samedi 30 novembre 2013

Samedi à Saint-Nil




Survoler le territoire dans mon hélico permet de faire des découvertes étonnantes. J’ai trouvé mieux que le Triangle des Bermudes, l’Atlantide ou le Monde Perdu.

 

 J’ai trouvé Saint-Nil! C’est tout près de Saint-Nul.

 

Il n’y a rien! Vraiment rien. Ou pas grand chose. Une croisée de chemins. 

 




Une autre croisée des chemins: le cas du pont Champlain. L’insoluble problème de ce pont (qui menace de s’effondrer d’une minute à l’autre) est en fait une occasion rêvée pour Montréal.

Flora Urbana a la solution qui fera l'unanimité de ses lecteurs. L'industrie touristique applaudira la création (sans frais) de cette nouvelle World Class Attraction. Vite! Construisons des hôtels!




La ville de Québec est mondialement (et même au-delà) connue pour son magnifique pont effondré. Montréal a enfin ce qu’il faut pour la détrôner. Dé-fi-ni-ti-ve-ment.

Laissons le pont Champlain se ruiner en catastrophe effondrante (et splash remarquable). 

On sera enfin sur la carte! Montréal, ville so romantic!


Bon weekend! Évitez les ponts...


vendredi 29 novembre 2013

Porteurs de plumes: Pterophoridae



Photo Lukas Jonaitis, sa galerie ici.

De très petits papillons (Lépidoptères) aux ailes plumeuses: les Ptérophoridés (du grec latinisé, ptero: plume et phorus: porteur). Ci-haut c'est l'espèce Geina didactyla, envergure des ailes 17–23 mm.


Photos:  Didier Descouens et Gregory Phillips.

À gauche Emmelina monodactyla (Ptérophore commun, T-Moth) et à droite Cnaemidophorus rhododactylus.

Trouvez encore quelques photos ici.

Et encore ici chez Bug Guide.




jeudi 28 novembre 2013

Le Baron Perché





Je profite de l'occasion, puisque je suis seul, pour saluer mon fils Arno dont c'est l'anniversaire aujourd'hui. Je ne crois pas qu'il passe par ici bien souvent mais s'il devait le faire, la fleur sera toujours fraîche!


Bonne fête mon grand!


 


mercredi 27 novembre 2013

Encore Philip John Bainbrigge



Églises protestante et catholique à Montréal, près de chez M. Molson. Juillet, 1840*


La vue me séduit total! Sur les cartes anciennes ce moulin, tout juste visible à gauche, est placé un peu n'importe où, à un kilomètre près apparemment, jamais au même endroit et il est difficile de le situer précisément. 

Sur cette aquarelle de Philip John Bainbrigge (1817 - 1881) on a de la chance. Tout à droite on voit la maison de Mr. Molson (voisin de la maison Notman). Cela nous situe assez parfaitement! Cette maison (aujourd'hui disparue) est alors au coin du boulevard Saint-Laurent et de la rue Sherbrooke.

Nous sommes près de l'actuelle rue Prince-Arthur (probablement sur la petite ruelle inconnue immédiatement au sud: la ruelle Lavers) au coin de la rue Saint-Dominique. La deuxième photo sur ce billet du 24 août nous montre l'emplacement (ici).

Sur le Facebook Flora Urbana, je vous montrerai d'autres belles vues de cet artiste/ingénieur militaire...



*Bibliothèque et Archives Canada, no d'acc 1983-47-91


mardi 26 novembre 2013

Famille d'artistes







lundi 25 novembre 2013

Que faire avec des baleines mortes?



Life, 1937.

Quel embarras!  

"A Pacific whale was recently cast up on the shore of the Suislaw National Forest in Oregon. Nearby campers merely amused themselves by cutting out chunks of blubber for grease. Within a few days the stench threatened to drive them from their camp."

Ça pourrit quand même la villégiature ces affaires-là! Que faire?


Life, 1937.

"An Atlantic whale presented the same problem to the town of Longport, N. J. After one sunny day, during which the whale lay rotting on the beach, the Town Council called an emergency meeting. The carcass was drenched with 1,000 gallons of gasoline and set afire"

Avec le prix de l'essence aujourd'hui, on trouverait autre chose!


 Dean Conger, National Geographic, 1962.

Mais le problème est toujours là. Les baleines s'invitent sur nos plages. Après un moment ça gâche tout le décor. On fait une photo et on se pince le nez... 

Pourtant il arrive qu'elles se trouvent sur nos plages, invitées cette fois.
 

 Life, 1937.

