dimanche 31 mars 2013

Billet 869: Joyeuses Pâques!




Ya-bada-badoux!


Le lapin de Pâques! Un symbole bien connu de cette fête et du printemps et de la fertilité. Animal préféré de Hugh Hefner. Il (pas Hefner!) pond des oeufs en s'socolat! Tout colorés! Lapin de Pâques! Petite créature douce (de rêve...) et sautillante à souhait. 


Il y a bien sûr d'autres petits mammifères à fourrure toute douce et on les aime pas. Rats, souris, campagnols… depuis l'invention de l'agriculture ces derniers sont la raison de notre lien avec le chat domestique. Précision: c'est à ce moment que l'on a fabriqué le chat domestique… Car il est bien un adjoint et une machine d'agriculture, gardien des grains, croque-souris. Nous l'avons sélectionné pour des tâches importantes: nous débarrasser de la vermine. Le reste est un effet secondaire...


On nous sert encore cette justification néolithique de son utilité de contrôle pour laisser
le cher minet libre à l'extérieur. Pourtant cette fonction de contrôle de la vermine peut être remplie par toutes sortes d'autres engins et machineries… à l'effet un peu plus prévisible et sans danger pour les oiseaux. 



La chasse aux oeufs de Pâques tourne mal...

Il vous viendrait peut-être à l'idée de qualifier de vermine certains oiseaux: on pense alors au moineau domestique, à l'étourneau ou au pigeon, trop ordinaires et communs pour mériter notre attention et même pas indigènes! Ça c'est une condamnation à mort, une assurance d'indifférence. Vous croyez que le chat fait la différence entre les espèces d'oiseaux? Si c'est le cas vous êtes irresponsables, vous laissez cette machine à tuer faire une besogne de mort inutile et évitable…


Vous êtes un citoyen et un consommateur écoresponsable, équitable, vous recyclez, la justice sociale vous est une valeur importante, vous êtes végétalien, vous êtes inquiets du sort de l'ours polaire et de la biodiversité dans ces changements climatiques. Et vous laissez sortir librement cette machine à tuer?


La prédation des oiseaux, dommage collatéral acceptable? Cruelle et inutile complaisance? Aveuglement volontaire? Vous avez le choix, vous êtes responsables de votre chat. Comme de votre bagnole, de votre carabine ou de votre lapin!


À Pâques et aux autres jours: gardez vos chats dans la maison. Le printemps nous laissera entendre un peu plus d'oiseaux.


Joyeuses Pâques!





samedi 30 mars 2013

Mimétisme mullérien




À gauche le monarque et à droite le vice-roi. Photo: Wikipedia



Nous connaissons bien le cas du mimétisme du papillon vice-roy qui imite le papillon monarque. C'est en fait l'histoire d'un papillon non-toxique qui imite la coloration d'un autre qui l'est (le monarque dans ce cas). Il se protège en s'habillant d'une peau de loup. Copier ainsi le motif coloré qui signale une toxicité (un signal aposématique) se nomme mimétisme batésien.


Il y a aussi le mimétisme mullérien. Cette fois c'est l'histoire de deux espèces toxiques qui profitent mutuellement de l'effet du signal aposématique. À l'évidence, deux têtes (de mort…) valent mieux qu'une.






Les papillons Heliconius d'Amérique du Sud poussent cette idée très loin avec un cas assez extraordinaire: Heliconius numata. Cette espèce imite en fait plusieurs autres espèces. Le plus étonnant c'est que la faculté se transmette en bloc à la descendance. Les petits de la même espèce (Heliconius numata) qui est elle-même comme un tigre toxique, auront en plus l'apparence ou du loup, ou du lion ou de l'hyène. C'est selon! C'est comme si chez les humains il était génétiquement programmé que nous ayons exactement 5, 6 ou 7 pieds de haut*. Rien entre ça… pas de mélange...


Gageons que les oiseaux ne se mêlent pas ce ça non plus...




