jeudi 29 septembre 2011

Tard nectar (extension estivale)




Acer saccharum (érable à sucre, Sugar maple)

Nous arrivons à la fin septembre à Montréal (enfin, un peu partout aussi, je crois) mais la température est remarquablement assez délicieusement clémente (c'est dire…). Avant- hier avec la porte arrière grande ouverte une abeille à miel est entré chez moi! Il y a des ruches pas loin, à vol d'oiseau (ou d'abeille), ça fait environ 500m? Il s'agit d'un exercice contrôlé d'apiculture urbaine dans le jardin emmuré des Hospitalières à l'Hôtel-Dieu. C'est au pied de la montagne et je devais justement y aller hier. J'y suis allé.



 Apis mellifera, abeille domestiquement mielleuse, Honey-bee.

Dès que j'arrive une grosse abeille dorée, mielleuse et lente! À pas douter, aucune abeille n'ayant ce vol régulier et assuré, c'est Apis mellifera, l'abeille à miel. Et comme celle d'hier dans ma cuisine, elle vole bas, lentement. Le nectar (et apparemment le pollen aussi) de ce tardif Cornus en fleur est encore disponible. Si tard dans la saison les insectes étaient nombreux à en profiter… et tous étaient lents… il fait beau mais la tiédeur de l'air les ralentit quand même un peu.



Polistes dominula, la guêpe poliste, European paper wasp.


Cette guêpe est intolérante des abeilles et les chassait, ne voulant pas partager la ressource sucrée. Elle aussi était assez lente même dans sa mauvaise humeur…



Placide bourdon (Bombus sp.), il sera actif bien tard dans la saison.


Ce Bombus ne se fait pas embêter par la guêpe toutefois... Ces abeilles récoltent aussi du pollen et du nectar pour la couvée et dans ce cas-ci c'est pour son propre compte. Les colonies de bourdons sont souvent terrestres et bien plus petites que celles de l'abeille à miel. Ces abeilles sont néanmoins d'importantes pollinisatrices travaillant bien tard dans la saison ou tôt le matin quand il fait trop froid pour l'abeille à miel.





J'ai de plus vu cette coccinelle mais j'ai pas réussi à photographier quelques petites abeilles noires et des fourmis… Tout ce monde profite du tard nectar du cornouiller. Que faire d'autre avec si belle extension estivale?




Grande lampée de nectar et pollen plein la patte.


Je n'ai pas vu (ni entendu) de cigales, mortes d'avoir trop chanté sans doute.



Mais tout ça c'était hier et avant-hier… le temps est redevenu 'normal' aujourd'hui…



mercredi 28 septembre 2011

Moment d'évasion






Exotisme végétal de bon aloi dans ces bacbétons* d'Hochelaga-Maisonneuve. Luxuriance de couleurs et appel aux sens. À NOS sens... et c'est la vue qui est ainsi satisfaite par l'abondance et les cascades vert fluo. Des fleurs, ROUGES! Et du vert VERT! Very sophistiqué... Notre estomac aussi est satisfait et peut dormir tranquille, nous sommes riches! Et en sécurité. Voilà ma lecture de ce mobilier urbain.

N'en demeure pas moins que ce décor est essentiellement stérile... Abeilles, papillons? Nectar???



À gauche : le pied du bac, au centre la verveine de Buenos-Aires, à droite une Nicotiana.


En parallèle, au pied du bacbéton, des échappées de culture témoignent des plantations de l'année dernière. Ces deux espèces sont bien en voie de naturalisation, la fréquence avec laquelle je les croise (surtout pour la verveine) en est une bonne indication. Il arrive que la verveine pousse souvent bien loin du site où elle était cultivée l'année précédente et elle continuera encore à se reproduire les années suivantes. La Nicotiana ne va pas très loin mais elle se garde dans le coin quelques années. Il semble lui manquer un vecteur pour disséminer ses graines. 


Les deux nouvelles recrues de la flore urbaine ne manquent toutefois pas de pollinisateurs!




* ou baque-béton? bac-béton? avec un ou deux 's'? Le néologissisme c'est épuisant!



mardi 27 septembre 2011

Un horme à abattre




Ulmus americana (l'orme en question) atteint par Ophiostoma ulmi amené par Scolytus multistriatus*.


Ah! Les belles couleurs de l'automne canayen! 

Surtout cette belle couleur horrange qui décore l'écorce d'un horme à abattre... 





De deux ou trois ou quatre hormes à abattre. Dans l'alignement d'arbres sur le boulevard Pie IX, le long du Jardin Botanique à Montréal.



 En cercle au pied d'un absent.


