ruissellement au printemps, plus tard dans l’été ce sera plutôt sec.





Conocephalum: littéralement tête en cône, la forme du petit chapeau conique sur les “tiges” qui sont des archégoniophores (l’organe reproducteur femelle). L’épithète spécifique salebrosum vient du latin salebrosus, salebratus: raboteux, rocailleux ou salebritas, salebrae: aspérités du sol. Le mot ne fait pas référence au milieu mais à la texture de la surface de la plante. J’ai fait des macro-photographies en studio mais ce n’est vraiment pas satisfaisant. Je devrai refaire tout ça en trouvant une méthode plus satisfaisante. Si je pouvais monter ma caméra numérique sur mon microscope ce serait génial!



mardi 18 mai 2010

Samedi au Champ des Possibles


une discrète proposition en développement


Voici un rappel de l'invitation qui vous a été faite de venir nous rencontrer et de nous donner un coup de main au Champ des Possibles ce samedi 22 mai 2010 de 11 à 19h. Du travail et du plaisir. Emily appelle ça une corvée créatrice. Apportez vos gants et votre chapeau préféré: il fera beau alors joignez-nous et devenez un Ami du Champ des Possibles. J'aurai mon Kodak à numéro et je vous tirerai le portrait!

Les terrasses seront pleines et c'est tellement passé... vive les champs!



dimanche 16 mai 2010

Miel des Possibles


la toute nouvelle usine à miel, merci Kathryn!

Plus à l'ombre que les six autres pommiers du Champ des Possibles, c'est le dernier à fleurir. Les abeilles y étaient encore pas mal occupées bien qu'il était trois heures. Comme vous le savez les abeilles s'occupent à prendre du nectar et du pollen et incidemment pollinisent les fleurs.



MILE+END=MIEL!

Comme les autres pommiers n'ont plus de fleurs (sauf un vraiment défraîchi) cela ne donnera pas beaucoup de pommes. Le pollen doit venir d'un arbre différent. Je n'ai pas vu d'abeilles dans l'autre arbre. Si la ruche a été installée il y a quelques jours ce sera un peu différent.



vigne vierge dans le pommier

Mais les abeilles étaient quand même d'un professionnalisme impeccable, passant beaucoup de temps sur chaque fleur qu'elles explorent systématiquement, bien plus que les abeilles indigènes.




 Apis mellifera variété possibilis

Cela donnera néanmoins du miel. Du rarissime miel de pomme du Possible. Plus tard on fera de la gelée.



Flore du Mont Royal 1


Arisaema triphyllum, l'arisème petit prêcheur


Vous avez des plantes de maison comme des spathiphyllums ou des philodendrons? Ce sont des plantes tropicales de la famille des Aracées. Nous avons des membres de cette famille dans la région et l’arisème petit prêcheur est l’espèce la plus commune. Bien que Flora Quebeca reconnaisse trois taxons (des sous-espèces) Flora of North America (qui donne néanmoins une clé pour les distinguer...) parle plutôt d’une seule espèce hautement variable. La sympatrie (une répartition géographique identique ou se recoupant) et l’hybridation venant brouiller les distinctions. Je ne vais pas trancher...




Dans la Flore Laurentienne Marie-Victorin utilisait le rang infra-spécifique de “forma, f.” plutôt que “sous-espèce, subsp." pour ces individus vert et blanc (sans pourpre). Alors peut-être dit-on aujourd’hui Arisaema triphyllum subsp. triphyllum f. viride...



Conocephalum salebrosum ou conicum?

Je vous reviendrai sur les billets promis portant sur les Bryophytes. Outre que j’ai confondu la plante ci-haut avec un Marchantia, la phylogénie moléculaire est venu modifier nos connaissances des relations entre les mousses, hépatiques et anthocérotes. Tout cela a  tellement changé depuis que je m’y étais intéressé il y a longtemps que j’en perd mon latin! Je vous laisse en attendant avec cette photo.



vendredi 14 mai 2010

Ma ruelle verte


Je vous montre à l’occasion la vue depuis mon balcon ou sur mon attrape-plante. C’est au tour de ma ruelle maintenant. Elle n’est pas extraordinaire, pas du tout fleurie mais néanmoins totalement verte! Et le fait remarquable est que tous les arbres qu’on y trouve sont arrivés de leur propres chefs. Au pluriel: le vent et les écureuils.