*Je n'ai pas trouvé de meilleure analogie. Convertie en mètre ça fonctionne pas aussi bien: A Supergene Paints Wings for Surviving Biological War

Lisez aussi: Le "supergène" du mimétisme déchiffré



jeudi 28 mars 2013

Guanaja, vue d'en haut




 Guanaja: An island shaped like a conch shell. Photo: Chris Hadfield

 

Sur Twitter je suis abonné au fil du Commandant Chris Hadfield (ici) l'actuel patron de la station spatiale internationale. L'homme commande en trois langues, compose des chansons et pour passer le temps il fait des clichés. Il les partage avec nous: plusieurs photos de notre planète par semaine, prises depuis la station.

Ce matin cette photo de Guanaja: "une île en forme de conque". Je ne connaissais pas cette île, un petit paradis tropical sans doute.



Pour situer l'île: pas loin de l'oeil du cyclone...


L'ouragan Mitch est passé par là en 1998 et est même resté 39 heures*… stationné pour bien profiter du paysage sans doute. La ville principale est sur pilotis… pauvre petite Venise des Caraïbes…


Vu d'ici c'est joli.



*Wikipedia: "Dans la nuit du 26 octobre au 27 octobre 1998, l'Ouragan Mitch frappe Guanaja et, inexplicablement, au lieu de continuer son cheminement, il stationne 39 heures sur l'île…"



mardi 26 mars 2013

Mur du Peuple




Septembre 2012, Banja Luka (Bosnie) Graffiti Writing Jam



Mon Google Reader (qui va disparaître bientôt, comment vais-je suivre tous ces blogs???) m'affiche un lien vers le site bien connu: Colossal. Il s'agit d'un billet sur le travail du graffitiste vénitien Peeta.

J'avoue une habituelle insensibilité aux graffitis… Sauf qu'il arrive que ce soit vraiment du travail remarquable. C'est le cas avec ce mec. Et le rapport?


Ben… c'est un Peuplier de Lombardie à côté du graf...







Vox Populi






 

Poplar Trees, James Lomax






Poplar in the Breeze, Justin Latimer






 

Wilderness , the sound of poplar leaves rustling in the wind. brian h



samedi 23 mars 2013

Lectures du samedi




Voyager dans le temps.

 

Le Châtaignier d'Amérique (Castanea dentata) a dominé de tout temps les forêts de l'Est du Continent (on le trouve en Ontario et au sud de nos frontières). Un champignon parasite (Cryphonectria parasitica) l'a maintenant décimé et l'arbre est en risque sévère de disparition.


Chez Phenomena (National Geographic) un excellent article de Carl Zimmer sur la "dé-extinction" de l'arbre aux prises avec cette maladie venue d'Asie où les châtaigniers sont résistants: Resurrecting a Forest




 Cow Bay, île de Flores. Photo: Adrian Dorst
 

Même les nos cousins homininés l'ont fait: jusqu'à l'île de Flores! Si comme moi vous vous intéressez à la biogéographie, une excellent article sur ces mammifères et autres animaux qui ont voyagé en radeau: Setting sail on unknown seas.





Un autre aspect, moins plaisant, de la biogéographie: les espèces indésirables. Lisez sur La situation sur la lutte à l'Agrile du frêne (Agrilus planipennis).






Pour avoir un point de vue différent sur l'apiculture urbaine et le green-washing:









Photo By Toppan Printing

 

Et en terminant une lecture que vous ne pourrez faire (c'est en japonais pi… c'est une photo…) Le plus petit livre du monde "Shiki no Kusabana". 



Pique-niquer sur le temps...



Bon et beau samedi, demain ce sera encore un peu mieux... un peu de soleil!






jeudi 21 mars 2013

Place Roy, Place du Monarque?




Place Roy, Plateau Mont-Royal, Montréal



Les temps changent. Nos regards se raffinent. D'un stationnement d'asphalte nous avons fait un peu de vert (voyez plus bas le avant/après). Nos regards se raffinent et maintenant nos choix horticoles doivent inclure la biodiversité. On parle souvent des services que nous rend la biodiversité, pour ma part j'ai toujours douté de cette approche visant soi-disant sa valorisation. C'est une triste relation à sens unique. Je vous pose la question: qu'en est-il de NOS services envers la biodiversité? 




Place Roy, Plateau Mont-Royal, Montréal


Ces grands bacs de béton de la Place Roy sont certes magnifiquement et luxurieusement débordant de végétaux mais cette richesse n'est que visuelle et anthropocentriste. De la pure décoration. On pourrait pas faire mieux? On se dit préoccupé par la perte de biodiversité, non?