Sur la rue Rachel, voyez ce groupe de jeunes hormes, photographié il y a deux ans. Ce sont en fait des repousses d'un grand horme abattu il y a quelques années. Ça n'a pas fait long feu...





...vu d'un autre angle je les ai photographié hier. Ces maigres tiges défeuillées ne sont plus que l'ombre de l'arbre tué (pas encore totalement...) par la maladie honteuse de l'orme hollandais. C'est une troisième regénération feuillée qui se trouve maintenant à la base. 

Peine perdue... c'est une autre ombre d'horme en production.




*Trouvez les détails de l'histoire ici (si vous ne les connaissez pas déjà...):





samedi 24 septembre 2011

Trois dans le Mille



Cliquez ici pour trouver la carte Google (voyez le terrain de golf au N-O pendant que vous y êtes...)


Le grand Archipel de Montréal contient de nombreux petits archipels dont celui de Saint-François sur la rivière des Mille-Îles, entre Laval et Terrebonne. Bien sûr il n'y a pas mille îles dans la rivière des Mille-Îles, une bonne centaine serait plus juste. Ce n'est pas une exagération toutefois, ce n'est que traduire la forte impression que laisse toujours ce paysage unique dans la région. Un superlatif bien mesuré pour un bayou boisé dans une rivière peu profonde, canotable.  En bref : c'est tout simplement magnifique.



Photo Hugues Labelle


Un organisme qui souhaite la protection des trois grandes îles vient de publier le Rapport de lʼétude de la pertinence écologique de protéger les îles de lʼarchipel Saint-François Laval*. Depuis 20 ans ces citoyens (en 2008 ils se sont formellement réunis dans lʼorganisme Sauvons nos trois grandes îles de la rivière des Mille Îles**) se sont donné la mission la sauvegarde et la mise en valeur des trois îles, "au lieu d'assister passivement à la transformation malheureuse d'un milieu naturel en un milieu urbain".  




Photo Hugues Labelle


Je n'ai jamais visité l'endroit mais je l'ai traversé souvent sur un des nombreux ponts qui enjambent la rivière. J'ai toutefois visité quelques sites similaires, toujours avec grande satisfaction de dépaysagement. En passant, si vous avez un canot invitez-moi je vous accompagne avec plaisir. Comme vous je mettrai mon chandail de matelot, mes bottes de 3 lieux, mon kodak, etc. En attendant voyez la carte Google afin de localiser l'archipel (comparez aussi la dimension d'un des nombreux terrains de golf de la région…)




Photo Hugues Labelle


L'accès à la plus complète information est toujours souhaitable et c'est avec plaisir que je constate que l'étude complète est téléchargeable**. Trop souvent ces documents sont introuvables ou c'est un sommaire insatisfaisant ou (pire!) un communiqué de presse repris par les médias pressés que l'on trouve. C'est alors un acte de foi quand on doit juger de la pertinence d'un projet ou de la valeur d'un espace donné. Dans le cas de l'archipel Saint-François il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un milieu de qualité avec une riche biodiversité, des peuplements forestiers intéressants, de nombreuses espèces rares.


L'étude souligne même le rôle écologique positif qu'ont les friches… ce n'est pas pour me déplaire!


Si une entreprise privée (un médiocre terrain de golf, comme il y en a plein dans la région) peut faire un "espace vert" et le gérer avec profit (on aime les espaces verts donc, non?) il m'apparaît toujours incongru que des collectivités entières semblent incapables d'en faire au moins autant, plus et mieux... Le nombre devrait suffire afin de protéger ces belles îles? Les politiciens ont peur de se mouiller... Trouvons-leur un canot!

3 îles à acheter par 3 million d'habitants de la région… pour une poignée de dollars quoi!

Achetons!


*Visitez le site de Sauvons nos trois grandes îles


Télécharger ici l'Étude de la pertinence de protéger l'archipel Saint-François
 



jeudi 22 septembre 2011

Mr. Coyote à Chicago, etc.



Photo: d'après Katie Scully


Bonjour Mister Coyote! Voyez l'article The Coyotes Among Us



 Photo : Zoltan Balogh


Une destination vacance qui nous fait tous rêver. Photographies de Tchernobyl et de Pripyat par Zoltan Balogh.


Croquis de Edward Lear vers 1830


Un blog pour les amateurs  de livres d'histoire naturelle et autre curiosité :



Divertimento



 Acer saccharinum


Érable argenté qui fait un effort en prenant un peu de couleur. Eh! oui… nous y sommes… cirez vos raquettes, triquottez vos foulards, sortez vos long-johns des boules à mites





 
Et en terminant : on fait beaucoup de ces rétrécissements de chaussée dans le quartier. C'est pour une régulation de la circulation automobile. On libère ainsi un peu de sol. Et on plante, dans un effort d'imagination hors du commun, des graminées en rang.


