samedi 28 septembre 2013

Le collège Gérald-Godin




Tour, moulin à vent?

Je dois donner une visite guidée fin novembre au CEGEP Gérald-Godin, un collège dans l'Arrondissement de L'Île-Bizard-Sainte-Geneviève. Je suis souvent passé devant mais je ne m'y étais jamais arrêté et une visite exploratoire s'imposait. Je ne savais pas que j'y trouverais ce morceau d'architecture de la fin 18e début 19e siècle!

Ce matin j'ai cherché un peu d'information sur cette tour ou moulin (ci-haut) mais sans grand succès… Si c'est un moulin à vent, il n'apparaît pas sur la liste des 18 moulins à vents au Québec (liste PDF ici et ici pour des photos). Tout ce que j'ai pour l'instant c'est le nom du "manoir Pillette" qui était ici autrefois. 


Vue sur l'île Bizard depuis la presqu'île.

Les Pères de Sainte-Croix achètent le manoir en 1887 et installeront plus tard le noviciat des Pères de Sainte-Croix, dessiné par Lucien Parent en 1932. Le collège public s'y installe en 1999 et l'annexe contemporaine (dernière photo du billet) est l'oeuvre du bureau Saucier+Perrotte. 


J'étais accompagné de Barry qui échantillonne ici l'air horizontal du coin.

Le collège est situé sur un beau site avec promontoire donnant sur la rivière des Prairies et l'île Bizard juste en face. Derrière l'édifice on trouve une presqu'île où j'ai fait un inventaire sommaire des arbres et arbustes. Avec quelques belles surprises! (je vais pas vendre la mèche...)



Le centre de la presqu'île est recouvert d'asphalte, j'imagine qu'un terrain de tennis s'y trouvait autrefois. Quelques plantations (en 1999?) ont été faites en accord avec les arbres déjà présents.



Sur le site web du CEGEP aucune mention n'est faite du passé d'institution religieuse des lieux. Ni du reste de son histoire! C'est assez curieux... Sur place toutefois on ne peut guère se tromper: il y a comme des signes religieux en voie de verdissement... cette vigne semble chatouiller l'aisselle du Roi des Juifs... qui reste de pierre.




Un collège à une échelle enviable: 1100 étudiants. Quelle chance! Avec un si beau site qui mériterait une valorisation de son patrimoine historique (religieux et autre) et arboré. Je crois que le propos de ma visite est choisi...





vendredi 27 septembre 2013

Cultiver la culture




À nous de jouer? Alors, jouons! Les gens qui ont conçu cette accrocheuse installation ludico-publicitaire se sont eux aussi passablement amusé...

Scaramouche, soyons sérieux comme le plaisir!



Quand Piet Mondrian devient un wrap à buisson, cé le fun! La culture c'est divertissant, qu'en dis-tu Arlequin?



C'est encore plus récréatif de faire d'un buisson d'if un Cube Rubik! À moins que ce ne soit les pantalons (d'Obélix) cette fois. Je suis étourdi devant le coup de génie. Le vivant est une occasion de faire un peu de Op Art. Quelle raffinée sensibilité.

J'ai plaisir à me représenter la soirée créative qui a pondu ces oeufs de Pâques dignes de Pantalone, mais comme on dit: De Ludis Circensibus, tout est permis!



Oui nous sommes à l'époque du cirque et l'accessoirisation du vivant est une marque culturelle assurément très élevée... Quand ce sont les buissons d'if et les arbres qui deviennent autant de support à la caricature enivrée, quand la ludification du milieu urbain devient infernale... je sors mon revolver.

Je propose la fermeture puis l'abandon de cette école qui ne mérite pas l'intérêt qu'on lui porte. On aura au moins une ruine qui pourrait nous inspirer des poèmes.


Et moi, petit zanni, je continue mon chemin… viens Colombine.



mercredi 25 septembre 2013

Le Chêne pédonculé, espèce naturalisée?




Je sais pas pour vous mais pour ma part je constate que la production de glands par les différentes espèces de chênes a été assez extraordinaire cette année. Bonne récolte quoi! Et les récolteurs, en ville du moins, ce sont les écureuils qui ont tôt fait razzia… Le Chêne rouge (Quercus rubra, Red oak) ci-haut est au métro Mont-Royal où il y a toujours beaucoup de monde sur la place. Les écureuils, habituellement sans gêne, hésitent peut-être un peu d'y aller… les arbres sont donc encore chargés de glands. Quelques autres arbres du quartier n'ont plus un seul gland en branche, depuis longtemps…




Comme le Chêne rouge, le Chêne pédonculé (Quercus robur, English oak) a produit des glands (la photo ci-haut) à la tonne cette année. Vous vous rappelez que nous avons trouvé ce Chêne à gros fruits (Quercus macrocarpa, Burr oak) qui se reproduisait spontanément (avec l'assistance de quelques écureuils oublieuses) dans une ruelle tout près. Voyez ce billet ici.

Alors que penser de tous ces glands du Chêne pédonculé? L'écureuil en oublie?

Charles L'Heureux me demandait si j'avais déjà vu un Chêne pédonculé  spontané. L'arbre est après tout abondamment planté, habituellement sous sa forme fastigiée. Par ailleurs on sait que l'espèce est naturalisée sur la côte Est américaine mais aussi au Canada: en Ontario et dans les Maritimes. Alors pourquoi pas par ici?