Place Roy, Plateau Mont-Royal, Montréal


Nos parcs et espaces verts sont stériles, esthétiquement. Ces bacs sont beaux de l'avis de tous mais je n'ai jamais vu un seul insecte sur ces exotiques pseudo-bananiers cannas, ces lianesques ipomées ou les éternels et économiques impatientes d'aller nulle part. Les choix des végétaux  découle tout droit de l'équation sans imagination et dépassée: ça doit faire fleurs x ça doit faire beaucoup feuilles x c'est pas être compliqué pour les gestionnaires/jardiniers x c'est pas être cher x Madame doit trouver ça beau

En général ça donne un choix de quatre plantes...


Au centre de chaque image: Place Roy, Plateau Mont-Royal, Montréal. 1947-2008.


À la Place Roy, tout le monde est satisfait. Céi bôeau.


Je vais vous le dire: avec cette même équation hyper-contraignante j'arrive à choisir l'asclépiade… et c'est encore mieux répondre aux exigences! Vivace, indigène, écologique, etc. Et en prime, du parfum! Et des papillons monarques (Danaus plexippus)... Tiens, tiens, on aime tous ça le papillon monarque, non? Oh! de plus mettez-y, je sais pas, une mesure d'ortie ou quelques choses comme ça. Enfin on pourra en reparler, on a milles idées. Vous imaginez on ferait de ce petit parc un parc à papillons! Papillons vraiment en liberté



La flore spontanée fait mieux que nous. Ça vous gêne pas?


Un parc à papillons gratis! Presque. Même cette mauvaise herbe (ci-haut), la Vervaine de Buenos Aires (Verbena  bonariensis) l'a mieux compris que nous et offre du nectar aux intéressés ...

Gratos. Ça doit être ça le problème. Nos services envers la biodiversité (la conception d'habitats et l'offre de plantes-ressources) ne coûtent pas assez. 






Malgré ce changement au catalogue des plantes nous pourrions quand même avoir un peu d'art public. Et si l'art se renouvelle, si on souhaite lui faire de la place publique qu'en est-il de l'art horticole et de la biodiversité? Après l'art public, pourquoi on essaierait pas le service public à la biodiversité? C'est aussi beau et intéressant. Ça coûte aussi moins cher...


Pour contrer la baisse des populations du papillon, Monarch's Watch recommande de planter de l'asclépiade. Ça s'adresse à nous je crois...



Les chaises sur les photos sont une oeuvre d'art publique de Michel Goulet: Leçons singulières, voyez un peu d'info ici.








vendredi 15 mars 2013

Le Peuplier de Caroline




Les petits trucs qui font toute la différence.



Dans mon billet précédent je vous parlais des Hénormes Peupliers du parc La Fontaine, j'y reviens afin de donner une façon de les identifier.


Nous avons beaucoup de peupliers à Montréal. Ces colosses, souvent sauvages, reçoivent presqu'automatiquement le nom de Peuplier deltoïde. Mais ils ne sont pas tous de cette espèce et nous croisons aussi fréquemment le Peuplier de Caroline, le Carolin (Populus xcanadensis, l'hybride entre le Peuplier deltoïde et le Peuplier noir). Il est facile de les confondre tant ils se ressemblent mais un petit élément sert habituellement de caractère distinctif.



Sur les deux photos la feuille du Carolin, à gauche, provient du parc La Fontaine .



À la base de la feuille du Peuplier deltoïde on trouve ordinairement de petites glandes au point d'attachement avec le pétiole. Sur la première photo que je vous montre c'est un cas idéal: les glandes sont énormes (enfin à 1.5 mm, c'est relatif!). Sachez que le Carolin en est dépourvu. Presque toujours! Pour bien comparer il faut donc toujours prendre un échantillon de plusieurs feuilles. Et de regarder de près!




jeudi 14 mars 2013

Pachydermes




Un des nombreux Peupliers de Caroline au parc La Fontaine.

Pachyderme: vous le savez ça veut dire: peau épaisse. Les Grands Peupliers du parc La Fontaine m'ont toujours fait penser à d'énormes éléphants. Leurs troncs sont comme des pattes de Loxodonta africana. Ils sont énormes! Je les avaient mesuré avec Bronwyn Chester mais j'ai égaré les notes...


