jeudi 29 septembre 2016

Qu'est-ce que je gagne?




En 2010 je publiais cette photo (et quelques autres) d'un bel érable à sucre (Acer saccharum) à Laval. 

Trouvez ce billet ici: Journée des Indiens.


Capture d'écran tirée du site Arbre de l'année

Grâce à la vigilance d'un bon ami je retrouve ma photo sur le site du concours "Arbre de l'Année"

Une participante a soumis cet arbre-candidat avec ma photo... sans permission... Bon, il faut pas être trop rigide et s'en plaindre trop fort, il nous arrive tous de partager des photos comme ça, sans faire attention aux droits de l'auteur. Ce n'est pas dans un but lucratif après tout...




Capture d'écran tirée du site Arbre de l'année


Ce concours a lieu depuis l'année dernière et bien qu'il s'agisse d'un véritable "festival de logo", comme dit mon autre ami, les organisateurs semblent avoir improvisé son déroulement et la rédaction de ses règles.

Genre, il manque cette règle, assez commune il me semble: "vous devez posséder les droits pour les photos soumises". Quoi? Il manquait de personnel pour la rédaction? 

L'empressement d'occuper l'espace des réseaux sociaux semble l'avoir emporté sur toute autre considération...

Cet oubli est toutefois moins pardonnable que le geste de la participante au concours... Je note que ce dernier n'est peut-être pas à but (immédiatement et directement) lucratif mais que tous les permanents et contractuels de ces organismes sont payés... Ça compte ça? Non? 


Planche-contact de la photo.

Alors j'ai fait l'effort minimal de contacter l'organisation à partir de la page Facebook. Pas de réponse depuis 10 jours. Le site web ne donne pas de coordonnées des personnes responsables... et puis j'ai d'autres chats à fouetter...

La page Facebook (ici) nous dit "Vous avez jusqu'à vendredi pour enregistrer votre vote!"

C'est un bien bel arbre. C'est ma photo. Vous avez jusqu'à maintenant pour me donner le crédit de cette photo! Ou, j'y pense! Votre pénalité est l'obligation de faire la promotion de mon livre La haie dans le bocage urbain sur vos sites et réseaux sociaux. Je parle des arbres, de biodiversité et d'oiseaux...


Donnant, donnant, n'est-ce pas?


Bon, un coup de fouet, ça commence bien la journée!






samedi 24 septembre 2016

Ombra mai fu





Ombra mai fu. Vous connaissez cet air de Georg Friedrich Haendel? Un air d'opéra dédié à l'ombre de haute qualité offerte par une arbre aimé.

Bon, d'accord... ce n'est pas un arbre mais c'est une ombre! 




Je vais prendre pause de blog, me garder à l'ombre, si vous me le permettez... C'est bon, à l'occasion, de ne pas avoir ce petit travail, surtout le samedi matin qui est, après tout, le meilleur moment pour prendre lentement son café... et regardez des bouquins...


Notez que ce n'est pas exactement ce que je fais... je travaille sur mon prochain livre... mes prochains livres...


On se reparle plus tard, au hasard de ma préférence.








samedi 17 septembre 2016

Érable et autres varias




Certainement un des plus beaux spécimens d'Érable argenté (Acer saccharinum). Nous sommes sur l'avenue du Parc qui sépare le parc Jeanne-Mance et le parc du Mont Royal. L'arbre et tout l'alignement dont il fait partie sont centenaires.



Vue latérale de cet alignement impressionnant. Je me demande combien d'années vivront encore ces arbres? Est-il temps de penser à planter un alignement de remplacement? 

Laisserons-nous aller les choses  comme au parc La Fontaine avec son aménagement de Peupliers de Caroline géants que l'on coupe l'un après l'autre? Ces arbres arrivent à la fin prévisible de leur vie mais personne n'a songé à planter les remplacements.

Aimés et admirés par tous les usagers, ils ne sont tout simplement plus au goût des gestionnaires... peut-être gênent-ils quelque projet?