Le dauphin Globicéphale commun (Globicephala melas, Long-finned Pilot Whale) est échoué en troupeau entier ici. Mais on l'y a poussé: belle récolte de blubber en perspective. C'était alors une petite industrie. C'était? Encore aujourd'hui, on le chasse, l'espèce ne bénéficiant d'aucune protection. Il y en a assez. 

Assez pour quoi au juste?


Squelette et silhouette de Globicephala melas. Illustration par Kurzon.


On aime encore le blubber. Du lard à la tonne, les baleines et les dauphins. À la tonne.

Le lard de baleine, quelle matière! Autrefois, le lard était fondu pour produire des cosmétiques et du savon, de l’huile à lampe, du calfatage pour la coque des bateaux… Aujourd’hui, vu sa forte teneur en acides gras Oméga-3 et vitamine D, il fait partie du régime alimentaire des Inuits. La chasse au Globicéphale commun est encore pratiquée aux îles Féroé. Ce sont des exceptions culturelles.
 


Carte de répartition du Globicéphale: Wikimedia Commons


Le gras! « On le trouve encore actuellement dans la cuisine islandaise sous le nom de rengi, chez les Inuits sous le nom de mutmuk, en Suède sous l'appellation de späck ou en Norvège sous celui de spekk. » (Wikipedia)
 
Si on ajoute les Japonais, l'exception culturelle semble être encore planétaire...*
 

Photo: Barney Moss

Que faire avec des cétacés morts? D'abord ne pas les tuer? Parce que c'est embarrassant. Et que le cumul des embarras devient vite honteux...

 

Illustration: Chris huh, Wikipedia Commons.


Portrait de famille: l'Ordre des Cétacés.



* Pour l'anecdote, à dix-huit ans, quand je suis arrivé à Montréal au milieu des années '70, pauvre comme Job, je ne pouvais pas m'acheter du beurre. Ou même de la margarine. C'est dire... ce sont mes amis les cétacés qui sont venus à mon secours. Mes crêpes au sarrasin avaient un goût marin... On trouvait encore du gras de baleine au marché jusqu'au début des années '80.



samedi 23 novembre 2013

Mante-mousse, Pogonogaster tristani



Photo: Igor Siwanowicz (ici)


Photo: Leonardo Miranda Di Giambattista



Video: Oscar Blanco




mercredi 20 novembre 2013

Nicky Bay




Nicky Bay, photographe de Singapour:

Lisez cet article: Ein Meister

Visitez son blog: ici.



Et, surtout, ses galeries Flickr.



Haurore!



National Geographic Magazine, 1903.




mardi 19 novembre 2013

La moitié d’un géant : Sequoia sempervirens




Séquoia sempervirent, Coast redwood.

Si vous lisez bien la légende sous la photo, il s’agit de la moitié d'un arbre… sa tendre moitié prendra le train de jeudi.


lundi 18 novembre 2013

Montréal en 1838?



Montréal et l'île Sainte-Hélène, 1838. Bainbrigge, BAC #1983-47-89

La ville vue depuis la rive Sud, à Longueuil. On voit la petite île aux Fraises entre les deux églises. Comme l’église Notre-Dame est représentée (à gauche) avec ses deux clochers achevés il y a une certaine ambiguité sur la datation de cette aquarelle.

Construite devant l’ancienne église (alors sise perpendiculairement au milieu de la rue Notre-Dame actuelle) la nouvelle église ouvre ses portes en 1829. L’ancienne sera démolie en 1830, sauf son unique clocher qui sera conservé jusqu’en 1843. Les deux clochers de la nouvelle église seront plus tard complétés en 1841 et 1843.

Hors on voit les deux clochers (et ils portent des noms: Persévérance et Tempérance…) terminés sans voir le clocher de l’ancienne église. Peut-être à cause de l'angle depuis lequel la vue  a été peinte? 

L’autre clocher visible sur l’aquarelle au-dessus de l’île aux Fraises est celui de l’église Bonsecours.

Gravure d'après Bartlett, 1838.

Mais voilà, cette gravure ci-haut représente Montréal en 1838... les clochers ne sont pas encore terminés et celui de l'ancienne église est encore debout. L'aquarelle de Bainbrigge daterait donc au plus tôt de 1843. Un point à éclaircir par quelqu'un de plus compétent!


Croquis de la vieille maison McTavish. Aquarelle. Anonyme, 1900. Musée McCord.

Revenons sur notre aquarelle de Bainbrigge. Sur le flanc de la montagne, la maison blanche est celle de la maison McTavish, construite en 1800. La voici vue de près ci-haut alors qu'elle est abandonnée depuis 1805 et qu'on la dit hantée.




samedi 16 novembre 2013

Pause





Le blog et son blogueur prennent une pause...