En passant l'automne dernier je suis allé confirmer ce que je pensais: ces peupliers ne sont pas des Peupliers deltoïdes (Populus deltoides) mais bien l'hybride avec le Peuplier noir (Populus nigra). Le nom de cet hybride est Peuplier de Caroline (Populus xcanadensis).


Je montre demain le petit détail qui fait la différence...




Cette fois ce serait la peau de l'éléphant qu'imite l'écorce du Frêne commun (Fraxinus excelsior) au parc La Fontaine. (Je déteste que l'interface de Blogger ne permette pas de régler la largeur des images verticales!)





Et signe certain du printemps: les rides de la peau coulante, ÇA FOND!




mercredi 13 mars 2013

Une année-forêt





A Forest Year


Depuis sa fenêtre 40,000 photographies faites en 15 mois par Samuel Orr. J'aime bien voir ces ombres qui passent et surtout le poids des feuilles qui font tout de même plier les branches.



Merci à Daniel Duperron de m'avoir signalé ce film (sur Phaissebouque...)


 

Jardins de Chômeurs





Coupure du quotidien  La Presse, années 30


Faisant suite à mes quelques billets sur l'histoire de l'agriculture urbaine à Montréal une lectrice de Flora Urbana m'a fait parvenir cette coupure de presse du quotidien La Presse. (répétition bien involontaire…)
 

Une pièce bien intéressante à verser dans le dossier! Dès que j'ai reçu ce document je me suis mis à chercher (sur le web) quelques informations à propos de ces "jardins des chômeurs". À vrai dire je n'ai rien trouvé de plus que quelques brèves anecdotes. À l'évidence c'est un sujet qui mérite et a bien besoin d'une recherche historique plus poussée! 
 

Sur la coupure on a quelques noms de personnes et de lieux. C'est un bon début. Peut-être trouverais-je le temps de relever quelques autres informations? C'est le printemps et mes projets me pressent… La balle
(ou le melon) est dans votre camp chers lecteurs, si vous trouvez des documents ou photographies ayez la gentillesse comme Élaine de me les faire parvenir.
 
 

 Pommier sauvage au Champ des Possibles.

 

Je vous cite en partie le courriel d'Élaine:



"Pour faire suite à votre chronique du 27 février et faire avancer la CEAUM, je vous envoie un scan de l'article de La Presse sur les jardins des chômeurs. Année de parution inconnue, mais je présume que ça date du début des années 30.

Sur la photo du haut, 3e personnage à partir de la gauche, on voit un grand sec, Joseph-Edmond Caya (1882-1941) (grand-père de mon conjoint). Il était agronome, très impliqué dans l'organisation de ces jardins. Apparemment, il organisait des rencontres de cuisine pour conseiller les urbainculteurs de l'époque. Il résidait sur la 3e avenue près de Masson. Voilà tout ce que je sais de cette histoire.

L'ampleur de ces jardins démontre que l'agriculture urbaine a été essentielle pour la survie de nombreuses familles et que cette pratique a durée de nombreuses années (la photo aérienne date de 1947).  Puis, la grosse machine économique s'est mis à rouler comme une débile... les jardins ont fait place à rues, trottoirs et bâtiments.

Le contenu de votre blogue est toujours très intéressant, bravo! Je vous souhaite bonne continuité!!!

Elaine Fournelle"


 Vue indirecte et elliptique sur de l'agriculture urbaine au CDP

 

Merci Élaine, c'est sûrement apprécié de tous les lecteurs! De ma part assurément! J'ai quelques autres jardins repérés à vous montrer sur les photo aériennes de 1947-49. J'y reviendrai, mais brièvement... je dois voir à mes arbres bourgeonnants!