Ici au pied du mont Royal, lieu d'apparat et d'histoire, fait-on ce qu'il faut pour cet alignement des plus remarquables? Tout juste à droite de l'image vous voyez ce kiosque (Pavillon Mordecai-Richler) restauré au coût de 700,000$. Planifié depuis 2011... comme si c'était un chantier olympique...

Et les arbres? Y a-t-il pareille planification?





Cas étonnant! Je ne sais pas s'il s'agit d'un effondrement du trottoir ou si cet autre érable s'extirpe en protestant d'une fosse trop étroite!





Je suis allé faire un tour au Jardin Botanique où j'ai vu cet arbre que je ne connaissais pas: l’heptacodium de Chine (Heptacodium miconioides), étonnament en fleur si tard dans la saison. Les abeilles à miel y faisaient la danse du dernier nectar (dernier ou peu s’en faut…)




Trouvez un peu d'information chez le Jardinier Paresseux.




Un très rare mammifère à Montréal (si j'en crois les touristes qui le mitraillaient photographiquement) occupé à prendre un repas de fruits de viorne trilobée. 


Crataegus douglasii. 

J'étais venu voir la collection d'aubépines pour m'aider un peu à comprendre ce genre difficile. Je suis revenu chez moi encore plus confus! La collection aurait certainement besoin de l'attention d'un spécialiste... certaines plaques manquent, d'autres indiquent des noms douteux, etc. 

Ce n'est pas que la collection (limitée) d'aubépines qui est décevante, c'est bien tout l'Arboretum dans son ensemble qui ne semble pas recevoir l'attention nécessaire: les arbres sont souvent mal identifiés et de plus une mise à jour taxonomique serait nécessaire...

Espace pour la vie néglige l'Arboretum du Jardin Botanique qui est, disent-ils, un "Fleuron montréalais, reconnu comme l’un des plus importants au monde". 

Peut-être... mais les priorités sont apparemment ailleurs qu'à l'Arboretum!





samedi 10 septembre 2016

Atwater sur Lachine




Je suis allé autour du canal Lachine, près du marché Atwater. Mais je me suis trompé de station de métro (c'est un des plaisirs de l'âge, déjà...). Je suis descendu à Georges-Vanier plutôt que Lionel-Groulx. 

J'aime pas les noms composés. Station Vanier, station Groulx, ça devrait suffire! 


Et ils en rajoutent les coquins! Genre "Square-Victoria–OACI". OACI? C'est nécessaire?




Bon... faisons avec cet égarement et regardons ce qui pousse dans le coin...



D'abord un érable, argenté on dirait. Mais à cause des pétioles rouges, peut-être y a-t-il un peu d'hybridation avec l'érable rouge?

Voilà un long sujet d'enquête!



Lui, c'est un jeune peuplier noir, certainement une croissance depuis une souche ou une racine enfouie et oubliée de peuplier de Lombardie.



Non-planté, spontané, on trouve bien plus souvent le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) qu'un de nos sorbiers indigènes. Normal! On plante bien plus souvent cette espèce européenne et les oiseaux s'occupent de le disséminer... Le gros bourgeon poilu au sommet est le meilleur critère  d'identification.



J'ai trouvé  deux espèces de saules dont l'identification devra attendre!



Hop! Nouveau dossier...



Un frêne (Fraxinus sp.)



Orme d'Amérique (Ulmus americana).



Un peuplier deltoïde (Populus deltoides). Les glandes à la base du limbe sont le caractère utile pour le distinguer facilement du peuplier noir ou de leur hybride, le peuplier de Caroline.



Un Cornus stolonifera.



Prenons le pont afin de se rendre à destination.



Passons par condos et pédalos.



Le voici le bon pont où j'aurais dû me trouver. C'est le pont devant le marché Atwater.



Je suis venu pour des érables. Pas ceux-ci (des érables de Norvège fastigiés).



Non, pour celui-ci, Acer griseum.



J'avais quelques photos mais aucune de l'écorce ou des bourgeons. Et une seule samare! J'ai pris des échantillons et je les ai photographié en studio. 