 

Sur la photo ci-haut on voit deux Chênes pédonculés: l'un à l'arrière-plan (pas très visible…) étroit et plus haut est un cultivar fastigié et l'autre à l'avant-plan (on voit son tronc au centre de la photo), tout en rondeur, n'est pas fastigié. Il y a par ailleurs un alignement de quatre ou cinq arbres tout à côté. Mais que penser de ces deux arbres? A-t-on planté ainsi côte à côte, à moins d'un mètre, deux chênes? L'un fastigié et l'autre "normal"? Ou s'agit-il d'un sauvageon, issu d'un gland oublié par un écureuil?

Le cultivar fastigié ne se reproduit pas par les glands, puisqu'une pollinisation croisée donne des glands produisant des individus "normaux", ronds. Le cultivar Chêne pédonculé 'Fastigiata' est en fait une greffe d'une branche d'un individu fastigié (un clone donc) sur un pied d'un arbre issu d'un gland "normal" à cause de la pollinisation croisée.
 
Je ne suis pas certain de pouvoir l'affirmer et je ne sais pas comment le démontrer parfaitement: cet individu est possiblement un Chêne pédonculé spontané. Ce serait un ajout à la flore de Montréal et du Québec...



lundi 23 septembre 2013

Le trop délicieux Courlis esquimau




J'ai trouvé ces quelques passages du livre de Ernest D. Wintle. The Birds of Montreal, 1896:

87. Eskimo Curlew. Numenius borealis. (Forst.)

"Rare. Les courlis ne sont que des visiteurs de passage ici et sont occasionnellement tués en automne au lac Saint-Pierre par les chasseurs de marché là-bas, et sont mis en vente dans nos marchés. Je n'ai personnellement jamais vu les courlis ici. Quelques oiseaux de cette espèce ont été tués dans les environs vers la fin d'août et en septembre 1893, puis mis en vente dans nos marchés." (traduit par moi)
 
Je me doutais bien qu'on voyait cet oiseau (aujourd'hui disparu?) dans les environs de Montréal. Je me doutais aussi qu'on le chassait. Ce qui est assez étonnant, à nos yeux de 2013, c'est qu'on l'abattait encore si près du moment de l'effondrement total de ses populations? 

Le Courlis esquimau: bon jusqu'à la dernière goutte...


Si vous n'avez pas lu ces billets de l'an dernier sur le trop délicieux Courlis esquimau:




 


samedi 21 septembre 2013

Périlla hors la demeure...




La première fois que j'ai vu cette plante sur un trottoir je croyais qu'il s'agissait d'un Coléus, mais les feuilles n'étaient pas aussi tendres. En saisissant la tige velue toutefois je constate qu'elle est carrée: c'est une caractéristique de la famille des Lamiacées qui contient les menthes, le basilic et tant d'autres plantes aromatiques. Comme la plante était aromatique et avait cette coloration pourprée je n'allais pas tarder à l'identifier. C'est le shiso, Perilla frutescens




C'est une plante annuelle cultivée comme condiment ou pour l'ornement. Elle s'est naturalisée à quelques endroits à Montréal et je l'ai récemment encore trouvé pas loin de chez moi. Ici aussi elle est cultivée dans une plate-bande (qu'on voit tout juste à l'arrière-plan sur la photo) et elle s'est échappée de quelques mètres et fleurissant entre ces dalles de béton. D'année en année elle avancera ainsi de quelques mètres jusqu'à se trouver assez loin du jardin d'origine. L'herborisateur sera alors perplexe... surtout si le jardinier a déménagé et que personne ne la cultive plus.



Par ailleurs la plante ne semble pas avoir été remarquée et n'apparaît pas par exemple dans la base de données Vascan pour le Québec. Cette base de données repose apparemment sur les spécimens en herbier et le fait que j'ai inclus cet espèce dans mon livre (p. 219) ne semble pas valider sa présence… Dommage! Quoiqu'il en soit la plante fait bien partie de la flore spontanée à Montréal, je l'ai observé en plusieurs endroits depuis 7 ans.


 Tirée de mon livre: planche un peu modifiée

Étymologiquement "Perilla" viendrait du diminutif de "perle", en référence aux petites graines noires dures et rondes, précieuses nutritivement. Mais il semble plus juste de penser que le mot vient du latin "Pera" qui signifie "besace" en référence aux calices velus et séchés des fleurs qui portent les petites graines. Je n'ai toutefois pas poursuivi la recherche là-dessus.


Voyez cet autre billet sur cette plante: Le shiso: résident permanent?


mercredi 18 septembre 2013

La fin d'un Carolin ou deux…



 (le même arbre en trois temps). Adieu Pachydermes...

Les grands, gros, centenaires Peupliers carolins (Peuplier de Caroline ici) du parc La Fontaine atteignent la fin de leur durée utile… Le mur de l'espérance de vie s'effondre. Deux sont présentement abattus.

S'agissant d'arbres éminemment remarquables, on a eu la prévenance de mettre des affiches et d'expliquer la raison de leur abattage. Il s'agit d'une élémentaire attention de bonne relation publique et, surtout, d'un respect minimal pour la relation des humains et de ces peupliers qui sont présents depuis le tout début du parc. 



L'utilité spéciale des peupliers.