On se retrouvera dans quelques jours...


vendredi 15 novembre 2013

Al-Googlerithme




J’étais tombé sur une photo stéréoscopique du Moulin Fleming (1827) à Lasalle et cherchant une autre version j’ai utilisé le service bien connu de Google Recherche par image. Le résultat est bien étonnant. Et la méthode pour y arriver est quelquefois assez obscure…



Comme moi vous avez sûrement croisé de nombreux résultats étranges ou cocasses. Il existe évidemment des sites qui font une spécialité de les présenter. Je vous montre le résultat obtenu où la partie « symétrie » de l’algorithme semble avoir été la seule opération possible.



Je montre ce divertissement parce que je n’ai pas eu le temps cette semaine de préparer de billet… J’ai passé le plus clair du temps à mettre en place tous les éléments légaux, contractuels, fiscaux et technologiques nécessaires afin de me lancer dans l’auto-publication…  justement, je dois aller chez le dentiste bientôt, je n’ai plus peur de rien…

 

Personne ne dira que l’auto-publication c’est facile… remplacer tout le travail fait par une maison d’édition demande pas mal de recherche de solutions. Mais tout est là, disponible en version web. Gratuit pour quelques maux de têtes... Il y a encore, dans une certaine mesure, des gardiens du temple (le filtre que constituait l’acceptation d’un projet par un éditeur) qui veillent à l’entrée. Mais le principal gardien, l’étape à franchir, le filtre à traverser, c’est maintenant l’effort de compréhension et d’absorption de toutes les procédures technologiques nécessaires. 



Justement, l’effort, les auteurs connaissent…

Mon premier projet (Le bocage urbain) ne sera pas publié avant les Fêtes… regrettablement. J’ai passé beaucoup de temps à faire autre chose que de le terminer. Il n’en sera que meilleur…



lundi 11 novembre 2013

Le Jour de l'Amnésie





...We are the dead. Short days ago
We lived, felt dawn, saw sunset glow,
Loved and were loved and now we lie
In Flanders fields...




samedi 9 novembre 2013

Heureux les cageux!



Voyez l'ajout à la fin du billet. Une narration intéressante sur la descente du fleuve en radeau...
 

Village de Ste Geneviève, Ile de Montréal. (1831, 10 août) Duncan. Archive VdM.

Métier et industrie oubliés, les peintures ou les livres du 19e siècle comptent quand même quelques illustrations de « cageux » et de « cages ». Les cageux étaient ces hommes qui avaient le curieux métier de faire descendre des immenses radeaux de bois (les « cages ») que l’on destinait à l’exportation. Ces grands radeaux étaient faits de billes de bois et de pièces équarries attachées ensemble. Comme il n’y avait pas de voie ferrée à l’époque, le chemin c’était le fleuve Saint-Laurent ou la rivière Outaouais.

C'était la faute à Napoléon! Le blocus continental forçait la recherche d'une source alternative de bois pour la flotte Britannique...

En résumé, les cageux gagnaient un peu d’argent tout en s’amusant ferme sur un radeau. Pour la gloire de l'Empire! La belle vie!


Détail de l'illustration précédente: une cage sur la rivière.

Le village de Sainte-Geneviève, au Nord-Ouest de l'île de Montréal sur la rivière des Prairies, était sur la voie de passage des cages provenant de la région de l'Outaouais destinées à Québec pour l'exportation vers l'Angleterre. 

Ce détail de l'aquarelle de Duncan montre un radeau sur la rivière. En opération seulement de mai à septembre le transport des cages amenait tout de même jusqu'à 2,000 trains de bois à Québec chaque année. Il y avait quelque chose comme 5 ou 6 qui passaient chaque jour à cet endroit. Il n'est donc pas étonnant que l'artiste en ai représenté un.



Le bois était aussi coupé et équarri dans le Haut-Canada (Ontario). Dans les deux cas il fallait passer par Montréal et ses rapides… La cage constituait à la fois l’embarcation, la marchandise et le campement (avec cuisine et marmiton) de ces ouvriers spécialisés qui pratiquaient le sport extrême (n’est-ce pas?) de descendre les rapides. 

Les autres illustrations de ce billet sont des gravures parues dans le livre Canadian Scenery, d'après des dessins de Bartlett avec Willis pour les textes, 1842. On y voit le trajet sur le fleuve Saint-Laurent depuis Kingston.



Je n’ai pas étudié la chose dans le détail mais je sais qu’il s’agissait de pins blanc (pour les mats) et de chênes (blanc assurément). Les premiers, plus légers, formaient la flottaison et portaient les chênes qui ne flottent pas, eux. C'est assez curieux! C’est quand même avec ça qu’on faisait les navires… Je n’ai pas étudié la chose... Je vais devoir ouvrir un dossier d'architecture navale historique.