Le jour suivant je continue sur un dossier qui devient un vrai casse-tête. À partir d'un échantillon de l'érable champêtre (Acer campestre) pris il y a quelques années (l'arbre est disparu depuis...) je travaille sur différentes espèces apparentées. Ils sont tous de la même section à laquelle appartient l'érable de Norvège (Acer platanoides) et un des caractères les unissant est le latex contenu dans les veines.

Pour trouver mes spécimens, les inventaires publiés par les arrondissements et mis en ligne (maladroitement, l'interface étant totalement dysfonctionnel...) par Québio (ici) sont d'une certaine utilité mais les erreurs si sont nombreuses qu'il faut bien vérifier l'identité! De plus les arbres d'origine horticole sont passés par tant d'intermédiaires avant d'être plantés que les noms ne sont pas du tout fiables.

J'ai vu de nombreux cas de cette chaîne imparfaite qui voit l'identité d'un sujet disparaître dans les transactions...

Je suis donc maintenant aux prises avec non seulement la distinction à faire entre l'érable champêtre et l'érable de Miyabei (pas toujours facile à faire, vu les variations de chaque espèce qui sont en plus très apparentées) mais je suis aussi devant les plus difficiles distinctions à faire entre les différents cultivars et/ou variétés botaniques de ce dernier... Le pire c'est que mon étude me mène à une variété rarissime totalement improbable... à Montréal du moins: Acer miyabei ssp. miaotaiense ...


Maintenant que j'ai terminé et publié mon essai, on me demande si je suis en vacance... (où les gens prennent-ils ces idées?) Non! Mais je m'amuse ferme!


Bonne fin de semaine! Moi je vais chercher des échantillons de Zelkova serrata.





samedi 3 septembre 2016

Parc-nature du Bois-de-l'Île-Bizard



Grand harle, Mergus merganser

Encore quelques photos de la visite du Parc-nature du Bois-de-l'Île-Bizard. Je n'avais pas vu cet oiseau depuis si longtemps. Son nom m'échappait! 



Panorama sur ce célèbre boardwalk.


Célèbre boardwalk qui doit être refait, ça presse!



Un papillon Grand porte-queue (Papilio cresphontes) volait dans les alentours et alors que nous faisions une pause à l'ombre, il est venu se joindre. On le reconnaît de loin: sa grande taille est assez remarquable! Son vol aussi: absurdement lent au point que l'on se demande comment il se maintient en l'air!

Sa faculté de se maintenir avec cette caricature de battements d'ailes est étonnante. Mais son vol est aussi complètement gracieux et si séduisant!

Il se posait et semblait prendre du nectar ici et là puis remontait le chemin vers nous avant de s'en retourner aller boire un peu. Je décide alors de faire enquête: quelle fleur méritait donc ce visiteur? Mais comme à l'entrée du parc j'avais aperçu des frênes épineux (Zanthoxylum americanum), la plante-hôte sur laquelle la femelle pond ses oeufs, j'avais l'oeil ouvert pour ce petit arbuste.

Et oui il y en avait et, oui!, les feuilles squelettisées et broutées. Un renflement de la branche qui avait l'air d'une généreuse défécation d'oiseau (une grosse crotte, vous savez...): quelle chance (enfin, c'est relatif!)! je n'avais jamais vu cette chenille. Elle est bien mieux camouflée que ces photos laissent voir.

La première photo ci-haut nous montre la chenille en lumière naturelle.




Puis je me suis amusé à faire des clichés au flash:





Quelle curieuse bestiole!



Le grand sentier qui passe par le boardwalk traverse tout le parc. Pour les gens qui vivent autour, ce parc est leur parc de quartier... ils y roulent en vélo. Je trouvais un peu dérangeant, surtout sur le plan d'eau où on peut voir tant d'oiseaux... Je me disais que ce n'était peut-être pas une bonne idée. 

Pas de chance pour ce papillon qui ne volera pas...

Cette larve de Sphingidé a été écrasé par un de ces nombreux vélos probablement. La taille de cette chenille et sa couleur aurait certainement été remarquée par une randonneur. À vélo, vroom! On s'amuse! On se garde en santé!

Il faudrait revoir le règlement je crois!