On a pas eu la prévenance d'en planter de nouveaux toutefois! Il y aura malheureusement un grand trou, grand comme la négligence devant l'inévitable. Ces beaux arbres ne vivent pas très longtemps, c'est connu. Planter des peupliers n'est toutefois guère compliqué. Outre les efforts de comm, pour le remplacement, imaginez un peu que l'on ai songé, à faire des boutures (je sais que c'est beaucoup demander…) avec ceux qui sont déjà présents. Nous aurions eu une continuité génétique et historique d'un seul coup! Je sais, c'est beaucoup demander...

On nous dit ce que l'on fait mais il est dommage que ces nouvelles pratiques en matière de communication n'inclut pas une quelconque annonce de ce que l'on fera... Ça aussi ce serait une bonne pratique de communication...



En effet, ce qui sera planté en remplacement est aussi intéressant et signifiant que le trait de peinture orange fatale ou le petit papier plastifié. Voyons un peu ce que nous dit ce dernier:

3. Évaluation des conditions permettant la plantation d'un autre arbre. 

Check! Les conditions sont very excellentes. (temps de réponse: .0001 seconde)

4. Plantation d'un nouvel arbre si les conditions le permettent.  

Check!
 
Euh... ça n'a pas été fait??? (temps de réponse: dix ans de retard…)




La planification des soins et les relations publiques devraient être à la pleine mesure de la relation des humains avec ces arbres, véritables génies des lieux. L'entretien de notre canopée urbaine et le remplacement d'arbres historiques aussi importants dans un parc lui-même culturellement important ne peut donner une impression d'improvisation ou de "pour la suite, on verra"...

Un siècle d'histoire... 


Si ça avait été une maison centenaire, Héritage Montréal ce serait peut-être mêlé de la partie. Mais des peupliers? On s'en fout...




samedi 14 septembre 2013

Brèves



Orme d'Amérique, Ulmus americana

La variabilité des feuilles chez une espèce d'arbre peut être assez étonnante. On sait que les jeunes arbres peuvent avoir des feuilles exubérantes et surdimensionnées. À gauche, outre la largeur surprenante de cette feuille de l'Orme d'Amérique (qui m'a d'abord fait penser à un Orme rouge), il faut noter qu'elle faisait 20 cm de long. J'ai aussi pris cette feuille (à droite) d'un jeune arbre: plusieurs avaient ce petit lobe supplémentaire que je n'avais remarqué que chez un hybride non-identifié, pas sur notre Orme d'Amérique.




Petits Peupliers deltoïdes... Ça commence comme ça les géants! Un jour haut comme trois briques. Demain haut de trois étages. Plus tard haut comme trois buildings.


Toppling the Top-heavy: shocking!!!


Le réaménagement de la rue Laurier a fait des vagues. On y a sérieusement réduit la circulation automobile et installé une piste cyclable. On a aussi élargi les trottoirs et fait un petite place.  Il y a eu pas mal de protestation. Vous savez: le droit divin de la bagnole... Pour ma part, comme ça a donné une place publique bien fréquentée devant l'église et autour de la station de métro je trouve ça pas mal. Je passe par là assez souvent et depuis ce ré-aménagement je vis une expérience assez étrange: en arrivant dans les parages et en traversant je me sens... à l'aise. Je n'ai pas à faire cette étrange préparation mentale et physique d'arriver à une intersection où ça roule vite et fort dans les deux sens... Il fallait se raidir d'attention et avoir les sens alertes et presque retenir son souffle pour traverser les yeux exorbités. Il fallait surtout attendre et attendre... Comme piéton je peux maintenant traverser dans ce même état mental (dans les nuages, disons...) et au même rythme dans lequels j'étais arrivé dans les parages. Même les vélos vous laissent passer... c'est un choc... Tempérer les rapports entre les différents modes de déplacement semble un réussite.

Où le bât blesse c'est l'installation de ces ridiculement énormes et verticaux pots de fleurs en toc. Si les aspects de régulation de circulation semblent porter les fruits attendus, l'aménagement décoratif dignes d'un magazine de déco est un flop ennuyant. Une esthétique de terrasse-jardin privée de bon goût pour nouveaux-riches... Subtile et déplorable gentrification... Faites-le chez vous si ça vous chante, mais ici? Quel est le message? "La ville est le prolongement de mon chez moi confortable"? Ainsi des gens ont été choqué d'incompréhension quand des mecs pas commodes et probablement ivres (n'est-ce pas?) ont renversé nuitamment les pots bien hauts, faits pour être renversés... 

Le sens de la beauté assurée semble avoir des dissidences...




Photo prise en passant par le Champ des Possibles... la campagne en ville... 

Il y en aura pour vouloir rendre ça "beau" ici aussi...

Basta!




mardi 10 septembre 2013

Le Chêne de Jack




Le grand chêne inconnu

Tôt en février je suis allé avec Charles L'Heureux au parc Westmount pour voir un curieux chêne à côté d'un Chêne bicolore (Quercus bicolor, Swamp white oak). Peut-être était-ce un hybride? Les arbres n'avaient évidemment pas de feuilles et on devait en quelque sorte se fier aux maigres échantillons abimés que l'on trouvait au sol. Ce n'était pas tout à fait suffisant pour identifier ou même clairement distinguer les deux arbres. Une feuille semblait assez différente en effet (voyez-la à la toute fin du billet) mais ce n'était pas satisfaisant.