Mes billets sur ce sujet:

Jardins, Botanique et autres


PS: Je suis à lire "Une histoire des Jardins du Québec" de Daniel Fortin. Je vous en parle bientôt!



lundi 11 mars 2013

Les Caryers du mont Royal




À gauche le Caryer ovale, à droite un caryer atypique



C'était une belle journée d'hiver à ses derniers souffles (...elle peut bien crever…) et une invitation d'aller voir des caryers sur le mont Royal ne se refuse pas. Il y a quelques peuplements de caryers sur la montagne, repérés par les bons soins de Charles L'Heureux. Ce qui est intéressant c'est qu'on y trouve les deux espèces, le Caryer ovale (Carya ovata) et le Caryer cordiforme (Carya cordiformis) en association. Fait très particulier on y trouve aussi ce qui semble l'hybride entre les deux, Carya x laneyi


Sur la photo ci-haut la différence quant à l'écorce se voit bien. Les grandes lanières détachées de l'écorce, caractéristiques du Caryer ovale, ne se retrouve pas sur l'arbre à droite qui est du même calibre que le précédent. Cet arbre est peut-être l'hybride en question. La photo suivante vous montre l'écorce de l'autre parent, le Caryer cordiforme. Nous allons suivre le dossier et plus tard quand on aura les feuilles puis les fruits on en aura le coeur net.



Le Caryer cordiforme.
 

Ci-haut c'est le Caryer cordiforme avec ces étranges cicatrices circulaires sur le tronc. À mon étonnement j'avais déjà lu que c'était le produit d'un insecte et je ne trouve plus cette référence. Il est bien plus probable comme le disait Charles que ce soit le travail d'un oiseau, peut-être le Pic maculé (Sphyrapicus varius)? J'ai quelques autres photos de ce phénomène sur la même espèce de caryer. Le Pic semble avoir une attraction pour cet arbre. Si vous connaissez les oiseaux prenez la peine de m'éclairer sur cette question!






Nous étions monté par monts et par vaux, dans la neige épaisse et les sentiers glacé. Un bon exercice! Maintenant c'est le temps de rentrer et j'ai l'estomac dans les talons. Je descend par le grand escalier où il y a toujours des gens occupés à monter et descendre, quelquefois en courant. À répétition! Lieu d'exercice pour urbain en manque d'imagination.

 


samedi 9 mars 2013

Bouleau, Phellodendron et Phallus


 
Belle journée ensoleillée: c'est le temps d'aller à la montagne, le mont Royal, la butte, la colline, le roc sommet de l'île. Quelques notes et observations.





L'écorce reconnaissable du bouleau à papier (Betula papyrifera) se transforme en fait constamment, du jeune arbre au mature au très vieux. Ces derniers, s'ils sont trop hauts ou qu'on ne voit pas les feuilles, peuvent être difficile à identifier par l'écorce. Celui ci-haut n'a pas encore atteint cet âge vénérable où l'écorce de son tronc est toute grise et noire, torturée. La grande exfoliation (l'écorce qui se détache) sur ce tronc a un mètre de large et c'est une caractéristique de l'espèce. Ces arbres peuvent vivre jusqu'à 120 ans mais notre spécimen n'en a pas pour longtemps, il est malade: le tronc affaibli est percé un peu partout, signe que les insectes et les oiseaux l'ont repéré. Il est curieux de voir près de sa base une partie qui réunit géométriquement les différents âges de l'écorce.




Vue vers chez moi.

 

La lumière était superbe hier matin. Mais sur ce côté de la montagne, à l'ombre, c'était frigorifiquement venteux! Un mauvais réglage de mon appareil m'a fait gâcher bien des photos. Le froid me faisait prendre rapidement des clichés sans les visionner sur l'appareil. Inconfort et paresse, je suis pas fier... Bon j'ai pu en récupérer une partie mais je vous montrerai pas tout! Comme il fera encore beau aujourd'hui et surtout plus chaud je retournerai au sommet de l'île.







L'écorce reptilienne du cerisier tardif (Prunus cerotina). Un arbre bien présent par ici avec quelques exceptionnels spécimens.





Les branches de l'Arbre liège de Chine (Phellodendron amurense) sont curieusement encore chargées de fruits. Ceux-ci sont citronnés, l'arbre étant en effet de la famille des Rutacées, comme l'orange et le citron. Les spécimens au parc La Fontaine par contre n'ont plus aucun fruit. Quel oiseaux les mangent en bas et les ignorent (ou se les gardent) ici en haut? Comment expliquer? 






Du Phellodendron au Phallus-glaçon. Bon, c'était le 8 mars après tout!






mercredi 6 mars 2013

Couleurs! Dont un peu de bleu...





53 rue Cambon, 1918.
 