Et une enième photo du mouron du Lotus Bleu. Le mouron est increvable et si les proprios n’ont pas encore eu le temps de fleurir ces petites boîtes au sol, ils n’ont pas encore remarqué que c’était déjà fleuri! Je leur proposerai d’ailleurs de renommer leur resto: “Le mouron blanc”. Le mouron est après tout aussi exotique que le lotus!
 


mercredi 12 mai 2010

Plantation Autocad, géométrie de l’ennui



L’an passé on a coupé tout un groupe de pommetiers (et des ormes et des tilleuls) à la place Alfred-Duquesne à Montréal pour faire place à cette nouvelle piazzetta. La construction du Quartier des Spectacles nous privait ainsi d’un spectacle printannier tout rose, incontournable depuis des décennies. Il y avait eu pas mal de protestations. L’aménagement qui s’achève maintenant mérite à nouveau notre attention. On a bien replanté comme promis des pommetiers et ils sont même en fleurs.  Par contre nous n'avons pas encore assimilé l'idée que les arbres, surtout de beaux arbres à fleurs, sont bien plus que du mobilier urbain ou un prétexte aux extravagances des redessinateurs en plan et élévation.





Un bien curieux design ces fosses d’arbres: on avait le choix de la surface et du volume de la fosse puisqu’on refaisait tout en neuf. On a opté pour des fosses aux dimensions assez médiocres. On nous avait pourtant promis des fosses plus grandes... Peut-être le seul aspect positif (à moins que ce ne soit qu’un accident...) les pierrres dans le sol sont un excellent moyen (largement expérimenté ailleurs) d’empêcher la compaction du sol sur les racines. Mais il y aura une grille... Mais...




... pourquoi n’a-t-on pas tout simplement planté ces arbres en pleine terre tout à côté!? On aurait aussi pu réduire la surface pavée qui n’est après tout qu’une minéralisation supplémentaire au centre-ville. Hélas, on a besoin d’espaces de festivals avec le moins d’ombre possible, les humains n’étant jamais assez bronzés! Et la solution c’est la procédure Autocad... des arbres bien droit, un seul par trou, planté dans une surface idéale et artificielle: une joyeuse plage bétonnée, faite pour donner soif... (vous croyez qu’on pensera à des abreuvoirs... rêvons un peu!) Les grands espaces vides, c’est pour la circulation des humains m’expliquent-on inmanquablement comme si quelque chose échappait à l’observateur... les humains requièrent du dur et du sûr pour se faire bronzer. (et s'acheter des consommations...). Je veux bien, mais les arbres, eux?



Les fausses-fosses ont une surface à 50% de béton. Il doit y avoir des grilles signatures bien intéressantes (valant bien plus cher que les arbres) qui seront installées. Des fosses inutiles recouvertes de grilles inutiles: on avait après tout qu’à planter  les arbres à côté... C'est un aménagement dessiné dans un bureau aseptisé: le logiciel propose tant d’arbres par tant de mètres carrés. Une autre option du logiciel: “je dois planter quinze pommetiers, arrange-moi ça” et le logiciel répartit uniformément la verdure verticale sur la longueur bétonnée. Curieusement, en fait, un aménagement avec un souci premier de la santé et du respect des arbres et de leurs services (beauté, fraicheur, parfum...) aurait été source d’économie. La parcimonie du vivant échappe totalement à nos architectes. L’espace du monde vert doit être un peu plus qu’un résidu budgétaire. On y arrivera peut-être un jour... Je ne toucherai pas la question de la biodiversité, vous comprendrez... ce n'est pas la place!

Pour corriger (avec ennui) le slogan du Quartier des Spectacles: “C’est petit, mais c’est tellement petit...”