Les trains atteignaient des dimensions assez extraordinaires (voyez ci-haut). Quand on arrivait à un rapide il fallait tout désassembler les sections et les passer les unes après les autres… Que ce soit à Sainte-Geneviève ou Coteau du Lac, il n'est pas étonnant que l’on comptait sur des spécialistes locaux pour ces passages difficiles.



Je vous l'ai dit ces hommes se divertissaient fort avec cette occupation stimulante. C’est sans doute à cause de cela qu’ils s’agenouillaient et priaient avec la famille avant de s’embarquer… 

Il devait bien y avoir quelques moments magnifiques... traverser les Thousand Islands en radeau... ou le lac Saint-Louis entre deux séries de rapides... La belle vie entre deux tempêtes...



Nous sommes rendus à Montréal, sains et saufs. Passé l'île de Montréal, le reste du parcours était heureusement beaucoup plus facile, le fleuve ne comptant plus de rapides jusqu'à Québec. 

Pour ces hommes, ce sera bientôt le temps d'aller connaître les joies des sports d'hiver...


« Nous avons sauté le Long Sault
Nous l’avons sauté tout d’un morceau
Ah! que l’hiver est long!
Dans les chantiers nous hivernerons
Dans les chantiers nous hivernerons » 


Téléchargez cette recherche sur les cageux

Voyez des photos et plus d'informations ici: Projet cageux.


Pour une narration pleine de détails (y compris l'anecdote d'une jeune fille qui rêvait de faire l'expérience) lisez ce texte (en anglais):

Canada first: a memorial of the late William A. Foster, 1890. Pages 169-198.





jeudi 7 novembre 2013

Île des Fraises: disparue deux fois


J'apporte quelques corrections et informations supplémentaires au billet publié hâtivement ce matin: l'île a porté le nom "île aux Fraises" au moins jusqu'en 1876. Puis, au plus tôt en 1900, elle porte le nom de île Verte...


 Ajout: 1876: île aux Fraises. (Archive VdM)

Attention la carte est inversée.

  Ajout: 1883: île sans nom! (Archive VdM)


Ajout: 1900: île Verte! (Archive VdM)


Détail de la carte Tourist map of Montreal city & Westmount, 1914 (Archive VdM)

Ce n’est pas le maire mégalomane Jean Drapeau qui a fait disparaître l’île des Fraises. Je me trompâsse, vous dis-je. Le nom de l’île des Fraises (ou île aux Fraises) a apparemment été changé avant 1914 (voyez la carte ci-haut). On l’appela alors dorénavant île Verte (comme des fraises pas mûres). La première disparition a donc été causée par un assaut toponymique. Ça pardonne pas. 

Mais je n'ai pas tout le détail historique...


Détail de la carte The harbour of Montreal, 1931 (non pas 1935...). (Archive VdM)

Notre lectrice Julie nous signale qu’une île aux Fraises se trouve dans la rivière des Mille-Îles (voyez ici). Il y en a une autre près de Kamouraska, ici. Le changement du nom pour île Verte est toutefois assez douteux, vous savez combien d'îles portent ce nom? Voyez un peu ici. Il y a même une autre île Verte à quelques kilomètres en aval de la première...

 

Voilà une carte de 1935 où nous voyons à gauche l'île Verte et à droite LES îles Vertes... (marquées avec les étoiles rouges).



Détail. Plan des aménagements pour l'exposition universelle de 1967. 1965. (Archive VdM)


En fait notre île est toujours présente au même endroit mais sous un autre nom et sous une autre forme. L'île Verte est ici traversée par le métro sur ce plan "conceptuel" imprécis. Je n'ai pas trouvé confirmation que le métro passe exactement sous l'île. L'accès de surface se trouve assez loin à la droite toutefois...


Photo satellite par Mr. Google.

Dans un billet précédent (ici) je remarquais que l’île des Fraises était aujourd’hui disparue. En fait elle a été fusionnée à l’île Saint-Hélène par le remplissage pharaonesque (titanesque, c'est plus grand?) qui a eu lieu lors de la construction du site de Expo ’67. Mais voilà, il semble que la petite île a été vidée de son roc afin de remplir d’autres sites autour de l’île Saint-Hélène. 

Il semble donc que l'île aux Fraises soit à la fois disparue, déplacée, clonée sous un nom ou un autre à travers le monde et qu'elle est en plus maintenant sous le Lac des Cygnes (marqué d'une étoile ci-haut). Et un peu partout autour...


Merci à Julie pour ce document téléchargeable:


René me signale cette page de recherche de la Commission de toponymie: 
plein d'autres îles vertes!