Trouvez le parc Westmount sur cette carte Google

L'examen des bourgeons des deux arbres du parc me laissait encore plus perplexe. L'un avait bien les bourgeons un peu plus gros, l'autre plus pointus… rien de déterminant! En ce qui regarde les autres caractères (couleur, lenticelles, etc.) toutefois, c'était assez similaire… Il faudra attendre de voir les feuilles et les glands.


Les deux spécimens en question: 1 au Parc Westmount, 2 sur une rue à côté.


Depuis quelques jours sur le Facebook Arbres remarquables et boisés du Québec il y avait une intéressante discussion sur l'identité de cet arbre inconnu. Charles venait de le visiter à nouveau et il avait partagé une photo des feuilles. On indiquait le Chêne chevelu (Quercus cerris, Turkey oak) mais je remarquais que la base des feuilles de ce dernier a de petits lobes de chaque côté du pétiole… Ce n'est pas le cas des feuilles affichées sur le Facebook. Ni de celles que j'allais échantillonner. Je me devais de déterminer l'identité de cet arbre!


Les deux spécimens: 1 au Parc Westmount, 2 sur une rue à côté.


La semaine dernière donc j'ai eu enfin l'occasion de retourner au parc Westmount. La première fois que je suis venu ici c'était pour une conférence devant la Westmount Horticutural Society en 2010. Si vous ne connaissez pas ce parc, allez-y! Quel bel arboretum! Un ensemble de très gros Chênes rouges autour d'un beau bassin, des Crataegus crus-galli (armés! pas comme le médiocre et inaccessible spécimen "inerme" (sans épine) du Parc Lafontaine!) et bien autre chose… dont un Métasequoia… passons…


Au centre: quatre feuilles de l'hybride entre les parents.


En m'y rendant depuis le métro Vendôme je rencontre justement sur une propriété privée un chêne qui a l'air d'un Chêne bicolore mais qui n'en est pas vraiment un… je prends quelques feuilles sans avoir accès aux bourgeons trop hauts et je ne vois aucun gland dans l'arbre ou au sol. Je suis néanmoins bien content de trouver, avant même d'arriver au parc, ce qui semble être un autre spécimen de ce chêne inconnu.

J'arrive ensuite au parc Westmount et devant l'arbre tout en feuille il n'y avait pas de doute: ce n'est pas le Chêne bicolore. Ici aussi je ne vois aucun gland, ni dans l'arbre ni au sol. J'ai donc deux arbres similaires et je ne sais toujours pas ce que ça peut bien être!
    
Mais j'ai des feuilles fraîches...


Mes deux spécimens correspondent assez bien à cette illustration de Hardin, 1975*.


Entretemps la discussion allait bon train sur le Facebook… On remarque justement que les chênes hybrides ne produisent pas toujours, ou peu, de glands. On propose toutes sortes de noms, etc. Quelqu'un propose même un hybride entre le Chêne blanc (Quercus alba, White oak) et le Chêne bicolore. Pour ma part à cause de l'absence des "oreilles" (les petits lobes de chaque côté du pétiole) je savais que ce n'était probablement pas un hybride avec une espèce européenne, Chêne pédonculé (Quercus robur) ou Chêne chevelu par exemple. Voyez l'illustration sur ce billet. Il fallait plutôt chercher du côté des hybrides avec des parents indigènes. La forte ressemblance des rameaux et des bourgeons observés en février indiquait un hybride du Chêne bicolore. Et maintenant la pubescence du revers des feuilles appuyait cette hypothèse. C'est en cherchant de ce côté que j'ai trouvé le nom de cet arbre:

Quercus x jackiana C.K. Schneid. 1904. Chêne de Jack, Jack oak, voilà notre arbre!

Les caractères des feuilles de cet hybride viennent d'un parent et de l'autre. C'est quelque chose comme: le Chêne bicolore détermine le nombre de lobes et le Chêne blanc détermine la profondeur de ceux-ci. Sur ma planche montrant les parents et l'hybride vous constatez que le Chêne blanc a des sinus (le creux entre les lobes qui projettent) profonds, touchant presque la veine centrale, alors que le Chêne bicolore n'a souvent qu'une vague ondulation sur le bord des feuilles avec des sinus peu prononcés. Le Chêne bicolore compte habituellement plus de lobes (ou quasi-lobes…) que le Chêne blanc. Ce dernier est aussi glabre (sans poils ou pubescence) au revers de la feuille si tard en été.



Carte tirée de Hardin, 1975*.


Le Chêne de Jack, c'est une grande rareté! Fait intéressant, cet hybride a été remarqué la première fois près de Châteauguay par un certain Monsieur Jack en 1894 et il a été ensuite formellement décrit par Schneider en 1904. Puis il a ensuite apparemment été oublié... passant probablement pour un drôle de Chêne bicolore jusqu'à ce qu'un certain Monsieur L'Heureux le remarque!

La carte ci-haut nous montre en trait noir la répartition naturelle du Chêne blanc. En grisé c'est la répartition du Chêne bicolore. Les points noirs indiquent où on a trouvé l'hybride. Par la flèche rouge j'indique la localisation du premier arbre trouvé à Châteauguay.


La feuille de février.