L'hirondelle Delphine publie une série d'autochromes sur Paradis Express. J'ai craqué pour celle-ci. La photo bien sûr... Ne manquez pas cet autre billet pour un peu d'art: Kate Mcgwire






L'escouade anti-gris est de retour! Pas trop tôt! Le Grand Garnisseur de Bleu est à l'ouvrage. Discrètement... mais c'est un début! Courage!


Les hirondelles s'en viennent.



lundi 4 mars 2013

Parc Stoney Point, Lachine




Photo: Archives VdM, 1948. Google Earth 2004.


Le parc Stoney Point à Lachine vers 1948. Avec un alignement de Peupliers de Lombardie (Populus nigra cv. Italica). Les ombres, comme des code-barres, sont assez révélatrices! À une date inconnue, pour l'instant, le parc a été agrandi par remblaiement de la berge sur le lac Saint-Louis (un élargissement du Fleuve Saint-Laurent). J'ai fait un tracé en rouge (à droite) montrant approximativement le gain de surface. Je suis pas certain qu'on puisse encore faire ce genre de travaux de nos jours! La berge est heureusement maintenant naturalisée.

Il y avait une base militaire près d'ici et en 1914-1918 Stoney Point a été utilisé comme lieu de transit pour des dizaines de milliers de chevaux (et accessoirement quelques hommes…) partant vers les champs de bataille en Europe.

Il est intéressant de noter qu'après les travaux d'agrandissement l'on ait néanmoins tenu à planter à nouveau des Peupliers de Lombardie (à quelle date?) en déplaçant toutefois leur alignement sur le terrain gagné au dépend du lac. Il y a maintenant ici un cénotaphe à la mémoire de soldats canadiens. L'association de ces peupliers et la commémoration funéraire est bien connue. Un code-barres de la mort...

 
Réalisé en 1925 par l’artiste Alfred Laliberté, ce cénotaphe est le Monument aux Braves de Lachine. La sculpture de bronze a été restauré en 2009 puis installée ici en 2010. Le monument était autrefois à la Maison de la Légion Royale Canadienne de Lachine.



Liens:


Mademoiselle Titam nous fait découvrir ce superbe site Avant/Après: Géo Bretagne.





dimanche 3 mars 2013

Jardins, botanique et autres




Photo (kolorifiée par FU): Archives Ville de Montréal, 1947


Je continue mon voyage dans le temps grâce à ces photos aériennes datant de 1947-49 mises en ligne par les Archives de la Ville de Montréal. Je me demande s'il n'y aurait pas d'autres séries, plus anciennes, qui dorment quelque part... La complète disponibilité de ces documents, publics faut-il le rappeler, permet tant d'intéressantes études. 

Ci-haut nous voyons encore quelques potagers installés partout, selon l'opportunité. On devine que certains seront disparus l'année suivante: le quartier est en plein développement. 


Encore ici ce ne sont que des observations préliminaires, en colorant j'ai peut-être manqué ou ajouté des petits bouts. On fera une analyse plus poussée une autre fois. Comme pour Rosemont (le billet ici) il y a peut-être des coïncidences entre la présence d'un potager sauvage d'autrefois et un espace vert présent de nos jours? Un aspect intéressant de la généalogie des espaces verts.


Il y presque 4000 photos aériennes à explorer! J'ai du matériel pour toutes sortes d'études! Agriculture urbaine des petits potagers, bien sûr, mais aussi mon projet sur le Bocage urbain (ici, ici et ici) et la localisation de haies d'origine agricole. Ces dernières aussi ont un étonnant pouvoir de survie et, en plus, de continuité biologique.


Quoiqu'il en soit, avec cette photo datant de plus de 70 ans, vous conviendrez que les montréalais savaient utiliser le territoire!






Angus a été démantelé et il ne reste que des vestiges décoratifs selon un romantisme post-industriel de rigueur. Les ormes du Château sont encore présents sur la rue Sherbrooke et nous avons donc un âge minimal à leur donner.


Pour situer cette photo: le Jardin Botanique est au coin de Sherbrooke et Pie-IX. Voilà!






NB: le petit truc (ci-haut) servant à la recherche sur le site ne semble plus fonctionner. Désolé! je ne vois pas très bien pourquoi et j'essaie d'y voir...