On peut ralentir les bagnoles mais on arrête pas le progrès. L'imagination est enfin au pouvoir!





mardi 20 septembre 2011

Christophe et le cade



Juniperus oxycedrus, noms communs Cade ou Genévrier cade (photo : Gilles)


Je reprends cette photo du site français Krapo Arboricole. Comment se fait-il que ce soit les vieux pays qui ont les vieux arbres…?

Christophe Virat, l'homme derrière ce site, fait parler de lui en Angleterre. C'est un blogueur indépendant avec un superbe site sur les arbres exceptionnels en France. S'y trouvent réunis ses photos et reportages ainsi que ceux de plus de 200 correspondants… depuis 2008.

Voyez ce récent billet sur le cade ci-haut: Le vieux genévrier d’Opoul-Périllos



Photo : Save our Woods


Voyez le site anglais Save our Woods et lisez l'entrevue :
The Ancient and Venerable Tree Hero of France

Christophe, le ministre des arbres...


dimanche 18 septembre 2011

Dé-peuplier...



... comme dépeupler!

Grand comme une voiture, le peuplier, ou comme un autobus... ou un train debout!

Une ronde du quartier en me rendant voir la colonie de peupliers tout à l'extrême Nord-Est (pas du continent). En passant sur Saint-Hubert un des très gros peupliers du coin est passé par la tronçonneuse... Dommage...

C'est curieux, non? Maintenant que le colosse est abattu, les gens jettent des ordures à son pied. C'est pas des fleurs que l'on dépose quand une princesse ou quelque personnalité attachante s'en vont au ciel? Visiblement tous n'éprouvaient pas autant d'affection que moi pour cet arbre.


 
Comment montrer la disparition?

Je m'en veux de ne pas l'avoir photographié quand il était là... faisons comme si! Mais c'est comme ça me direz-vous. Les peupliers passent. Pour ma part je ne peux m'empêcher d'imaginer que ce serait autrement si c'était un chêne par exemple... Un chêne! Ça ramène des images de druides et de fées dans une forêt enchantée. Le chêne commande le respect... Un peuplier... c'est un bac à ordure.



Sous l'écorce d'un repli, le peuplier se régénère.


En fait il est encore là. Il vit encore, ça bourgeonne tout le tour. Pour combien de temps? Mais si on voulait (si on voulait) cette croissance méristématique serait prélevée et une nouvelle forêt darderait le ciel. Les chênes savent pas faire cela eux... Comme les saules, les peupliers sont éternels.

C'est au moins aussi bon que pluri-centenaires! Avec ou sans druides!



Un orme de Sibérie profite de la situation.

Jamais beau sur les trottoirs l'orme de Sibérie a été massivement planté depuis trente ans. Il résiste à la pollution mais prend une apparence négligée, abimée. C'est pourtant un bel arbre sur un grand terrain... Les modes en arboricultures urbaines sont toujours chargées d'effets (prévisibles à l'époque dans ce cas). Cet orme à petites feuilles est aussi commun que le pissenlit. On cherche donc des arbres résistants, stériles et verts... Le gingko en solitaire a un bel avenir...




Marchant plus loin encore un deuxième peuplier a été abattu.


Mais le gingko est écologiquement nul... culturellement insignifiant ici... il est... vert... C'est peut-être suffisant!





Deux peupliers abattus. Épidémie ravageuse? Excès de tronçonneuse? Ci-haut, derrière le disparu son jumeau a été épargné. Et on a planté un micocoulier. Une des nouvelles vedettes pour les trottoirs. Jadis rare cet arbre est maintenant communément planté. Et il se sème tout seul partout (aidé par les pigeons qui en mangent les fruits).

Voyez ce billet sur les pigeons qui se nourrissent de fruits de micocouliers :

Saint-Christophe des ruelles



Plus loin dans le quartier un autre géant. On le soigne.

Peuplier! Ponctuation d'un quartier plat et ordinaire! Roi du vent! Comme j'aimerais croire que l'on accorde toujours tous les soins que commande ton rang!



Forêt fauve, loin de nos soucis et de nos goûts.


Où il n'y avait rien, une forêt de peupliers, deltoïdes et baumiers fédérés, s'occupent à re-peuplier! Loin de nos princesses, de nos vedettes et de nos chars. Un peuple de peupliers en réserve.

Nous n'aurons pas le dernier mot... Le roi n'est pas mort.




dimanche 11 septembre 2011

Éviter de visiter*



La pointe est de l'Île où se trouve le barrage.


Hier, en compagnie de Rachelle, je suis allé à l'Île-de-la-Visitation. L'ornithologue Joël Coutu nous guidait afin d'observer les parulines d'automne qui font un arrêt migratoire ici. Une quinzaine d'espèces de parulines fréquentent les lieux. 