Sans même parler du deuxième Chêne de Jack (très possiblement) que j'ai trouvé dans les parages, il nous reste à expliquer la présence de ce vieil arbre au parc Wesmount! Y a-t-il été planté? Le site était une terre boisée, traversée de vallons et ruisseaux lorsqu'on en a fait l'acquisition en 1898. Peut-être que notre Chêne de Jack était déjà là? C'est déjà un spécimen rarissime et en plus il y serait chez lui, naturellement? Un vestige d'une forêt disparue?

Assez fascinant!
 

Je suis en total accord avec Charles sur ce point: les arbres de nos parcs sont mal connus et peu valorisés! Nous avons un patrimoine architectural bien défendu qui ne manque pas de place dans les médias. Les parcs et autres espaces verts trouvent toujours des gens prêts à les protéger. Le riche patrimoine vivant et historique des arbres lui...


*Hardin, James W. Hybridation and introgression in Quercus alba. Journal of the Arnold Arboretum. Vol. 56. 1975.


samedi 7 septembre 2013

Découvrir la disparition





C'est un petit boisé installé sur une friche clôturée à Westmount près du métro Vendôme. C'est sûrement le seul endroit du genre dans cette ville de gens plus à l'aise qu'ailleurs. Ils ont de beaux parcs avec des arbres plus que centenaires. Et ce petit boisé sauvage...

Je suis passé par ici à quelques reprises mais sans pouvoir y entrer. Aujourd'hui alors que je me rends au parc Westmount, une surprise: c'est ouvert!

Cliquez ici pour une localisation sur une carte Google.



Le sol est encore en bonne partie recouvert d'asphalte et de légères dépressions retiennent un peu d'eau. Cela permet habituellement aux mousses d'y prendre pied. Mais cella-là est un peu haute pour de la mousse...



 ...ce n'est pas de la mousse ...c'est du pourpier (Portulaca oleracea, Common Purslane). Je ne me souviens pas d'en avoir vu de cette curieuse forme, courte et en colonie étendue imitant les mousses. C'est plutôt une plante de milieux secs et sablonneux. Elle pousse très bien sur les trottoirs par exemple. Les feuilles sont juteuses et charnues à la façon des plantes grasses. Le plante supporte ainsi la chaleur et la sécheresse sans problème.



Il faut croire que la dépression est parfaitement ajustée aux besoins de la plante. Ou, pour dire autrement, la plante trouve ici assez de ce qu'elle a besoin pour y survivre! Si la dépression était quelques millimètres plus profonde elle garderait trop d'eau pour notre pourpier qui nécessite un milieu sec. Mais comme il n'y a pas de sol à proprement parler la plante souffre de ce manque et ne peut se développer plus. Elle adopte cette forme courte et déprimée... un équilibre précaire!

Je me rends compte que j'ai souvent parlé de cette plante, voyez ces billets et constatez les formes plus habituelles du pourpier:

Ici, ici, ici, ici et encore ici, ou finalement, je crois, ici.



Un peu plus loin une autre dépression et une autre colonie de pourpier, traversée par les deux vignes soeurs des friches: en haut la Vigne des rivages (Vitis riparia, River Bank Grape) et en bas la Vigne vierge à cinq folioles (Parthenocissus quinquefolia, Virginia creeper). Ces grimpantes (qui rampent ici) ont des intentions de verdissement...



Vue de cet habitat asphalté d'une friche, où le pourpier dispute l'espace aux mousses. Vous voyez le petit drapeau orange tout au fond?



Je ne croise pas souvent des mûriers sauvages. Je n'ai pas fini l'examen des spécimens que j'ai pris alors je ne prononce pas: il s'agit du Mûrier blanc (Morus alba, White mulberry, très probablement) ou du Mûrier noir (Morus nigra, Black mulberry) beaucoup moins probable...



Une vue d'ensemble de la friche et des bosquets qui l'entourent. Derrière, à droite, pour vous situer, on voit le nouvel Super-Hôpital McGill. 

Vous voyez les traits de peintures orangées au sol?

Outre le mûrier on y trouve des Érables ginnala (Acer ginnala, Amur Maple), Érables à Giguère (Acer negundo, Manitoba maple), Peupliers deltoïde (Populus deltoides, Eastern cottonwood) des Ormes de Sibérie (Ulmus pumila, Siberian Elm) et des Ormes d'Amérique (Ulmus americana, American elm).



C'était la première fois que je pouvais explorer un peu cette friche. Au centre vous voyez (enfin... justement, vous ne la voyez pas!) la porte de la clôture ouverte pour la première fois. Il semble que le lieu soit enfin ouvert pour mieux être fermé. Les drapeaux orangés signalent des intentions de développement. 

C'est la fin de ce boisé.


lundi 2 septembre 2013

Les haies du Champ des Possibles



Pour le bénéfice des lecteurs de Flora Urbana, je publie ici une version d'un document que j'ai partagé sur la page Facebook des Amis du Champ des Possibles et ailleurs. Vous pouvez télécharger ce document ici.


Un boisé linéaire accidentel: une haie au parc Rutherford. Je vous en ai parlé ici.

Une proposition visant la conservation et l'enrichissement des haies du  
Champ des Possibles 
suivies d'une 

Liste des espèces ligneuses (arbres, arbustes, etc.) 
présentes ou à y planter.



Une haie dans une friche agricole au Cap Saint-Jacques

Depuis le début du projet du Champ des Possibles, nous parlons d'un aménagement minimaliste pour cet espace de rencontre entre la nature et les humains. On y trouve essentiellement deux éléments: la zone d'activités humaines et la zone naturelle. Tout comme nous conservons les sentiers spontanés déjà en place (les lignes de désir) pour la circulation, nous conservons les éléments paysagers (haies et prés) déjà en place. Ces derniers sont les formes de désir de la nature. La règle clairement énoncée pour l'aménagement est bien de faire avec. Il s'agit d'une coproduction.

Comment maximiser la biodiversité en milieu urbain?

Depuis 2009 je donne la même réponse à cette question: elle se trouve au CDP même, dans les haies et les prés adjacents. Ce couple est un produit spontané familier en milieu humain (anthropisé). Ce sont des processus écologiques plus ou moins autonomes qui l'ont dessiné. La forme paysagère de la haie, tant en milieu agricole qu'urbain, est ce qui résiste aux pressions humaines. Elle est ce qui est possible après que les humains se soient approprié presque tout l'espace. Il n'est pas étonnant que les haies soient riches en espèces, denses et morphologiquement complexes: la nature répond à la pression par une densification et une diversification. Elle aménage ainsi avec un art consommé l'espace qui lui permet de s'épanouir. Elle aussi fait avec...

Dans ce texte il n'est question que de l'enrichissement des haies au CDP. Il s'agit d'amorcer le travail d'enrichissement des haies de la zone naturelle. En écologie c'est toutefois l'interface de deux milieux qui est la plus riche en espèces: cela se nomme un écotone ou effet de lisière. L'interface entre une haie et un pré produit justement un écotone. Nous devrons éventuellement aussi planter des herbacées dans ces prés, par exemple: un jardin à papillon.

Depuis quatre ans j'ai visité de nombreuses haies de la région de Montréal afin de mieux comprendre les processus naturels qui s'y déroulent. En milieu urbain dense, certaines sont des vestiges de l'époque agricole, d'autres sont spontanées comme au CDP. En milieu rural j'ai observé des haies matures et exubérantes. J'ai aussi noté les espèces végétales qui les composent.

Tiré d'un livre en préparation (Le Bocage Urbain), ce document propose formellement un "aménagement" s'inspirant de mes recherches et découlant de l'état actuel du CDP pour la partie Sud. Les idées énoncées s'appliquent toutefois à l'ensemble des haies du CDP.


Une haie en milieu agricole à Ville Saint-Laurent (voyez aussi ici)

L'adoption de la forme paysagère de la haie est une solution écologiquement fonctionnelle. Elle répond au problème de la rareté des espaces disponibles pour la biodiversité urbaine.

En milieu agricole, sous le nom contemporain de brise-vents, les haies ont un rôle utilitaire polyvalent: protection des sols contre l'érosion, amélioration du rendement des cultures, etc. On reconnaît bien sûr la valeur de ces habitats et biocorridors pour la faune et la flore mais ces fonctions écologiques viennent souvent en second plan. Elles sont néanmoins bien réelles.

La haie n'est pas un corps étranger en ville. Au contraire, comme la grille urbaine s'inscrit sur la grille agricole d'autrefois, les haies sont omniprésentes, bien que souvent vestigiales, embryonnaires ou peu remarquées. Elles ont des rôles équivalents à ceux des haies en campagne: amélioration de la qualité de l'air, réduction des îlots de chaleur, absorption des eaux de pluie, etc. Bien des problèmes environnementaux sont atténués grâce aux haies. À cela s'ajoute évidemment les bénéfices d'une nature diversifiée.

Réserver des espaces verts pour la biodiversité en milieu urbain ne devient vraiment utile que lorsqu'on s'assure d'une interconnexion entre ces milieux. Si les espaces résiduels (les friches industrielles, par ex.) peuvent connaître une conversion en habitat enrichi, il peut être plus difficile (vu la rareté de l'espace disponible) d'assurer la connexion entre tous les éléments de la mosaïque verte, le bocage urbain.

Toutefois si ce n'est pas tant la grandeur des superficies que la continuité qui est recherchée, les espaces linéaires disponibles sont abondants. Pensez aux abords des voies ferrées, des autoroutes et des autres voies de circulation ou même autour des stationnements.

Tous ces espaces sont convertibles en boisés linéaires diversifiés qu'on peut aussi appeler: des haies urbaines. C'est une solution paysagère qui s'insère naturellement (ou artificiellement…) dans la trame urbaine et qui permet de connecter les espaces verts.

Tant en ville qu'en campagne, la haie est un élément important afin de diminuer la fragmentation des habitats. Nous avons déjà des haies qui délimitent le Champ des Possibles. Celui-ci peut devenir un modèle de l'utilisation des haies...


Quelques définitions: une haie est un alignement d'arbres (naturel ou artificiel). Le bocage est un paysage (rural ou urbain) où on trouve un réseau interconnecté de haies, de boisés et autres espaces verts. 



Bocage agricole "jeune", Île Bizard, 1949

Bocage agricole "mature", île Bizard, 2008

 Superposition des deux illustrations précédentes.

Les trois cartes ci-haut sont des mêmes parcelles agricoles de l'île Bizard et montrent que la croissance des haies en 60 ans est importante. Les connexions qu'elles établissent entre les boisés et les friches sont bien évidentes. La forme paysagère de la haie est une solution écologiquement fonctionnelle.