Explications préparatoires.

Le groupe d'ornithologues amateurs de la Société de Biologie de Montréal. Les espèces observées ici en un seul matin cette semaine: Paruline obscure, à joues grises, à collier, à flancs marron, à tête cendrée, tigrée, à croupion jaune, à gorge noire, à gorge orangée, à couronne rousse, à poitrine baie, rayée, noir et blanc, à calotte noire et du Canada.



Distinguer la paruline obscure demande beaucoup d'explications. Rachelle m'aide un peu...



En plus des outardes et nombreux canards dans la rivère des Prairies un Martin-Pêcheur fait sa ronde. En suivant les binoculaires on peut probablement l'apercevoir...



Sur cette photo il y a la paruline flamboyante. En regardant avec attention on y voit aussi des peupliers. On a aussi observé des Éperviers de Cooper juvéniles.



On traverse. Des immenses et bruyantes parulines aquatiques passent au-dessus. Elles ressemblent à s'y méprendre à des outardes. Mais maintenant je sais les distinguer.




Tout le groupe se déplaçant, c'est là que je les ai perdu de vue, ayant aperçu une colonie de prunier noir (Prunus nigra). L'arbuste est rare et d'en voir un taillis requiert mon attention.




L'écorce du prunier noir (Prunus nigra, Prunier sauvage, Canada plum). Je reviendrai très tôt au printemps pour en photographier et sentir les fleurs.




*le "r" du verbe "éviter" transforme ce qui serait une injonction en simple note pour les lecteurs, égarés par mes imprécisions, surtout s'il sont de l'Outaouais...



vendredi 9 septembre 2011

N'y allez pas!





N'arrivez surtout pas tôt le matin…




Le temps s'y perd...




Tout le monde s'enfuit.





Avec la lumière de septembre, les noyers noirs sont révoltants.





Il y a du bruit, constamment.





Vous risquez de vous mouiller les pieds.
 



Si vous êtes en bonne compagnie, c'est une autre histoire.


 
Le Bois-de-Liesse… pour votre malheur!


mercredi 7 septembre 2011

Bon-air prend l'air



Murmure au pied du mur


Rue Jean-Talon, Montréal, en sortant du métro, devant la Maison de l'Italie le terrain défait par des rénos (?). Une invasion biologique, à peine moins pernicieuse que la berce du Caucase (mettez un smiley ici…). La verveine de Buenos-Aires (Verbena bonariensis, purpletop vervain, p.279), sur un sol presque nu.



 Le bon air d'Italie pour la verveine de Buonos-Aires.


Marchant rapidement je n'ai pas confirmé que la brassicacée à fleur jaune est bien ce qui semble le diplotaxe des murs (Diplotaxis muralis, annual wall-rocket, p. 157). Un choix judicieux ce duo, tant pour les couleurs que les formes (mettez ici une envolée lyrico-descriptive de votre choix). Que fait ici cette verveine?



 Au milieu de la rue: bégonias, autres trucs, verveine et patate douce...


Le jardinier du léger chaos a encore frappé, installant à côté du trottoir ces deux espèces spontanées. Formellement "ça marche", comme disent les gens qui s'y connaissent. Pas plus que vous je ne sais ce que ça veut dire mais je suis d'accord. Je trouve que c'est mieux réussi que le terre-plein ci-haut, planté (à tous les ans le même) entre les voies de la rue Jean-Talon. La non-intention du couple diplotaxe/verveine a au moins une valeur biologique, fusse-t-elle d'origine chaotique.



Le milieu de la rue Jean-Talon. C'est pas Buonos-Aires mais la verveine vient de là néanmoins.


La verveine s'est échappée en se ressemant  depuis le milieu de la rue. Le diplotaxe est arrivé on ne sait jamais comment. Il affectionne les murs ou, ici, les pieds de murs. Complétons ce duo spontané toutefois. Un couvre-sol est nécessaire. Mais quoi?


"Hum, c'est bon ce nectar de Buenos-Aires" dit la mouche.


Comme sur cette rue passante, on plante beaucoup de ces ipomées (patates douces) au feuillage vert-vert-vert qui donne un pseudo-look de luxuriance. "C'est beau". On pourrait peut-être faire "c'est juste" en mettant quelques vignes indigènes vivaces… Ça retombe aussi… Économie et utilité biologique d'une plante qui résisterait au site ingras: la vigne des rivages, tiens…

Mais c'est moins vert… "C'est moins beau"… pourtant "Ça marche"… tout seul… Maintenant avec quoi remplacer ces affreux bégonias et autres jolies choses...

Isabelle Dupras a-elle des propositions?