Les haies du CDP en 2011. Elles sont en croissance et entourent l'espace.

Le CDP dans le bocage désarticulé du Plateau-Mont-Royal.

On peut imaginer l'effet qu'aurait sur la biodiversité l'enrichissement des haies ou leur établissement, le long de la voie ferrée par exemple (la grande courbe partant au milieu à l'extrême droite et touchant le CDP.



 La partie du Sud du CDP.

L'aménagement proposé des haies rencontre les priorités énoncées dans le document-synthèse du Champ des Possibles rédigé en 2009. Tant le caractère patrimonial, par la conservation des "sentiers progressivement dessinés par les passants" que la place à la nature, en "augmentant la biodiversité et les infrastructures naturelles" sont respectés.

L'aménagement ci-haut (le plan de plantation) est en accord avec les lieux et s'inspire des processus spontanés. La morphologie des haies et du paysage seront essentiellement les mêmes et seule la composition des espèces sera modifiée. Plus il y aura d'espèces indigènes, plus l'impact écologique positif sera grand.

L'empreinte visuelle que laisseront ces plantations sera peu perceptible ou, du moins, ne sera guère différente de ce qu'elle aurait été après quelques années de croissance naturelle des haies. Comparer des photos sur seulement cinq années c'est constater que les haies sont en densification. Les oiseaux en sont les principaux jardiniers...

Cet enrichissement n'est qu'une accélération d'un processus déjà en cours. Des cornouillers rugueux (Cornus rugosa, malheureusement détruits) se sont installés ici et là et, lors du Bioblitz du 17 août, une nouvelle espèce d'arbuste a été trouvée: une viorne (Viburnum sp.), les deux espèces sont très attrayantes pour les oiseaux… La validité écologique du concept de l'enrichissement des haies s'est établie avant même que l'on plante le premier arbre…


Vue en coupe, enrichissement de la haie Henri-Julien, CDP

L'illustration ci-haut schématise les caractéristiques d'une haie en milieu agricole. Morphologiquement elle ne diffère guère des haies qui se trouvent déjà au CDP puisque des processus similaires les ont produites. Ces formes indiquent le mode de plantation dense à l'échelle de chaque haie.

La disposition en strates composées d'espèces de différentes tailles, textures et densités produit un ensemble de micro-habitats. Chaque espèce d'oiseau ou d'insecte y trouvera sa niche. 

Les arbres les plus hauts (érables, chênes, etc.) occupent le centre. Les arbres de moyenne taille (de second étage) ou les grands arbustes fruitiers sont plantés parmi ou devant les premiers, les plus petits arbustes se retrouvent en pleine lumière au pied de la haie. Cette construction étagée est une structure naturelle des haies et assure l'ensoleillement maximal de chaque strate. La productivité de la haie s'en trouve optimisée. Cet étagement de la végétation donne une surface foliaire nettement plus grande que celle de la canopée d'un parc par exemple. Les services environnementaux de la forêt urbaine se trouvent donc démultipliés par des haies denses. 

En écologie du paysage, l'effet de lisière est biologiquement le plus productif. La biodiversité élevée des haies s'explique aussi par le fait qu'une haie compte deux lisières. La vue en coupe ci-haut nous montre du côté gauche de la haie le pré d'herbacées et, à droite, la rue Henri-Julien. Une pareille haie du côté opposé du CDP (haie de Gaspé) aura deux écotones, la haie donnant sur des prés des deux côtés. 


                    L'état actuel de la haie Henri-Julien: il faut la compléter et l'enrichir.

En plus de nous rendre ces fameux "services environnementaux" les haies sont une réponse adéquate aux besoins de la biodiversité. Devant le discours visant la densification du bâti, la densification des espaces verts semble une approche logique.

Optons pour l'innovation et un travail à long terme au Champ des Possibles. Un espace vert différent demande une approche différente. Le maintien et l'enrichissement des haies est ce qui est le plus utile à la biodiversité urbaine.





Liste des espèces présentes ou à planter au CDP

La liste des arbres et arbustes qui suit présente un choix fait en fonction de l'adaptabilité des espèces à un milieu difficile: une friche industrielle en milieu urbain. À peu d'exception près les espèces de cette liste ont été observées dans des milieux anthropiques (friches, haies urbaines et haies agricoles) de la région. Toutes sont des espèces indigènes et offrent du nectar et du pollen, produisent des petits fruits, sont des plantes-hôtes pour les papillons ou servent de couvert ou site de nidification pour les oiseaux. Ce sont des choix faits en fonction de critères écologiques. Ces végétaux seront plantés afin d'enrichir et de compléter les haies déjà présentes au CDP. La haie Henri-Julien est en plein soleil alors que la haie de Gaspé est à mi-ombre. Certaines espèces de sous-étage pouvant être plantées dans une haie ou dans l'autre. Les variétés et les formes horticoles, ainsi que les sujets sur tige sont à proscrire. Des individus d'origine locale (écotypes) seraient souhaitables. Un paillis doit être mis en place et un arrosage régulier sont de mise.

*indique une espèce ligneuse déjà présente au CDP

**indique une espèce dans la pépinière ou en production ailleurs

***indique une espèce présente et nécessitant une gestion

Nom latin puis français suivi des dimensions, "x" pour hauteur puis largeur. "H" pour hauteur seulement.


Famille de la rose (les Rosacées) 
Amelanchier arborea, amélanchier arborescent. H 6-12m
Amelanchier canadensis, amélanchier du Canada. H 8m
Amelanchier laevis, amélanchier glabre. H 5-10m
Aronia melanocarpa, aronie à fruits noirs. 1-2 x 1,5m
Aronia arbutifolia, aronie à feuilles d'arbousier. 2-3 x 1-2m
Crataegus canadensis, aubépine subsoyeuse. H 4-7m
Crataegus crus-galli, aubépine ergot de Coq. H 7-10m
Malus pumila*, pommier cultivé, appletree. H 4-8m
Physocarpus opulifolius, physocarpe à feuilles d'obier. 1 x 3m
Prunus padus*, cerisier à grappes d'Europe. H 10m
Prunus nigra, prunier noir. 4 x 3m
Prunus serotina**, cerisier tardif. H 22m
Prunus virginiana*, cerisier de Virginie. H 5-9m
Rubus canadensis, ronce du Canada. H 2-3m
Rubus idaeus subsp. strigosus, framboisier sauvage. H 1.5m
Rubus occidentalis, framboisier noir, black raspberry. H 1-3m
Rubus odoratus, ronce odorante. 1.5 x 1.5m
Sorbus americana, Sorbier d'Amérique. 8 x 4m
Sorbus decora, sorbier plaisant. 8 x 6m
Spiraea latifolia, spirée à larges feuilles. 1.5 x 1.5m

Famille du bouleau (les Bétulacées) 
Alnus incana, aulne rugueux. 6-10 x 6-10m
Alnus viridis, aulne vert. 3 x 1,5m
Carpinus caroliniana*, charme de Caroline. H 8-12m
Corylus cornuta, noisetier à long bec. 2 x 2m
Ostrya virginiana*, ostryer de Virginie, H 12-20m

Famille du groseillier (les Grossulariacées) 
Ribes lacustre, gadellier lacustre. 1,5 x 1m
Ribes cynosbati, groseillier des chiens. 1,5 x 1m

Famille des Adoxacée (ou Caprifoliacées) 
Sambucus canadensis, sureau blanc. H 2-4m
Sambucus racemosa (pubens), sureau rouge. H 2-4m
Viburnum acerifolium, viorne à feuilles d'érable. H 2m
Viburnum trilobum, viorne trilobée. H 3m
Viburnum lantana* (?), viorne mancienne. H 4m

Famille du saule (les Salicacées) 
Populus balsamifera*, peuplier baumier. H 25 m
Populus deltoides*, peuplier deltoïde. H 30m
Populus xcanadensis*, peuplier de Caroline. H 30m
Salix bebbiana, saule de Bebb. H 8m
Salix discolor, saule discolore. H 8m
Salix petiolaris, saule à long pétiole. H 2-4m

Famille du chêne (les Fagacées) 
Quercus macrocarpa, chêne à gros fruits. H 15-30m
Quercus rubra**, chêne rouge. H 25m

Famille du pois (les Fabacées) 
Caragana arborescens*, caragana arborescent. 5 x 3m

Famille du noyer (les Juglandacées) 
Carya cordiformis, caryer cordiforme. H 25m
Carya ovata, caryer ovale. H 25m
Juglans cinerea, noyer cendré. H 25m
Juglans nigra*, noyer noir. H 30m

Famille de l'érable (les Acéracées) 
Acer ginnala***, érable ginnala. H 6m
Acer negundo***, érable à Giguère. H 20m
Acer nigrum, érable noir. 30-35 m
Acer platanoides***, érable de Norvège. H 15m
Acer rubrum, érable rouge. H 15-25m
Acer saccharum**, érable à sucre. H 30-35m
Acer pensylvanicum, érable de Pennsylvanie. H 5-10m
Acer spicatum, érable à épis. H 5m

Famille du cornouiller (les Cornacées) 
Cornus alternifolia, cornouiller à feuilles alternes. 5 x 5m
Cornus racemosa, cornouiller à grappes. 2 x 2m
Cornus rugosa, cornouiller rugueux. 1.5 x 2m
Cornus stolonifera, cornouiller stolonifère. 2 x 3m

Famille de l'olivier (les Oléacées) 
Fraxinus pennsylvanica var. austini*, frêne rouge. H 25m

Famille de l'orme (les Ulmacées) 
Celtis occidentalis*, micocoulier occidental. H 18-20m

Ulmus americana*, orme d'Amérique. H 35M

Ulmus pumila***, orme de Sibérie
Ulmus rubra**, orme rouge. H 25m

Ulmus thomasii**, orme liège. H 25m

Famille de l'oranger (les Rutacées) 
Zanthoxylum americanum, clavalier d'Amérique. H 2-5 m

Famille de la vigne (les Vitacées) 
Parthenocissus quinquefolia*, vigne vierge à cinq folioles.
Vitis riparia*, vigne des rivages.


Famille de l'acajou (les Anacardiacées) 
Rhus typhina*, sumac vinaigrier. H 6m

Famille du pin (les Pinacées) 
Picea glauca**, épinette blanche.
 
Famille du staphylier (les Staphyléacées) 
Staphylea trifolia**, staphylier à trois folioles.